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Créé le : 10/01/2011 15:32
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Libye : quand la diplomatie française se rachète

21/03/2011 07:22

Libye : quand la diplomatie française se rachète


Ca y est, c’est fait. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a autorisé le recours à la force en Libye. D’aucuns le réclament depuis des jours, et, alors que les troupes fidèles à Mouammar Al-Kadhafi se trouvent aux portes de Benghazi, d’autres ne manqueront pas de protester qu’il est peut-être déjà trop tard.
C’est oublier bien vite combien il était incertain d’obtenir l’aval de la Russie et de la Chine, qui, d’ailleurs n’ont pas voté la résolution 1973. Ces deux Etats se sont abstenus, ce qui constitue déjà une évolution spectaculaire pour des pays qui, redoutant eux même d’être un jour les victimes de sanctions internationales, brandissent volontiers leur droit de veto au Conseil de sécurité. Pour Hubert Védrine, il s’agit là s’une victoire considérable de la diplomatie britannique, mais surtout française. Interrogé sur France culture ce matin, celui-ci affirmait « ce qui est absolument remarquable, c’est d’avoir transformé les probables veto russe et chinois en abstention ». Et l’ancien ministre des Affaires étrangères socialiste de louer sans ambages l’action de premier plan de la France dans cette affaire, et le « succès personnel d’Alain Juppé ».
Encore de l’ingérence, encore un pays musulman pris pour cible du bougisme et l’interventionnisme atavique de la « communauté  internationale », encore un bourbier arabe ! Voilà ce s’exclameront ceux qui, échaudés par le double gabegie irakienne de 1991 et de 2003 et par l’impasse stratégique afghane, voient désormais l’ombre de l’impérialisme occidental et du néoconservatisme planer sur chaque évènement de la vie internationale. Une brève analyse de la résolution onusienne adoptée cette nuit autorise toutefois à plus d’optimisme.
La résolution 1973 se place d’emblée, il est vrai, sous chapitre VII de la Charte des Nations Unies, dont les dispositions sont dérogatoires au droit international commun proscrivant l’usage de la force entre Etats. En principe, il est fait usage du chapitre VII pour s’opposer à toute « menace contre la paix, rupture de la paix et actes d’agression ». Son utilisation signe l’amorce d’un conflit armé, de même que cette mention, a priori anodine, mais bien connue des juristes : l’ONU autorise ses membres à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour protéger les populations civiles. Derrière cette formulation sibylline se cache une réalité qui n’échappe pas au regard exercé de Jean-Dominique Merchet : l’autorisation d’entrer en guerre.
Toutefois, un certain nombre d’habiles précautions ont été prises quant aux moyens de mener ce conflit. Le principal outil mis en place est la fameuse « no fly zone », évoquée de longue date. En effet, les Nations Unies « décident d'interdire tous vols dans l'espace aérien » libyen, à l’exception des « vols dont le seul objectif est d'ordre humanitaire » et autorisent les Etats signataires « à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l'interdiction de vol ». On a beaucoup glosé sur le caractère ambitieux d’une telle zone d’exclusion aérienne, qui nécessite la mise en place de moyens importants : déploiement de nombreux avions de chasse, mais aussi de moyens de détection, tels des radars, ou des avions de surveillance, qui seraient sur le qui-vive de jour comme de nuit…Bref, ces contraintes, jugées trop lourdes, entraînaient l’abandon de l’idée de « no fly zone » en fin de semaine dernière. A cet égard, on peut considérer que la résolution votée par la Ligue arabe samedi dernier été décisive dans le revirement opéré cette nuit à l’ONU. En effet, la 1973 se réfère très clairement à « la décision du Conseil de la Ligue des États arabes, en date du 12 mars 2011, de demander l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne contre l'armée de l'air libyenne ».
C’est bien cela, la grande nouveauté en même temps que la grande victoire, au moins symbolique, remportée dès à présent par la communauté internationale : pas d’ingérence à la hussarde cette fois-ci, pas de messianisme occidental, pas de volonté d’offrir de force la démocratie à un peuple qui n’en veut pas. Outre qu’elle a reçu l’onction de la légalité internationale, l’intervention aérienne imminente est également parée d’une authentique légitimité : celle que lui vaut la demande explicite du Conseil national de transition (CNT) libyen, mais surtout celle de la Ligue arabe. Enfin, un pays arabe au moins, le Qatar, participera à l’opération, et l'on ne peut que souhaiter vivement l'aide prochaine et les conseils d'autres Etats de la région.
Enfin, pas de « bourbier », espérons-le, à redouter cette fois. A condition bien sûr que la résolution de l'ONU soit appliquée à la lettre. Car si des frappes aériennes sont prévues, la 1973 exclut toute idée de mise en place de troupes au sol dans en Lybie et le fait dans des termes singuliers, bannissant le « déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle partie du territoire libyen ». Doit on comprendre qu’il existe à l’heure actuelle, sur d’autres théâtres, des « forces d’occupation », à la légitimité contestable ?
S’il n’y a pas de belles guerres, il y existe de « sales guerres ». La France témoigne parfois d’une aptitude hors du commun à les détecter et à s’en garder, comme elle le fit pour l’Irak en 2003. Cette fois, parce que le contexte est totalement différent, la diplomatie française vient de faire courageusement le choix inverse, et nos avions iront en Libye, non pas au nom du "droit d'ingérence", mais en vertu du "devoir de protéger". N’en déplaise aux pessimistes invétérés, aux déclinistes de tout poil et aux thuriféraires de « la modestie qui sied à une puissance moyenne », il reste encore, dans l’ADN de ce pays, quelque chose de ce que fut sa grandeur gaullienne.





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