110 milliards pour la Grèce, 85 milliards pour l’Irlande et maintenant 75 milliards pour le Portugal ! Les pays de la zone euro sont aspirés dans un puits sans fond et croient pouvoir sauver leur monnaie inique en dépensant toujours plus - pour en réalité sauver les banques qui ont prêté aux Etats.
Cette nuit à Bruxelles, en catimini, ils se sont mis d’accord pour augmenter la capacité effective de prêt du fond de soutien de 250 à 440 milliards d’euros. Ces milliards sont débloqués en une nuit, comme s’ils venaient de nulle part ! Mais ils seront puisés dans la poche des contribuables, notamment français : c'est bien cela la réalité de ce nouveau plan de "sauvetage" européen.
D'ailleurs, si cet argent pouvait véritablement sauver les pays qui affrontent une crise de la dette, cela ne serait pas nécessairement choquant. Mais tous savent bien que cet argent ne permettra pas aux pays de s’en sortir car d’une part il s’accompagne de plan de rigueur - je dirais même de récession - qui ressemble à de véritables saignées affaiblissant leurs économies. Et d’autre part, on n’enlève pas la cause du mal, l’infection qui gangrène leurs économies : l’euro trop cher.
Les dirigeants européens sont vraiment les nouveaux Diafoirus de Molière. Ils dépensent en pure perte leurs énergies, ruinent les épargnants des pays les plus compétitifs et condamnent à la mort les pays du sud de l’Europe.
En vérité, l’euro, comme je l’explique dans mon livre à paraître le 31 mars - L'euro, les banquiers et la mondialisation : l'arnaque du siècle - est en train d’exploser sous nos yeux, tout simplement car on ne peut pas avoir la même monnaie pour des économies aussi différentes comme l’Allemagne, la France, l’Italie, la Grèce ou le Portugal.
Une telle absurdité économique cache nécessairement un piège ! Avec l'euro, c'est la gouvernance économique européenne, une nouvelle étape vers un fédéralisme européen anti-démocratique.
Et si les Etats-Unis d'Europe resteront grâce aux révoltes des peuples un cauchemar, le scénario de la crise que nous vivons est malheureusement écrit d’avance. Les peuples asphyxiés ont commencé de se révolter (tensions en Grèce, refus par le Parlement portugais du plan de rigueur, résultat des élections cantonales en France) et les pays qui dominent le système, notamment l’Allemagne, voit sa population de plus en plus inquiète à l’idée de déverser sans fin de l’argent sans jamais résoudre le problème.
Prochaine étape, l’Espagne, l’Italie et la France. Mais le fameux fond de soutien élaboré hier soir ne pourra jamais suffire compte tenu des sommes en jeu. La sortie de l’euro sera la seule solution viable : nous en reparlerons bientôt !
Nicolas Dupont - Aignan