Malgré certains augures (Jean-Michel Apathie ou Malakine) qui persistent à croire que le contexte national les pousserait à passer leur tour, je persiste à croire que Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy se présenteront aux élections présidentielles. Cette semaine l’a à nouveau confirmé.
Un aller simple Washington-Solférino
Il est étonnant de constater à quel point l’éventuelle candidature du patron du FMI aux primaires socialistes déchaînent les passions. Tout le monde sait qu’il devra attendre juin au plus tôt pour annoncer ses intentions mais beaucoup persistent à pester contre cette attente. Pourtant, depuis plus d’un an, le candidat malheureux aux primaires de 2006 sème régulièrement des indices sur ses véritables intentions et sa montée en puissance depuis la fin 2009 est impressionnante.
En outre, DSK laisse des indices très clairs sur ses réelles intentions. Il a accéléré la cadence fin mai 2010 en participant à l’émission d’Arlette Chabot. Depuis, il intervient régulièrement sur les ondes, ou utilise sa femme, qui avait participé au Grand Journal de Canal Plus, pour faire sa promotion. Anne Sinclair vient cette semaine de clarifier la situation en affirmant qu’elle ne souhaitait pas que son mari fasse un nouveau mandat à la tête du FMI, indiquant implicitement sa candidature.
Comment en effet ne pas céder à la tentation de sondages aussi bons, d’autant plus qu’il serait dans la confortable position de l’opposant ? Dominique Strauss-Kahn n’est pas Jacques Delors : il s’est présenté aux primaires en 2006, ce qui démontre sa soif de pouvoir. Quand au Parti Socialiste, l’envie de retrouver les palais nationaux pourrait bien le pousser à se discipliner, car une nouvelle défaite pourrait alors condamner durablement le parti. Bref, la candidature DSK est une évidence.
Un président en campagne
Quelques uns suggèrent que Nicolas Sarkozy pourrait renoncer. Je n’ai jamais cru à cette hypothèse. Non seulement aucun président sortant n’a renoncé à se représenter, même dans des situations difficiles (souvenons-nous de Jacques Chirac en 2002), mais en plus, une telle décision me semble totalement en contradiction avec la psychologie du vainqueur de l’élection de 2007. L’hypothèse François Fillon (qui rappelle celle de Michel Rocard en 1988) est nulle et non avenue.
En outre, comment ne pas comprendre que depuis le remaniement, le président de la République est déjà passé à sa campagne de réélection ? Son nouveau gouvernement est clairement une équipe de campagne, resserrée et supposément plus professionnelle. Il déroule depuis quelques mois un nouveau style, plus humble, plus posé, plus présidentiel. C’est ce qu’il a fait lors de la conférence de presse de début d’année ou de l’émission « Face aux Français » hier.
L’histoire qu’il va proposer aux Français est déjà écrite : le président qui a sauvé notre pays de la plus grave crise économique depuis des décennies face à des socialistes irresponsables. Et il cherche déjà à rassembler son camp avec les réformes à venir (fiscalité et dépendance). Bref, tout indique que non seulement il a pris sa décision, mais qu’il a déjà établi ses thèmes de campagne et qu’il a déjà commencés à dérouler son argumentaire pour sa réélection.
Bref, il ne faut pas se faire d’illusions. Nicolas Sarkozy et DSK seront candidats. Et au final, c’est sans doute positif car cela montrera bien aux Français que le Parti Socialiste ne propose pas d’alternative, comme le montre cette analyse de leurs propositions monétaires…
Laurent Pinsolle
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