Je partage certaines valeurs que l’on dit « de Droite » : le patriotisme, l’esprit d’entreprise, le sens de l’ordre, l’amour du terroir….
Je partage certaines valeurs que l’on dit « de Gauche » : l’humanisme, la solidarité, la laïcité, le refus de « l’argent pour l’argent »…..
Je partage avec
la Droite
comme avec
la Gauche
l’horreur des extrémismes de toutes sortes, qu’ils soient politiques, intellectuels ou religieux.
Mais si je n’ai jamais beaucoup entendu
la Droite
condamner les régimes totalitaires de Ben Ali ou de Moubarak, je n’ai pas non plus beaucoup entendu
la Gauche
condamner celui de Gbagbo ou de Castro.
Et ne parlons pas des silences assourdissants des uns et des autres à propos des totalitarismes modernes, notamment ceux de Mao-Tsé-Toung en Chine ou de Pol Pot au Cambodge.
Je ne confonds pas l’humanisme de Georges Pompidou et le cynisme de Nicolas Sarkozy, pas plus que je ne confonds le socialisme de Jean Jaurès et de Pierre Mendès-France avec le socialisme de François Mitterrand ou de Dominique Strauss-Kahn……
Entre le national-libéralisme de droite, et le social-capitalisme de gauche, je ne vois pas la différence.
Mais aujourd’hui la coupe est pleine. Le Peuple que certains veulent s’attribuer à droite comme à gauche comme s’il faisait partie de leurs biens, n’en peut plus et n’en veut plus. Il n’en peut plus et il n’en veut plus de ces deux partis-prédateurs qui se partagent depuis des lustres, en se tenant mutuellement « par la barbichette », notre pays et ses capacités pour leur unique profit et celui de leurs copains. Je refuse cette Droite amorale, cynique, affairiste et maladivement médiatique.
Je refuse cette Gauche dogmatique, querelleuse, hypocrite et convaincue de détenir l’universelle vérité.
Je refuse cette France que
la Droite
comme
la Gauche
veulent construire : une France conçue comme un parc d’attractions pour touristes fortunés venus d’Amérique ou de Chine.
Je refuse ce mondialisme sans racines et sans valeurs autres que celles de l’argent que cette Droite comme cette Gauche-là veulent ériger comme un avenir bâti sur l’euro, leur euro, l’euro des financiers, des banquiers, des traders, celui qui plombe nos exportations et qui ruine donc nos emplois.
Je refuse cet abandon, ou plutôt ce bradage, de notre souveraineté nationale -cette souveraineté qui vient du Peuple, et de nulle autre part- à des instances non élues, faites de fonctionnaires irresponsables, devenus apatrides par choix personnel et égoïste.
Je suis Européen, et me sens chez moi en Allemagne comme en Espagne, en Italie comme en Grèce. Et je souhaite qu’il en soit de même de leurs habitants s’ils viennent dans mon pays. Mais je refuse cette Europe-là que, de traité de Maastricht en traité de Lisbonne, nous ont construite
la Droite
et
la Gauche
, réunis finalement dans un même dessein,
la Droite
de fabriquer des consommateurs décérébrés, obéissants et sans espérance,
la Gauche
des habitants sans racines, sans histoire et sans âme, du grand village mondial.
Je refuse pour ces pays amis (je ne les ai pas tous cités) la capitulation financière et l’obéissance par étranglement économique : Grèce, Portugal, Irlande, et demain Espagne, Italie, et pourquoi pas France. Pour eux comme pour nous, le combat est le même : celui pour un retour à la souveraineté politique, économique et monétaire, parce que qui dit souveraineté des états dit aussi liberté des peuples.
Je refuse pour mon Pays la place de strapontin qu’a daigné lui laisser l’Amérique, comme je refuse qu’il soit un chienchien tenu en laisse par une quelconque Madame Angèle germanique.
Alors oui : ne me reconnaissant ni dans cette Droite sans entrailles, ni dans cette Gauche sans coeur, je persiste et je signe : je ne suis ni de droite, ni de gauche.
Peut-être voudrez-vous savoir ce que je crois modestement être : un Français, qui aime son Pays, son terroir ; qui se sens proche de ceux qu’il croise tous les jours au travail, en ville, sur la route ; qui souffre de voir que tout, sans exception, peut se vendre et s’acheter : les hommes, la culture, la nature ; qui considère que les frontières des nations sont des traits d’union et non des murs à abattre….
Ce qui me porte, c’est une certaine idée de
la France
, et surtout aujourd’hui, une autre idée de
la France. Et
même si cela peut sembler anachronique, désuet voire ridicule, je m’affirme gaulliste.
Car c’est aussi une autre idée de la politique.
Par Michel Bonnot, DLR 71
http://www.debout-la-republique.fr/Nouvel-article,1296.html