La monnaie unique européenne promet de provoquer encore des discussions bien enflammées dans les mois et années à venir. Alors que l’on note un raidissement dans le discours des partisans de l’euro, Nicolas Dupont-Aignan s’apprête à lancer un livre qui va faire du bruit.
Les saignées à Athènes, Dublin et Lisbonne
L’actualité n’a malheureusement pas permis de s’y attarder beaucoup, mais cela bouge dans les pays de la périphérie de la zone euro. Le nouveau gouvernement Irlandais a annoncé un nouveau plan d’austérité cette semaine : au menu, suppression de vingt-cinq mille postes de fonctionnaires (8% du total), réduction de 10% des salaires à l’embauche (après une baisse de 14% des traitements), baisse de 15% des allocations sociales, hausse de la TVA et de l’impôt sur le revenu.
Mais comme Dublin a refusé de remonter son impôt sur les sociétés, les pays de la zone euro ont refusé de revoir les conditions du plan de sauvetage de l’automne dernier, contrairement à la Grèce qui a obtenu une baisse d’un point des taux d’intérêt (désormais alignés sur ceux du FMI : auparavant ils étaient donc plus élevés…) et un allongement de leur maturité. Au Portugal, il y a une semaine, une manifestation monstre de trois cent mille personnes a montré la révolte du peuple.
Crispation des partisans de l’euro
La défense de l’euro impose des plans d’une brutalité inouïe (l’ajustement budgétaire Irlandais atteindra au cumul 20% du PIB dans 3 ans !) alors que des dévaluations auraient permis des ajustements moins violents, comme en Islande ou en Argentine. Est-ce la raison pour laquelle ils se crispent ? Sur le site Taurillon, j’ai commencé par débattre avec de véritables moines soldats qui montent sur leurs grands chevaux dès que l’on critique leur veau d’or, avant de rentrer dans un vrai débat plus constructif.
Le fait que le Front National ait rejoint DLR six mois après pour demander une sortie de l’euro n’arrange pas les choses. Le Monde vient de consacrer un papier dédaigneux et catastrophiste mais aussi court en arguments. Pourtant de nombreux économistes (Jacques Sapir, Gérard Lafay, Jean-Luc Gréau, Alain Cotta, Christian Saint-Etienne, Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Maurice Allais) recommandent carrément la sortie de l’euro ou en soulignent les limites inextricables.
L’Arnaque du siècle
De manière amusante, même les tribunes de soutien contiennent aujourd’hui une grande part critique, comme le montre la tribune de Martin Wolff dans le Monde « La zone euro survivra ». Mieux, Philippe Askenazy, toujours dans le quotidien vespéral, souligne les limites d’une construction monétaire unique pour deux pays aussi différents que la France et l’Allemagne. Dans une génération, il y a aura deux fois plus de naissances chez nous, pour une population équivalente.
Dans ce contexte, je vous invite à retenir la sortie prochaine du prochain livre de Nicolas Dupont-Aignan : « L’euro, les banquiers, la mondialisation : l’arnaque du siècle » qui sortira le 31 mars. Ce livre court mais complet démonte les mécanismes qui font que l’euro asphyxie les économies européennes, les multiples conflits d’intérêt au cœur de la monnaie unique et explique comment nous pourrions en sortir, imaginant même la conférence de presse du ministre de l’économie d’après la sortie !
De puissantes forces cherchent à sauver l’euro, aussi sa fin n’est pas forcément proche, même s’il génère d’énormes déséquilibres. A nous de nous armer de pédagogie pour expliquer ces disfonctionnements et l’alternative d’un retour aux monnaies nationales
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/