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Créé le : 10/01/2011 15:32
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Lampedusa illustre la désunion européenne sur l'immmigration

15/02/2011 11:59

Lampedusa illustre la désunion européenne sur l'immmigration


L’Italie a déjà déclenché l’alerte humanitaire face à l’arrivée de milliers de Tunisiens sur ses côtes. La France ne semble pas s’inquiéter. Et l'Union européenne paraît impuissante.


Déjà 5000 immigrants, majoritairement de Tunisie, sont arrivés en cinq jours sur la petite île italienne de Lampedusa disante de 130 kilomètres des côtes tunisiennes.Un homme est déjà mort sur une de ces embarcations de fortune. Ces migrants fuient les désordres politiques et économiques dans leur pays. Même débarrassés de Ben Ali, le pays reste dans l’incertitude et de nombreuses entreprises ont fermé. Le tourisme a été particulièrement touché. Face à cette crise, l’Italie a proclamé l’état d’urgence humanitaire et en a appelé à l’aide internationale. Rome a également accusé Bruxelles de ne rien faire pour l’aider. La Commission européenne a rétorqué que l’Italie avait refusé toutes ses demandes d’aide… ce que Rome a démenti. Mais on ne peut pas dire que l’Europe découvre ce phénomène.

La gestion des frontières de l’UE est depuis longtemps
un problème politique. Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc sont déjà tristement célèbres pour être une porte de passage pour les candidats à l’émigration clandestine. Mais surtout, la hausse de l’immigration venant de pays en crise politique est un phénomène connu. Et on peut se douter que la destination finale que ces immigrants à la France, grand pays d'accueil des migrants tunisiens. D'autres obtiendront le droit d’asile et donc le droit d’aller librement en France. Reste aussi à savoir combien réussiront à échapper aux gardes italiens ou renteront avec un simple visa touristique vite expiré. Marianne2 avait déjà montré comment la crise en Côte d’ivoire ou au Congo avait provoqué un fort afflux d’immigrés venant de ces pays. Ces crises peuvent également inciter les immigrés déjà présents à prolonger leur séjour. Quitte à passer dans la clandestinité pour des papiers non renouvelés.

Cette crise migratoire pourrait donc bien nous concerner à court terme. Pourtant à l’heure actuelle, le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas réagi à l’affaire. Ni
sur son site ni suite aux questions posées par Marianne2. Seules réactions officielles : celle d’Eric Besson, ministre... de l’Industrie et ex-ministre de l’Immigration. « Il ne peut pas y avoir de tolérance pour l'immigration clandestine » a-t-il dit sur Canal+ même « si certains peuvent avoir le droit à l'asile ». Le Quai d’Orsay a également réagi dans un communiqué disant que la France « affirme sa pleine solidarité avec l’Italie pour faire face aux arrivées massives de migrants irréguliers en provenance de Tunisie ». Le sujet devrait être abordé lors du prochain Conseil des ministres de l’Intérieur selon le ministère. Mais pas un mot sur la situation française en elle-même.
Manque de prévision
Pourtant, la situation politique en Tunisie, les troubles persistants en Algérie et au Maroc, sans parler des problèmes économiques, laissent présager que la situation n’est pas encore réglée. Même si l’Office des migrations internationales dit que le flux d’immigrants tunisiens vers l’Italie a, pour l’instant, cessé. Mais la Tunisie, avec une administration et surtout une police en pleine épuration de l’ère Ben Ali, ne saura pas faire face seule au phénomène. Cette perspective ne semble en tous cas pas inquiéter les autorités françaises. Un comportement caractéristique de la politique migratoire française où l’anticipation et la fine connaissance des flux ne sont pas de mise.

Une erreur car cet afflux risque d’avoir des conséquences importantes. Si des immigrants clandestins viennent directement en France, les préfectures,
l’Ofpra, chargé des procédures des demandeurs d’asiles, et les centres d’accueil chargé de les héberger en attendant seront encore plus surchargés. Toutefois, les demandeurs d’asile passés clandestinement d’abord par l’Italie ne retourneront pas en Tunisie mais… en Italie. En effet, selon les règles européennes, le demandeur d'asile est censé s’adresser au premier pays européen par lequel il est rentré. C'est un peu le principe du retour à l'envoyeur. Ce qui n’est pas sans poser de problème vis-à-vis de l’Espagne, de la Grèce et de l’Italie, grands points de passage de clandestins, qui doivent donc gérer toutes ces ces procédures. On pourrait donc se demander si l’attentisme de la France n’est dû au fait qu’elle considère que le problème est du ressort de l’Italie. La solidarité européenne a ses limites.

Mais même si les immigrés rentrent en règle en France, le problème continuera de se poser.
L’Ofii qui gère l’accueil des migrants a assuré à Marianne2 avoir « bien évidemment » les moyens de gérer un éventuel afflux même s’il n’y a pas de « signes particuliers » sur ce phénomène. Cela dit, les autorités françaises n’ont jamais su mener une politique de gestion à long terme des flux migratoires. La brusque entrée de migrants suite à une crise politique risquera de bousculer les marchés de l’emploi locaux. D’autant plus que la France connaît mal ses immigrés comme l’avait déjà souligné la démographe Michèle Tribalat dans Les yeux grands fermés.
Où est passé le développement solidaire ?
La seule solution que proposent les pays européens reste pourtant la répression plus bête que méchante. La France a demandé le renforcement des moyens de l’agence européenne Frontex chargée de coordonner la surveillance commune des frontières. Robert Maroni, ministre de l’Intérieur italien (de la Ligue du Nord, parti ouvertement anti-immigrés), a même proposé l’envoi de policiers italiens en Tunisie, déclenchant l’ire de Tunis qui a dénoncé une atteinte à sa souveraineté. Mais sans véritable politique de prévision concertée, tout ceci peut paraître vain. La polémique sur les Roms entre Paris et Bruxelles avait montré d’autres failles de la politique migratoire européenne. La Commission aurait été légitime pour défendre les droits des Roms si elle savait voir plus loin que la sacro-sainte libre circulation des personnes (et des capitaux et marchandises accessoirement). On gère les conséquences policière ou humanitaire sans gestion en amont.

Dans cette optique, au-delà d’une capacité à prévenir la fluctuation des flux migratoires, la solution à cette crise viendra de la
stabilisation politique et économique des pays d’origine des migrants. Paris a déjà débloqué en urgence... 350 000 euros pour aider les populations tunisiennes dans leur pays. L'ambassade de France à Tunis précise que cet argent est une « assistance aux groupes les plus vulnérables de la population, en particulier aux enfants et aux personnes âgées ainsi qu’aux victimes des manifestations et aux personnes malades ». En regard des enjeux, la somme semble totalement dérisoire.

En créant le ministre de l’Immigration et de l’identité nationale en 2007, Nicolas Sarkozy avait pourtant consacré le « co-développement » (devenu développement solidaire en 2008) comme politique censée inciter les migrants à rester chez eux.
Plusieurs accords ont été signés en ce sens avec le Congo, le Sénégal… et la Tunisie. Pour ce dernier pays, il semble que les grands principes du texte adopté n’aient pas résisté à la crise politique. A croire que la politique migratoire du chef de l’Etat n’est que du vent. Et que la régulation n'est décidément pas le fort de l'Union européenne.
Tefy Andriamanana - Marianne
 
 







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