En revanche, ils ne doivent pas avoir bien compris le sens de mon message tant je mets en garde le personnel politique du danger mortel pour la démocratie qui consiste à sans cesse dire le contraire de ce qu'il fait.
Car c’est bien Ségolène Royal qui, en 2008, soutenait le vote à l’Assemblée Nationale du Traité de Lisbonne qui violait le choix des Français sur la Constitution européenne. Or, comment vouloir rendre le pouvoir au peuple et organiser dans le même temps son emprisonnement dans les carcans européistes ?
C'est un peu comme si Madame Royal prônait l'abstinence tout en légalisant les maisons closes.
D’une manière plus générale, à l’approche de l’élection présidentielle, le PS et l’UMP semblent comme par miracle s’intéresser de nouveau aux problèmes des Français. Ils se préoccupent tous du chômage, de la baisse du pouvoir d’achat, de l’insécurité.
Fini la défense du bouclier fiscal, fini la libéralisation des jeux d'argents, fini la nomination du président du CSA par le Président de la République, fini l'HADOPI et la réforme des retraites : le sale boulot a été fait. Comme l'a rappelé François Fillon à Jacob : il faut calmer le jeu, et faire "chaque chose en son temps".
Nicolas Sarkozy a ainsi prononcé ses vœux économiques au milieu des ouvriers d’Airbus en bleu de travail, Ségolène Royal est allée dans le pays minier pour parler de la France qui souffre.
Mais ce qu’ils oublient sciemment l’un et l’autre de dire aux Français c’est que pour être en capacité de leur rendre le pouvoir, il faudrait qu’ils ne l’aient pas eux-mêmes transféré à des Institutions supranationales et illégitimes.
Car la faille du discours de Mme Royal d’hier soir comme de Nicolas Sarkozy tout récemment est bien là.
Aujourd'hui, une minorité technocratique et non élue décide pour la masse des citoyens : avec les résultats que l'on sait.
Car comment relancer l’économie, augmenter le pouvoir d’achat, éviter les délocalisations quand on a signé des accords européens qui nous obligent à respecter un cadre rendant impossible toute réforme.
A la suite des vœux de Nicolas Sarkozy, le titre du cahier économique du Figaro était : « Nicolas Sarkozy veut défendre l’euro et renforcer la compétitivité ». Deux objectifs bien sûr totalement contradictoires, puisque défendre l’euro c’est se résigner à abandonner sa liberté monétaire et s'imposer le fardeau d'une monnaie surévaluée, car satisfaisant d'autres intérêts que ceux des Français.
Mme Royal, de son côté, veut interdire les licenciements boursiers, mais bien sûr refuse le protectionnisme qu’elle considère comme un nouveau populisme, créant ainsi les conditions d'une économie du libre-échange déloyal qui conduit directement aux licenciements boursiers.
C'est comme si elle souhaitait réduire la vitesse sur les routes tout en incitant les gens à rouler plus vite. Bref, le degré zéro de la politique.
Heureusement les Français, déjà bernés plusieurs fois, commencent à se rendre compte que ces personnalités politiques là, vont voir les ouvriers comme les femmes des maîtres de forges du XIXème siècle allaient voir avant Noël, leurs pauvres.
De grands discours en grands discours, se rendent-ils compte qu’ils écœurent un peu plus nos concitoyens.
Oui, il faut restaurer la compétitivité, mais alors il faut oser, comme je le recommande, retrouver notre liberté monétaire pour cela. Oui, il faut relancer le pouvoir d’achat et défendre nos services publics, mais alors il faut oser mettre en œuvre un protectionnisme sélectif, c'est-à-dire ne pas accepter d'être en concurrence avec des produits fabriqués sur l'esclavage humain et le désastre environnemental.
Jacques Rueff disait : « soyez libéral, soyez socialiste, mais soyez au moins cohérent ». C’est cette cohérence que les Français attendent. C’est cette cohérence que nous devons leur offrir et qui seule permettra aux discours de se transformer en actes, qui seront alors porteurs de résultats.
Aujourd'hui, la seule cohérence de l'UMP et du PS sont d'être au service d'une mondialisation inhumaine.
A Debout la République, plus que jamais, nous ne sommes pas libéraux, nous ne sommes pas socialistes, nous sommes pour la liberté et pour la France.
Nicolas Dupont Aignan