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Créé le : 10/01/2011 15:32
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Sécurité : Martine Aubry réinvente la « culture de l’excuse »

16/02/2011 10:05

Sécurité : Martine Aubry réinvente la « culture de l’excuse »


Dans un récent livre, la première secrétaire du PS développe sa vision des causes de la délinquance : l’insécurité serait une conséquence des discriminations et de la ghettoïsation. Un discours angéliste qui va à l’encontre de la pensée d’autres socialistes.


On croyait ce discours révolu. On croyait que le PS avait définitivement abandonné la « culture de l’excuse » en matière de sécurité., en gros : la délinquance serait expliquée par des causes extérieures principalement socio-économiques. Mais en mars 2002, avant le premier tour de la présidentielle, Lionel Jospin lui-même, avait admis ses erreurs sur le sujet : « Sur la question de l’insécurité, j’ai pêché par naïveté, Je me disais pendant un certain temps que si on fait reculer le chômage, on fera reculer l'insécurité. Or 928 000 personnes ont retrouvé un emploi et cela n'a pas d'effet direct sur l'insécurité ».

Comme quoi cinq ans après ce que certains ont appelé « le tournant de Villepinte », le PS n’en avait pas fini avec les démons de la victimisation. Lors de
ce colloque organisé en 1997, Lionel Jospin avait admis que l’insécurité était un problème en elle-même, elle était une conséquence mais aussi la cause d’autres problèmes sociaux : « Il faut le reconnaître nos compatriotes sont confrontés à l’insécurité dans leur vie quotidienne. C’est inacceptable . Si ce droit n’est pas respecté, d’autres ne pourront pas l’être ».

En 2011, Martine Aubry semble être revenue à cette « culture de l'excuse ». Le PS vient de publier le livre Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS reprenant ses propositions en la matière rédigées
lors du forum de Créteil ouvrage préfacé par la maire de Lille. Ces propositions sont nées en novembre dernier après l’offensive du chef de l’Etat sur la sécurité. Le parti cherchait alors à montrer sa crédibilité sur le sujet. A la Rochelle, l’été dernier, Manuel Valls se montrait très optimiste. Interrogé par Marianne à l'époque, il niait toute possibilité de « retour en arrière » de son parti. Raté, à lire le texte de l’ex-ministre de l’Emploi, l’insécurité ne serait qu’une conséquence des inégalités. Bref, la délinquance, pour Aubry, «c’est la faute à la société»

« C’est la faute à la société »

« Si rien ne justifie la violence, force est de constater que la société dans laquelle nous vivons est elle-même génératrice de violence », écrit Martine Aubry (p7). La première secrétaire détaille sa doctrine selon plusieurs axes. Un déterminisme qui serait notamment le fait des inégalités socio-économiques. Elle poursuit : «Avec l’explosion de la précarité et de la souffrance au travail, le travail a perdu de sa capacité à faire lien et à intégrer, il est devenu source de frustration et de rancœur» (p7-8). Les violences ne seraient donc que le résultat d’une frustration sociale : « Des formes nouvelles et répétées de violence se développent contre soi, contre les autres et contre tout ce qui symbolise les institutions et leurs promesses d’égalité non tenues », affirme la première secrétaire (p9).

Martine Aubry développe également les propositions du PS en matière d’éducation. Pour elle, la délinquance à l’école serait due principalement... à l’école et non aux délinquants. « Le décrochage scolaire et le sentiment qu’ont beaucoup d’élèves d’être méprisés par le système sont des ferments terriblement efficaces d’une société violente », dit-elle (p25-26). Mais le lien entre délinquance et délitement de l’éducation n’est pas seulement le fait de l’exclusion d’élèves qui en deviendront frustrés. Elle est aussi le fait d’un abaissement du savoir offert et du règne de l’enfant roi. Or, Martine Aubry propose de perpétuer cette doctrine pédagogiste : « L’école a le devoir de s’adapter : elle ne peut se limiter à offrir les mêmes enseignements aux élèves (…). Cela implique d’adapter les rythmes, de personnaliser les parcours, de donner le pouvoir d’agir aux équipes pédagogiques » (p26-27).

Ce partage de causalité entre inégalités sociales et insécurité n’a jamais été fixé au PS. En 30 ans, les socialistes
ont souvent changé de doctrine. Si le colloque de Villepinte avait au moins marqué un progrès dans le discours, l’ère Aubry a marqué une certaine régression. La manifestation ratée du Printemps de libertés en 2009 avait symbolisé cet angélisme qui ne disait pas son nom. A l’époque, Benoît Hamon disait d’ailleurs : « Là où l'Etat social recule, l'Etat pénal progresse ». Il ne serait pas venu à l’idée de Hamon ou Aubry que l’insécurité pouvait être aussi une cause d’inégalité. Dans un quartier pauvre rongé par la délinquance, les commerces fuient, les services publics ferment, les établissements scolaires sont snobés mais les habitants qui ont les moyens déménagent. Face à la montée de la délinquance, les inégalités sociales s'aggravent entre ceux qui ont les moyens de se protéger et les autres.

L'insécurité, cause de la rélégation urbaine

Mais l’erreur doctrinale d’Aubry va plus loin. L’insécurité ne serait plus seulement la conséquence d’inégalités sociales mais aussi des discriminations et de la ghettoïsation des quartiers. Dans sa préface, la Maire de Lille développe le rôle supposé des discriminations dans la délinquance. Elle appelle notamment à faire réaliser par l'Insee « une grande enquête indépendante » pour connaître l’état des discriminations sur une base ethnique mais « de manière anonyme et sur le principe de l’autodéclaration » (p28). Le rapport du Forum sur la sécurité énonçait clairement ce lien entre discrimination et insécurité : « L’agence européenne des droits fondamentaux a démontré la réalité d’un lien entre les discriminations subies par les jeunes Français et leur propension à la violence » (p2).

Soit, il n’est pas question de nier et encore moins d’excuser la discrimination au faciès. Mais faire un tel lien de causalité revient presque à excuser le repli communautaire. Pire, elle enferme les discriminés dans un rôle de victime au lieu de les inciter à se mobiliser pour rehausser l’image de leur quartier. Au passage, notons que si le PS admet qu’il y a un lien entre discriminations ethniques et insécurité, il admet implicitement que les populations noires ou maghrébines sont sureprésentées dans la délinquance. Dont acte.

Même erreur sur le rôle des villes. « Quelle image la société renvoie-t-elle d’eux-mêmes à ces jeunes qui vivent dans des immeubles sales et dégradés, dans un environnement dégradé et éclaté ? (…) Comment s’étonner, dès lors, que les quartiers de relégation concentrent aussi les problèmes d’insécurité, de déscolarisation et de trafics en tout genre ? », écrit Martine Aubry (p22). La première remarque à faire, et que la première secrétaire oublie aussi, est sur la relégation
du monde rural et péri-urbain qui n’est pas épargné par l’insécurité. Pire, elle semble aussi oublier que les dégradations de l’habitat sont aussi le fait d’actes de délinquance, que la relégation de certains quartiers est aussi due à la fuite des commerces, des entreprises et des services publics, aux transports collectifs qui n’osent plus y passer. Bref, la ghettoïsation est autant, si ce n’est plus, une conséquence qu'une cause de l’insécurité.

Sans ligne fixe

Pourtant au sein du PS, on n’adhère pas forcément à cette culture de l’excuse. En septembre dernier, Jean-Jacque Urvoas, rapporteur du Forum sur la sécurité, s'exprimait dans une note pour la Fondation Terra Nova. Il changeait de focale et pensait l’insécurité non pas comme une conséquence mais comme une cause de problèmes sociaux notamment la défiance envers la police. « La France est parmi les pays de l’Union européenne l’un de ceux qui enregistrent le nombre de cas le plus élevé de violences urbaines. Un constat alarmant, qu’il convient de mettre en rapport avec une étude de la Commission Européenne révélant que les relations entre les Français et leur police se dégradent inexorablement depuis quelques années », écrivait-il.

En cela, « si depuis presque dix ans, la délinquance avait été combattue avec succès, nul doute que les Français en créditeraient les forces de l’ordre ainsi qu’accessoirement les responsables politiques qui en orientent l’action ».  Bref, la vision d’Urvoas amène à s’interroger d’abord sur l’efficacité et les moyens de la police plutôt que sur des causes sociales ou sociétales à la délinquance. Une doctrine qu’il avait déjà exposée
en juillet sur RTL. Ce débat montre que contrairement à ce que disait Ségolène Royal, le problème du PS n’est pas la persistance d’une « ligne laxiste » mais l’absence totale de ligne.

Tefy Andriamanana - Marianne
  • Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS, préface de Martine Aubry, postfaces de François Resbamen et Jean-Jacques Urvoas, éditions Jean-Claude Gasewitch, 128 pages.

http://www.marianne2.fr/Securite-Martine-Aubry-reinvente-la-culture-de-l-excuse_a202893.html






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