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Les mauvaises fréquentations de José Bové
17/02/2011 09:38
L’eurodéputé écologiste se retrouve coauteur d’un texte avec un ultranationaliste bulgare pour le moins sulfureux : Dimitar Stoyanov du parti Ataka, une formation au discours anti-Juifs, anti-Turcs et anti-Roms. Ou comment la tradition du «compromis» qui a cours au Parlement européen conduit un progressiste à s'allier à un extrémiste...
Demander une « répartition équitable des subventions agricoles entre les nouveaux et les anciens Etats membres » de l’Union européenne, voilà une très noble initiative. Mais faut-il, pour parvenir à ses fins, accepter de s’associer à un des personnages les plus controversés siégeant au Parlement européen ? À l’évidence, pour José Bové, la réponse est oui.
Le 13 décembre dernier, une « déclaration écrite » affirmant la nécessité de « garantir un traitement équitable de tous les agriculteurs de l’Union » est déposée. Les déclarations écrites, comme le stipule le règlement du Parlement européen, peuvent compter jusqu’à cinq coauteurs et permettent d'ouvrir un débat devant le Parlement si le texte reçoit suffisamment de signatures. Sans sectarisme donc, le faucheur d’OGM français apparaît aux côtés de quatre parlementaires non-écologistes originaires d’Europe centrale et de l’Est. Il y a là deux membres du groupe PPE au Parlement : Mariya Nedelcheva, député bulgare du Gerb, parti de centre-droit et Rareº-Lucian Niculescu, député élu sous les couleurs du Parti démocrate libéral roumain. À ceux-là vient s’ajouter Janusz Wojciechowski de Droit et justice, la formation conservatrice polonaise des frères Kaczyñski. Enfin, le texte comporte le nom d’un « humaniste parmi les humanistes », Dimitar Stoyanov, du parti bulgare Ataka.
« Faire du savon » avec les Roms...
En 2006 par exemple, alors qu’il n’est encore qu’observateur au Parlement, Stoyanov en apporte la preuve en envoyant un courrier électronique à l'ensemble des députés européens. Comme Livia Jaroka, eurodéputée hongroise d'origine tzigane vient d’être honoré du titre de « meilleur parlementaire » de l’année, il leur écrit avoir « dans [son] pays, (…) des dizaines de milliers de filles tziganes bien plus belles que cette honorable-là ». Et de leur préciser qu’il est même possible de « s’acheter une femme aimante de 12 ou 13 ans », sachant que « les meilleures d'entre elles sont très chères : jusqu'à 5 000 euros pièce » ! Un an plus tard, enfin élu, il brille à nouveau lorsqu'il est reçu avec les autres nouveaux députés roumains et bulgares par Josep Borrel, le président du Parlement. Avant de lui serrer la main, Dimitar Stoyanov, qui semble apprécier par-dessus tout les démonstrations d’amour, embrasse le drapeau bulgare et se signe à la manière des orthodoxes…
« En France, une telle configuration paraîtrait singulière » !
Alors que Daniel Cohn-Bendit s’était farouchement opposé à l’idée de laisser Jean-Marie Le Pen, en tant que doyen du Parlement, présider la séance inaugurale, José Bové, lui, ne verrait donc aucun mal à cosigner un texte avec le très sulfureux Stoyanov ? « Il faut remettre ça dans le contexte du Parlement européen, explique-t-il, En France, une telle configuration paraîtrait singulière. Mais pas à Strasbourg où il m’arrive de travailler avec des gens du PPE, de l’UMP. » Il est vrai que la « tradition » du compromis qui a cours à Strasbourg veut qu’un parlementaire auteur d’une déclaration écrite n’hésite pas à s’associer à des députés prêchant dans des chapelles politiques différentes de la sienne. Mais faut-il le faire avec n’importe quelle chapelle ? « Ce texte a été proposé à des pays de l’Est et ce sont ces pays qui ont proposé en retour leur représentant », se défausse José Bové. Un argument un peu léger d’autant que la Bulgarie, en la personne de l’eurodéputée Mariya Nedelcheva, possédait déjà un émissaire parmi les co-auteurs de la déclaration écrite. Nul besoin donc d’accepter Stoyanov.
Mais José Bové a de la ressource et finit par décocher un argument qui fait mouche : « Ce texte prône une répartition plus juste des subventions entre les nouveaux et les anciens membres de l’UE. Ne pas le soutenir aurait contribué à renforcer le repli identitaire. » Qu’on se le dise : le « repli identitaire » façon Ataka et Stoyanov ne passera pas par José Bové !
Gérald Andrieu - Marianne
Photo : Dimitar Stoyanov du parti Ataka
http://www.marianne2.fr/Les-mauvaises-frequentations-de-Jose-Bove_a202905.html
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