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Le score du FN fait ressurgir la question du front républicain
21/03/2011 07:06
Marquées par un fort taux d'abstention (56%), les élections cantonales enregistrent un fort recul de l'UMP (22,54% en comptant les listes majorité présidentielle) en partie masquée par le score des divers droite (9,52%), une poussée de la gauche (48%) provoqué par les bons scores de l'écologie (8,5%) et du Front De Gauche (9%). Enfin la percée du FN (15%) qui sera présent dans 400 cantons au second tour, repose la question du Front républicain dans des conditions nouvelles par rapport au passé.
Peut-on encore parler de « cordon sanitaire » ? Il est loin le temps où gauche et droite pouvaient s’allier contre le FN. Paradoxalement, c’est au moment où le FN marque une nette progression que les partis de gouvernement rechignent à s'unir pour le contrer. Pour l’heure, le FN serait en position de se maintenir au second tour dans de nombreux cantons, soit contre l'UMP, soit contre le PS. Les candidats UMP ou PS déchus seraient alors mis au pied du mur : appeler à voter pour leur rival ou passer pour un « allié objectif » du FN.
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a laissé, au soir du premier tour, les électeurs UMP « libres de leur choix » en cas de duel « gauche/extrême droite » refusant à la fois le vote FN et le « front républicain ». Bref, la consigne officielle de l’UMP est d’aller à la pêche. Eric Raoult a sorti lui une formule bien choisie : « Ni les fachos, ni les cocos ».
A l’inverse, certains UMP acceptent de s’unir avec la gauche en cas de duel PS/FN. Christian Jacob, patron des députés UMP, pourtant proche de Copé, a, lui, appelé à « faire barrage au FN ». Nathalie Kosiciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, avait été encore plus claire en début de semaine: « S'il y a un 2e tour Front national/Parti socialiste dans un canton, on ne considère pas que la politique est un continum et que tout se vaut. Moi, dans ce cas-là je dis clairement: on vote PS ». Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, a elle menacé d’exclusion tout élu « qui s’allierait avec le FN ».
Pour Aubry, UMP et FN, c'est (presque) pareil
Même division au PS. Martine Aubry avait déjà rejeté tout appel à voter UMP. « L'UMP et l'extrême droite tiennent dans certains domaines quasiment le même discours », avait-elle déclaré. Au soir de ce premier tour, son message n'est pas plus clair : pas d'appel à voter UMP, mais une volonté de faire barrage au FN. Dans l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, on refuse également tout appel à voter UMP face au FN : « Ce n'est pas avec des pyromanes qu'on combat un incendie ». Au PS, Elisabeth Guigou a été, de son côté, plus ambigüe : « Je n’aime pas le mot ‘Front républicain’ mais je comprends le combat ».
François Hollande a lui été beaucoup plus direct : « Si les socialistes sont éliminés, il faut faire barrage au FN et donc voter pour le candidat UMP pour qu'il n'y ait aucun risque d'élection du FN ». Même son de cloche pour Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie : « C'est sans hésitation aucune que nous appelons tous les électeurs à faire barrage au FN avec leurs bulletins de vote partout où il sera présenté ».
Le premier tour des élections cantonales semble donc rendre moins automatique l'idée même de front républicain. Y penser peut-être, l'avouer jamais. Pourquoi ? Pourquoi ce qui apparaissait hier comme une évidence de la politique démocratique - unité contre le Front national - ne s'impose plus aujourd'hui à tous les hommes et femmes politiques ?
La première raison tient à la nature de l'élection : ce n'est pas la même chose de voter pour le Président de la République et de voter pour un conseiller général qui sera, de toute façon minoritaire dans l'assemblée élue. En effet, une chose est sûre : le Front national n'aura le pouvoir dans aucun des 2026 cantons.
La deuxième raison concerne l'avenir, et plus précisément la campagne de 2012. Les responsables politiques de droite comme de gauche sont sans doute en train de comprendre qu'une politique dite de Front républicain pourrait offrir un boulevard encore plus large au Front national et à sa présidente qui dénonce « l'UMPS » chaque fois qu'elle ouvre la bouche. Ce qui ne présage de toute façon en rien ce qui se passerait réellement en cas d'accession de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle : il sera toujours temps, à ce moment-là de se mobiliser contre elle. Mais fonctionner dès aujourd'hui comme si nous étions déjà au lendemain du premier tour de 2012 serait sans doute dangereux pour les partis de gouvernement. Pour tâcler le Front national, la peur ne pourra sans doute plus constituer un argument électoral.
Enfin, un front républicain n'est pas facile « à vendre » aux électeurs. Il est moins concevable que jamais pour de nombreux électeurs de droite chauffés par les discours radicalisés des Sarko-Guéant-Jacob. A gauche, la situation est moins claire, mais le souvenir du 21 avril 2002 et du vote Chirac fonctionne comme un repoussoir.
Tefy Andriamanana - Marianne
Dessin : Louison
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