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Des électeurs de gauche ont bien voté FN¡K mais ils le cachent
30/03/2011 16:25
TNS Sofres et le Nouvel Obs affirment que les électeurs de gauche se sont beaucoup plus mobilisés contre le FN que les électeurs de droite. Mais le Front national a bien attiré des électeurs venant de tous les bords. ans 394 cantons, les électeurs ont dû choisir entre des candidats FN et un candidat de la droite ou de la gauche. Mais lorsque leur poulain a été battu au premier tour, vers qui se sont tournés les électeurs de droite et de gauche ? Le PS, dans l’entre-deux-tours, avait accusé l’UMP de ne pas appeler au « Front Républicain » en soutenant les candidats de gauche. De même, se développe l’idée d’une porosité grandissante entre les électorats de droite et FN.
Pourtant l’Ifop a réussi à montrer que le FN a autant séduit à droite qu'à gauche pour ce second tour des cantonales. En comparant l’évolution des scores du FN entre les deux tours dans les cantons où il s’est qualifié, l’institut a montré qu’il progressait, en proportion, de la même manière que ce soit face à un candidat de gauche (+10,5 points) ou de droite (+10,9 points). Ainsi, le FN n’a pas été freiné par un report massif des électeurs de gauche vers le candidat de droite. Bref, sur les deux bords de l'échiquier politique on a autant traîné les pieds pour mener un « Front Républicain » face au FN laissant les candidats frontistes progresser partout de la même manière. Mieux, la progression du FN montre qu'il a puisé des soutiens tant à gauche qu'à droite.
Redressement
Pourtant, un sondage TNS Sofres pour le Nouvel Obs, France Inter, et Canal+ donne un tout autre résultat. Selon cette étude, réalisée entre les deux tours, 20% des électeurs de droite du premier tour ont souhaité voter pour la gauche dans leur canton en cas de duel gauche/FN. A l’inverse, 50% des électeurs de gauche du 20 mars ont dit vouloir voter pour la droite contre le FN lors du second round. Selon la Sofres, les électeurs de gauche seraient donc beaucoup plus prompts au « Front républicain ». Mais, selon cette théorie, le FN aurait dû beaucoup moins progresser dans les cantons où il était opposé à la droite (la gauche faisant barrage) que lorsqu’il était opposé à la gauche, ce qui n’est pas le cas selon l'Ifop.
Pourquoi ce biais ? D’une part, la méthode de l’Ifop et de TNS Sofres n’est pas la même. L’Ifop se base sur les seuls votes réels, la Sofres sur des intentions de votes entre les deux tours (le sondage ayant été fait les 25 et 26 mars). Dans ce contexte de campagne, où la percée du FN était largement débattue, un électeur de gauche pouvait-il dire au téléphone à un sondeur inconnu qu’il allait voter FN ? Si le FN a tant puisé dans les voix de droite que de gauche, l’électeur de gauche a sans doute encore du mal à avouer voter FN.
Bien évidemment, comme c’est aussi le cas pour les intentions de vote pour Marine (ou Jean-Marie) Le Pen, les instituts appliquent un mystérieux coefficient de redressement pour pallier à la sous-déclaration du vote FN. Joint par Marianne2, Emmanuel Rivière détaille son étude : « On a redressé à partir des résultats réels, en prenant en compte le vote FN sur les deux tours ». En clair, on compare les déclarations de vote aux deux tours aux réels résultats, on en déduit ainsi un coefficient pour corriger les résultats bruts du sondage. Mais bien entendu ce coefficient ne garantit pas des résultats probants.
Une question d'abstention ?
D’autre part, il y a un deuxième biais. Pour réaliser ce sondage, la Sofres est parti de deux échantillons, un de 600 sondés censés représenter les cantons avec un duel gauche/FN et 400 censés représenter un canton avec un duel droite/FN. Compte tenu de la faiblesse des effectifs, difficile donc de voir ces échantillons comme réellement représentatifs de quelque chose. Emmanuel Rivière écarte pourtant toute polémique : « Cet échantillon est représentatif, sinon on aurait pas publié le sondage ». Toutefois, il admet que la marge d'erreur passe de « 3 à 5 points » avec des échantillons aussi petits.
Qu'est-ce qui explique alors cette différence entre Ifop et Sofres ? Pour se justifier Emmanuel Rivière dévoile un chiffre. Dans les cantons avec un duel gauche/FN, le Front a obtenu 26,6% des inscrits (c'est-à-dire tous les électeurs marqués sur les listes qu'ils aient mis ou pas un bulletin dans l'urne) et 24,26% dans les cantons avec un duel droite/FN. Ce score plus faible face à la droite qui témoigne, selon le sondeur, d'une meilleure mobilisation des électeurs de gauche pour faire barrage au FN. L'Ifop a fait les mêmes calculs mais sur les seuls suffrages exprimés (moins les abstentions, blancs et nuls). Mais là, c'est contre la droite que le FN obtient les meilleurs scores avec 36,8% contre 35,4% dans les cantons où il était opposé à la gauche.
Emmanuel Rivière explique que « la différence se trouve dans l'abstention ». En effet, en prenant en compte l'abstention, le FN fait un meilleur score lorsque les électeurs de droite doivent choisir entre un candidat rival et un candidat FN. Ce qui signifie, selon le sondeur que ces derniers ont suivi les consignes de vote de « ni-ni » de la part de la direction de l'UMP « Le schéma est celui du 21 avril 2002 : des électeurs se mobilisent contre le FN et des autres s'abstiennent car ils ont perdu leur candidat », ajoute Emmanuel Rivière.
Sauf que le niveau de participation (passé de 55,68% à 55,22% entre les deux tours) n'a quasiment pas bougé. Si des électeurs de droite sont finalement allés à la pêche, si des abstentionistes du premier tour se sont réveillés pour faire barrage au Front et si, au final, on a un maintien de la masse électorale avec progression du FN, cela veut dire qu'une masse important d'électeurs abstentionistes ont voté FN au second. Ce qui parait très théorique.
L'électeur FN, forcément un facho ?
Malgré toutes ces critiques, cela n’a pas empêché le NouvelObs.com de titrer : « Sondage : les électeurs de gauche se sont davantage mobilisés contre le FN », un titre repris un peu partout dans la presse en ligne. De même, Emmanuel Rivière signale : « Les résultats sont relativement cohérents avec ce qu'on attend du comportement des électeurs. Le FN reste un parti d'extrême-droite ». Mais cette focalisation sur les liens droite/FN a masqué un chiffre de la Sofres. Dans les cantons avec un duel gauche/FN, 64% des abstientionnistes du premier tour se sont aussi abstenus au second, lors d’un duel droite/FN, on a presque le même niveau avec 67%. Ce qui confirme, même avec les résultats de la Sofres, que l’idée d’un « Front républicain » n’a mobilisé ni la gauche, ni la droite, ni les abstentionnistes. Le concept, qui date des années 1980, a bien vieilli.
D’un autre côté, ilÆñ est vrai que voir des électeurs de gauche passer dans le camp du FN peut surprendre et déranger, mais cela revient à oublier de prendre en compte la dimension populaire de ce vote : rappelons que la plupart des sondages nous indiquent que Marine Le Pen rassemble plus de deux fois plus d'électeurs ouvriers et employés que Dominique Strauss-Kahn ou Martine Aubry. Emmanuel Todd n'a pas tort quand il déclare que sociolgiquement l'électorat frontiste se situe à gauche.
Tefy Andriamanana - Marianne
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