A la suite de l’odieuse disparition de la jeune Laetitia s'ouvre de nouveau le débat sur la question de la récidive.
Comme un rituel après chaque crime le Président de la République s’indigne, le Garde des Sceaux lit péniblement ses fiches pour promettre de nouvelles dispositions législatives et des parlementaires réclament des missions d’information... Mais pourtant ce sont les mêmes qui ont laissé voter - au cours des dernières années - des lois laxistes.
Je pense bien sûr notamment à la loi pénitentiaire de 2009 qui supprime l’incarcération pour les condamnés à 2 ans ou moins de prison, la remplaçant par des peines alternatives qui ne sont jamais contrôlées en pratique.
Ce sont également les mêmes qui ont refusé à plusieurs reprises ma proposition de loi supprimant les remises de peines automatiques, qui aboutissent au fait qu’en France la plupart des condamnés n’exécutent aujourd'hui que la moitié de leur peine.
Ce sont les mêmes enfin qui ont laissé vider de son sens la loi sur la récidive, pourtant votée à grand renfort de tambours et de trompettes en 2008 pour rassurer l’opinion.
Mais alors pourquoi dans la pratique, l’UMP et le gouvernement ont-ils mené une politique pénale aussi laxiste, aidés en cela par le PS qui s’indigne à la moindre volonté de législation faisant croire aux Français que la droite est répressive ?
La raison est simple : la majorité parlementaire ne se donne pas les moyens de mettre en oeuvre le programme de 20 000 places supplémentaires de prison. Quand l’Angleterre dispose d’environ 80 000 places, la France plafonne tout juste au dessus de 60 000.
Tout est donc fait en réalité pour vider les prisons afin d'éviter la surpopulation carcérale intenable.
Plus récemment encore, une proposition de loi du Sénat signée par Mr Lecerf - Sénateur UMP du Nord - vise à réduire d’un tiers les peines de prison pour certains criminels atteints de problèmes psychologiques. Mais, là aussi, sans prévoir les structures psychiatriques d’enfermement indispensables...
Le choix est donc simple : soit nous continuons ainsi, et il y aura malheureusement beaucoup d’autres crimes odieux, soit on se donne les moyens de mettre en œuvre une politique pénale cohérente. Tout le reste n’est que verbiage !
C'est pourquoi j'ai appelé le gouvernement à faire adopter en urgence ma proposition de loi pour la suppression des remises de peine automatiques, dont aucune raison ne saurait justifier le rejet, qu’elle soit d’ordre moral ou juridique, et qui s’avère aujourd’hui plus que jamais de salut public.
Nicolas Dupont Aignan