|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Sondages de l'Elysée: Buisson débouté, en attendant le recours d'Anticor
23/02/2011 15:48
Avant MAM et la Tunisie, avant même l’affaire Woerth-Bettencourt, il y avait eu l’affaire des sondages de l’Elysée. Un des personnages clef de cette affaire, Patrick Buisson, le conseiller ès enquêtes d'opinion du chef de l’Etat, avait vu ses pratiques mises en cause par le professeur de sciences politiques Alain Garrigou. Buisson avait alors décidé de l’attaquer en diffamation. Il a été débouté… Et pour couronner le tout, une information judiciaire le visant vient d'être ouverte!
La décision de justice est passée à la trappe médiatique. Et pourtant, la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris a débouté Patrick Buisson, le docteur ès sondages de Nicolas Sarkozy, qui avait engagé une action en diffamation contre l’universitaire, Alain Garrigou. Petit rappel des faits : à l’été 2009, un rapport de la Cour des comptes avait dévoilé l’existence d’un mystérieux cabinet servant d’intermédiaire entre les sondeurs et l’Elysée. Ce cabinet, Publifact (comme le révéla Marianne), dirigé par Buisson, avait ainsi perçu 1,5 million d’euros de la Présidence et ce, sans qu’il ne soit jamais fait usage de la procédure pourtant obligatoire d’appel d’offre. Plus intriguant encore, les magistrats de la Cour des comptes notaient que « sur les 35 études diverses facturées en 2008 [par Publifact], au moins 15 d’entre elles avaient également fait l’objet de publications dans la presse. » Dans une interview à Libération fin 2009, Alain Garrigou, professeur de sciences politiques et membre de l’Observatoire des sondages, s’était interrogé : « Soit [Buisson] est un escroc, soit c’est un petit soldat qui constitue un trésor de guerre pour payer des sondages durant la prochaine campagne électorale sans que ce soit visible dans les comptes de campagne du futur candidat Sarkozy. » Si les juges ont relevé le caractère diffamatoire de ces propos, ils ont néanmoins estimé qu’Alain Garrigou était de « bonne foi » et qu’il était même « légitime » de lui donner la parole étant donné l’« importante polémique, tant sur la gestion des deniers publics que sur l’utilisation des sondages comme arme politique » qui « était née (…) à la suite de la publication le 15 juillet 2009 du rapport de la Cour des comptes. » Alain Garrigou dit voir aujourd’hui dans cette décision de justice « une victoire d’étape » dans son combat contre « l’addiction » aux sondages dont sont atteints responsables politiques et journalistes. Une « addiction » qui devrait malheureusement prendre une tournure plus pathologique encore, la présidentielle approchant…
Mais les choses avancent : on apprenait hier qu’une information judiciaire venait d’être ouverte suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée par l’association Anticor pour « favoritisme ». Une action qui vise évidemment le cabinet Publifact d'un certain Patrick Buisson. Si du côté de l'association anti-corruption on se réjouit de cette nouvelle, on craint malgré tout que le Parquet ne s'oppose à l'ouverture d'une enquête et ne saisisse la chambre de l'instruction de la Cour d'appel.
Et pour cause : le Parquet avait déjà classé sans suite une première plainte d'Anticor estimant de façon ubuesque que l'immunité du chef de l'Etat pouvait « s'étendre aux actes effectués au nom de la présidence de la République par ses collaborateurs ». En somme, puisque la convention liant l'Elysée au cabinet Publifact avait été signée par l'ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, la justice n'aurait pas lieu de s'y intéresser ! Un raisonnement qui avait « étonné » — le mot est faible — l'avocat-blogueur Maître Eolas : « Puisqu'ils bénéficient de l'immunité quand ils violent le code des marchés publics, je ne vois pas pourquoi ils ne bénéficieraient pas de la même immunité s'ils violaient le code pénal, expliquait-il alors à Marianne, Evidemment, je n'ai aucun soupçon sur Nicolas Sarkozy, mais s'il décidait de faire abattre Martine Aubry, le tueur serait aussi un collaborateur du Président puisqu'il exécuterait directement ses instructions. Il devrait donc, en toute logique, bénéficier de la même immunité. »
L'affaire pourrait donc se poursuivre devant la Cour de cassation, le lieu idéal finalement pour se pencher sur le principe d'immunité du chef de l'Etat étendu à ses collaborateurs...
Gérald Andrieu - Marianne
| |
|
|
|
|