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Japon: foire d'empoigne politique sur le nucléaire français
15/03/2011 17:45
Alors que la situation s'aggrave au Japon, les personnalités politiques françaises s'affrontent sur la question du nucléaire. Avec pour certains, les élections cantonales dans le viseur.
le gouvernement reconnait la catastrophe, mais garde le cap
Après avoir dénoncé le « catastrophisme » de l'opposition, en particulier des écologistes, les membres du gouvernement infléchissent leur position alors que le risque de catastrophe nucléaire est devenu très important. Le ministre de l'Industrie et de l'Énergie Éric Besson a « posé un genou à terre » ce matin face à Jean-Michel Aphatie sur RTL : « On est sur le chemin (de la catastrophe nucléaire), l'explosion très forte du réacteur 3 a provoqué des dégâts matériels et touché les forces sur place, comme les pompiers. » Mais quand Aphatie demande au ministre si cela n'induit pas une remise en cause de la sûreté de l'énergie nucléaire, Besson reste ferme. Le drame japonais vient de ce que la zone touchée est « extrêmement sismique », et que malgré « les précautions immenses qui ont été prises, le pire peut arriver ».
Pourtant, la décision d'Angela Merkel de suspendre la durée de vie de ses centrales lundi, que rappelle Aphatie, semble embarrasser le ministre, qui défend « l'exigence de sûreté » française, « toutes les précautions possibles » étant prises. En bref, en France nous devons éviter le radicalisme - ou le débat ? - car nos centrales sont plutôt à l'abri des risques sismiques que connait le Japon. C'était peu ou prou la position de Nathalie Kosciuzko-Morizet lundi matin sur Europe 1, qui pouvait encore tant bien que mal se défendre en arguant que « nous n'avons pas assez d'informations » sur la catastrophe nucléaire japonaise.
les écolos veulent donner le la
Côté écolo, on se défend de tout catastrophisme, de toute indécence, mais le militantisme anti-nucléaire reste ferme. Alors qu'Eric Besson avançait ce matin que « le lobby pro-nucléaire était un mythe absolu », Dominique Voynet, chez Daniel Cohen sur France Inter, prouvait que celui des militants pour la sortie du nucléaire était très actif. Réagissant sur la sortie de Ségolène Royal qui estimait l'attitude des écologistes « indécente », l'ancienne ministre de l'Ecologie avançait au contraire que les écolos avaient « recadré la discussion quand certains journalistes parlaient d'explosion nucléaire », preuve de leur professionnalisme et de leur tempérance.
Voynet met toutefois de l'eau dans le vin de sa famille politique, ayant compris que l'activisme à chaud d'Europe-Ecologie sur les dangers du nucléaire risquait de les discréditer. « Je ne sais pas, je suis dans l'incertitude et cette catastrophe va rebattre les cartes », concède-t-elle. Une attitude plus mesurée que celle qui consistait à appeler « a minima à un référendum » sur la question, comme le fait Nicolas Hulot.
«l'indécence» des écolos contre «l'audit» du PS
La rupture est en tout cas consommée entre les écolos et le PS, et dessine un clivage net qui pourrait servir d'argument électoral lors des prochaines élections cantonales, ou au moment des présidentielles. Europe Ecologie-Les Verts pourrait très bien désigner le PS comme un suppôt inavoué du nucléaire et de ses dangers. Lundi, Benoit Hamon refusait de trancher en faveur d'une sortie sans autre forme de procès du nucléaire. Ce matin, Royal demandait à la classe politique « un délai de décence et de respect » nécessaire avant l'entame d'un débat sur le nucléaire - un débat que Royal ne veut surtout pas avant les cantonales. C'était aussi le cas de Martine Aubry face à Raphaëlle Duchemin de France Info, qui à chaque occurrence du mot « nucléaire » ou presque, y répondait par le mot d' « audit ». Une façon d'exister entre une « sortie du nucléaire du jour au lendemain » proposée par les écolos - quand le PS table sur environ 25 ans de sortie progressive - et « les propos lénifiants du gouvernement » que réfute Martine Aubry.
Et pendant ce temps-là, Thierry Breton - ancien ministre de l'Economie et patron d'Atos Origin (entreprise qui revendique des activités dans le nucléaire ) - se livrait sur RMC à un éloge vibrant du peuple japonais. « Voilà un peuple qui inspire le respect, un peuple qui est au combat, un peuple qui doute, et un peuple qui se relèvera car c’est son histoire » : les auditeurs de RMC ont probablement eu du mal à réprimer une petite larme. D'autant plus lorsque l'appel de Nathalie Kosciuzko-Morizet, au milieu de l'entretien, vient très sérieusement interrompre les violons et annoncer une réunion de crise, la situation s'étant, comme on le sait, aggravée. Le risque de dé-confinement n'est pas exclus, et l'ancien ministre, en réponse au ton grave de NKM, loue ces « héros de l'ombre » du nucléaire japonais. Tout juste à la fin de l'interview a-t-il concédé qu'il fallait un débat... « à froid ». On a connu Bourdin, qui est resté assez spectateur, plus incisif. Il faut toutefois reconnaître que sur ce point, Breton a raison, et que tout débat qui sera mené dans les jours à suivre aurait tout à gagner à être dépassionné. Et d'éviter une regrettable foire d'empoigne électorale.
Maxime Bellec - Marianne
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