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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Entretien à L'Opinion :

25/03/2011 10:31

Entretien à L'Opinion :


Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Opinion, propos recueillis par Christian Authier, 25 mars 2011


Entretien à L'Opinion : "Il faut parier sur l'homme"
 
Dans un essai riche et peìneìtrant, La France est-elle finie ?, Jean-Pierre CheveÌnement scrute le passeì, le preìsent et l’avenir de notre pays tout en s’interrogeant sur les forces aÌ l’œuvre dans la construction europeìenne et dans la mondialisation. Entretien.

L'Opinion : De Gaulle disait que la France n’existe que si elle est grande, François Mitterrand pensait qu’elle ne pouvait plus que «passer entre les gouttes». De quelle vision vous sentez-vous le plus proche ?
Jean-Pierre Chevènement: La premieÌre. Je pense que le geìneìral de Gaulle avait raison, mais la France reìelle a toujours su naviguer entre ces deux conceptions.

Vous eìvoquez dans La France est-elle finie ? un climat de repentance et de mauvaise conscience qui consideÌre l’Histoire de France comme une seìrie de fautes ou de crimes. Comment rompre avec ce climat sans verser dans un nationalisme eìtroit ?
Ce fut le geìnie du geìneìral de Gaulle de reìtablir la France dans ses preìrogatives de grande puissance au lendemain de la deuxieÌme guerre mondiale en suscitant la Reìsistance et en associant l’armeìe française, autant qu’on le pouvait, au combat victorieux de 1944-45. C’est aÌ mon sens en renouant le fil de notre Histoire aÌ l’ideìal de progreÌs que nous aiderons la France aÌ ne pas être deìfigureìe – ce qui ne manquerait pas d’arriver si le Front national entrait un jour dans un gouvernement. Par ailleurs, il faut redonner une signification de progreÌs aÌ la construction europeìenne. Le soi-disant pacte “de compeìtitiviteì“ imposeì par Madame Merkel conduirait au contraire aÌ une reìcession europeìenne et aÌ une profonde reìgression sociale : recul automatique de l’âge de la retraite, constitutionnalisation de l’interdiction des deìficits, reìduction de la part des salaires dans le revenu national...

Vous prônez un «accord de peuple aÌ peuple entre la France et l’Allemagne».
Le peuple allemand lui aussi aspire aÌ voir se desserrer le carcan de la rigueur salariale. Les syndicats allemands, le SPD qui a signeì avec Martine Aubry un texte que je qualifierais de «potable», le parti La Gauche (Die Linke) offrent le visage d’un pays qui ne semble pas condamneì pour l’eìterniteì aÌ une politique conservatrice libeìrale.

Vous relatez preìciseìment dans votre livre le ralliement de la gauche française, en particulier socialiste, au neìo-libeìralisme. On a pourtant le sentiment que cette conversion demeure dans les discours ou les programmes eìlectoraux du PS du domaine du refouleì.
En effet, le Parti socialiste n’a pas voulu assumer des choix qui le mettaient en porte-aÌ-faux avec les couches populaires. Donc, il navigue dans un double discours et le probleÌme pour lui est de deìnouer les bandelettes dans lesquelles il s’est laisseì emprisonner par la confusion du ralliement au neìo-libeìralisme avec l’ideìe de la construction europeìenne. Il est grave que le logiciel neìo-libeìral ait eìteì la base sur laquelle l’Europe s’est eìdifieìe depuis les traiteìs du Luxembourg (dit Acte Unique 1985) et de Maastricht (1992).


Il faudrait selon vous «soit changer les reÌgles du jeu de la monnaie unique, soit mettre un terme aÌ cette expeìrimentation hasardeuse». En quoi l’euro vous semble un carcan ?
Il empêche tout ajustement moneìtaire entre les diffeìrents pays. Quand la compeìtitiviteì d’un pays diverge trop fortement d’avec celle des autres, on a une crise comme celle qui a frappeì la GreÌce, l’Irlande, le Portugal... On sait que le pouvoir d’achat en Allemagne a eìteì plafonneì depuis dix ans tandis qu’il a augmenteì dans la zone euro de quinze points, en France de dix points, en GreÌce de trente points... Il est eìvident qu’aÌ deìfaut d’une relance concerteìe aÌ l’eìchelle europeìenne, cela implique une correction par la baisse des salaires, ce qui est treÌs peìnalisant et treÌs mal accepteì. Il y a une autre meìthode : la relance et la croissance qui peuvent permettre de desserrer l’eìtau de la dette et faciliter le reìtablissement de la situation des pays en difficulteì

La gauche a eu le tort de tourner le dos aux couches populaires, la droite d’abandonner la nation, eìcrivez-vous. Le vrai clivage aujourd’hui n’est-il pas entre ce que vous appeliez les «eìlites mondialiseìes» et les peuples attacheìs au cadre national ?
L’expression «eìlites mondialiseìes» est de Zygmunt Bauman, un sociologue polonais. Je constate qu’il faut que la deìmocratie se remette en marche dans chaque pays. Elle est en principe la loi du nombre et il y a une majoriteì potentielle pour construire une gauche recomposeìe. C’est ce aÌ quoi je m’efforce avec le MRC.

En tant que ministre de l’Inteìrieur, vous avez eìteì l’objet de nombreuses poleìmiques et attaques, mais elles avaient la particulariteì de venir de gens se deìclarant de gauche. On peut penser aux campagnes du Monde et de Libeìration ou aux critiques violentes de BHL. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Ce n’est nullement un paradoxe car je suis en deìsaccord fondamental avec cet individu. Je n’ai jamais pris Bernard-Henri Leìvy pour un homme de gauche. Il repreìsente une droite camoufleìe, une sorte de neìo-libeìralisme qui se pare des atours d’une gauche fantasmeìe. Quand on ose eìcrire comme lui que l’antiameìricanisme est la meìtaphore de l’antiseìmitisme, il n’y a plus qu’aÌ tirer l’eìchelle. Il n’y a pas de deìbat possible avec un tel personnage. C’est un maître en manipulation ideìologique. Il excelle aÌ forger des grilles de lecture qui deìforment la reìaliteì.

En 2002, vous avez reçu le soutien d’eìminents intellectuels ou eìcrivains : Michel Houellebecq, Jean Dutourd, Patrick Besson, Philippe Muray, Reìgis Debray, Max Gallo... Pour autant, vous n’avez pas reìussi aÌ rassembler, aÌ «faire bouger les lignes». Comment analysez-vous cet eìchec ?
Je pense que ma tentative eìtait juste quant au fond, mais preìmatureìe. La situation en 2002 n’eìtait pas encore mûre. Depuis, la crise de 2008-2009 est venue changer la donne. Je n’aurais rien aÌ retirer aÌ mon analyse de l’Europe ou aÌ la critique de la deìsindustrialisation de la France, bien au contraire, ni aÌ ma penseìe sur l’Eìcole ou la seìcuriteì.

En 2007, Nicolas Sarkozy a eìteì eìlu avec une theìmatique et des discours ouÌ l’empreinte d’Henri Guaino et de Max Gallo, qui fut l’un de vos proches, eìtait forte. Qu’avez-vous ressenti en voyant votre discours gagner ?
On ne peut jamais empêcher un leader politique de faire de la reìcupeìration. La seule façon de l’empêcher vraiment serait de faire la politique qu’ils feignent de vouloir reprendre aÌ leur compte. Mais ce hold-up n’est rendu possible que parce que la gauche a laisseì tomber le drapeau de la nation et de la Reìpublique. Par ailleurs, entre le discours spontaneìment libeìral, atlantiste et occidentaliste de Monsieur Sarkozy et le discours d’investiture que lui a suggeìreì Monsieur Guaino, il y a plus qu’un abîme. Je crois que les Français ont aujourd’hui parfaitement mesureì qu’il y a treÌs loin des promesses aux actes et de la coupe aux leÌvres.

Vous citez le philosophe Gilles Châtelet faisant le diagnostic d’«une socieìteì mortifeÌre, drogueìe aÌ la consommation, au consensus et aÌ la communication». Peut-on en sortir ?
Oui, il faut parier sur l’homme, sur sa conscience. Par exemple, ce qui se passe sur le web est treÌs inteìressant, pas seulement en France mais dans le monde entier. On s’aperçoit que des gens reconquieÌrent un outil d’autonomie.

Votre jugement sur l’intervention militaire française en Libye ?
Cette intervention se fait dans le cadre d’une reìsolution du Conseil de seìcuriteì des Nations Unies fondeìe sur la “responsabiliteì de proteìger“, reìsolution que les Nations Unies ont faite leur en 2005. Ce n’est pas l’exercice d’un droit d’ingeìrence et encore moins d’un devoir d’ingeìrence, mais de la responsabiliteì de protection des civils. Il faut se deìlimiter au but de la reìsolution. Tous les moyens ne sont pas permis puisqu’il est exclu d’opeìrer une occupation au sol sous quelque forme que ce soit. Je pense que cette intervention se leìgitimait par le souci de proteìger les populations libyennes au moment ouÌ se fait jour dans les peuples arabes une aspiration aÌ la deìmocratie. Pour autant, rien n’est gagneì car il est plus facile de commencer une guerre que d’en sortir. Creìons les meilleures conditions pour permettre au peuple libyen de s’autodeìterminer. C’est aÌ lui de conqueìrir la deìmocratie. Pas aÌ nous de la lui imposer.

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le site Internet de l'Opinion :
www.lopinion.com
 






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