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Créé le : 10/01/2011 15:32
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Asnières, Gennevilliers: quand la gauche découvre la sécurité et les couvre-feux

01/04/2011 07:55

Asnières, Gennevilliers: quand la gauche découvre la sécurité et les couvre-feux


Les maires d’Asnières et de Gennevilliers ont imposé un couvre-feu pendant deux semaines suite à la mort d’un jeune et des rixes entre bandes rivales. Preuve qu'au delà de la rue de Solférino, l’angélisme libertaire est bel et bien passé de mode.

Imaginez deux villes de banlieue parisienne où les maires UMP imposent un couvre-feu aux mineurs des quartiers sensibles pendant deux semaines. Imaginez ces mêmes quartiers encadrés par les gros bras de la police et des parents devant payer des amendes quand leurs enfants ont violé le couvre-feu. Dans une telle situation, le PS et la gauche en général auraient poussé des cris d’orfraie, les maires auraient été comparé à on ne sait quel dictateur, les éléments les plus à droite de l'UMP auraient applaudi leurs collègues. Sauf que les villes en question, Asnières et Gennevilliers, sont dirigées par des maires... de gauche. En l'occurrence, un maire socialiste, Sébastien Pietrasanta, pour Asnières et un maire communiste, Jacques Bourgoin, pour Gennevilliers. Preuve que l'angélisme n'est pas forcément dans leur camp : « Ce qui m’agace, c’est le procès en incompétence sur la sécurité envers les élus de gauche », s’indigne Sébastien Pietrasanta, joint par Marianne2.

Tout est parti de l’agression mortelle de Samy, 15 ans, originaire d’Asnières, dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars. Ce crime aurait été commis dans le cadre d’une rivalité entre la cité des Courtilles à Asnières et la cité du Luth à Gennevilliers. Mais les motifs de cette haine semblent inconnues. « Personne ne sait, ça a toujours existé », rapporte Stéphane Pietrasanta. Dès le lendemain, un jeune de 22 ans est passé à tabac et frappé à l’arme blanche, le mardi soir, un jeune de 17 ans est poignardé. A la limite entre Asnières et Gennevilliers, des groupes des deux villes s’affronteront violemment cherchant à régler leur compte. Résultat, le mercredi 16, les maires d’Asnières et Gennevilliers, en concertation avec le préfet des Hauts-de-Seine Patrick Strzoda, imposent un couvre-feu pour tous les mineurs non accompagnés de 20h à 6h dans les quartiers limitrophes de leurs deux communes. Il a été prolongé le 23 mars pour une semaine et s’est terminé mercredi matin.

Bilan : 9 interpellations de mineurs n’ayant pas respecté le couvre-feu, selon la préfecture des Hauts-de-Seine. Tous ont été ramené à leurs parents qui ont écopé d’une amende de 38 euros. Sans compter les interpellations dans le cadre des affrontements, rien de moins qu’une quarantaine quelques jours après la mort de Samy. Mais le maire d’Asnières dément tout phénomène de bandes organisées : «
Ce sont des individus pris dans un effet de groupe qui entraîne des rivalités ». Pour maintenir l’ordre, 150 policiers, dont deux compagnies de CRS, en tenue ont été déployés, plus 49 policiers en civil. Ce dispositif policier pourrait être maintenu jusqu’à la fin du mois. Mais Sébastien Pietrasanta affirme d’ailleurs que si, en 10 ans, la population de sa ville a augmenté de 10 000 habitants, les effectifs de police ont baissé de 30%. De même, une antenne de la police a été supprimée en 2006 près de la station de métro « Asnières-Les Courtilles », un des principaux points de tension.
Reponsabilité des parents ?

Pour autant, d’autres mesures non policières ont été promises par le gouvernement. Jeannette Bourgrab, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, a annoncé un dispositif de soutien aux « décrocheurs scolaires », ces jeunes sortis du système scolaire à 16 ans, sans aucun diplôme. Certains rétorqueront que certains délinquants n’ont pas encore la fin de l’obligation scolaire, d’autres voient déjà l’insuffisance d'une mesure basée sur l'assistance. Notamment Sébastien Pietrasanta : « Je le dis en tant que socialo, on ne peut pas tout attendre de l’Etat, des associations ou des collectivités locales, il faut aussi responsabiliser les parents  (…) les parents sont le premier cercle ».

C’est l’éternel dilemme. La délinquance des mineurs est-elle une faille de la société (de l’Ecole, de l’ascenseur social...) ou une faille des parents ? A l’heure où le PS n’est pas encore sorti de
la culture de l’excuse et où la droite a permis le retrait des allocations familiales en cas d’absentéisme, la question est hautement politique. « Il y a des parents démissionaires qui pensent que leur enfant est le roi mais il y en a aussi qui me disent ‘on y arrive plus’ », commente Sébastien Pietrasanta. Pour autant, le maire PS d'Asnières est critique sur le retrait des allocations familiales : « Il ne faut pas pénaliser les familles, les frères et les sœurs qui ne sont pas concernés ».

La Loppsi allait dans le même sens de responsabilisation des parents, elle prévoyait une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros pour les parents d’enfants violant un couvre-feu imposé par le préfet aux moins de 13 ans. Mais le Conseil Constitutionnel
a censuré la mesure estimant qu’elle instaure une « présomption irréfragable de culpabilité », c’est-à-dire qu’elle présume, sans autre forme de procès, que les parents ont délibérément laissé leur enfant violer le couvre-feu. La mesure qui a donc été appliquée à Asnières et Gennevilliers pourrait donc être faillible juridiquement. Mais le maire d’Asnières défend quand même le principe de l’amende : « S’il n’y a pas de moyens coercitifs, c’est une mesure tape-à-l’œil ».

Réponses de gauche

Pourtant, en décembre 2009, lorsque le maire UMP de Nice Christian Estrosi avait instauré un couvre-feu le soir pour les moins de 13 ans, la gauche était au premier rang pour critiquer la mesure. Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, ce n’était que « des mesures dont on sait très bien que l'effet est marginal mais qui ont une vocation symbolique dans un climat entretenu par le gouvernement qui considère aujourd'hui que, pour essayer d'agréger l'électorat de la droite la plus dure autour de lui, il faut durcir le ton ». Un mois plutôt, lorsque Brice Hortefeux, encore ministre de l’Intérieur, avait proposé l’instauration d'un couvre-feu pour les mineurs délinquants de moins de 13 ans, le PS s’était également opposé à l'idée parlant d’ « annonces démagogiques, inapplicables, et stigmatisantes pour la jeunesse ».

Car au PS, l’opposition entre une ligne « sécuritaire » et une ligne « libertaire » est aussi et surtout une opposition entre élus pragmatiques et cadres adoptants des postures politiques. La vidéosurveillance est
l’exemple type. Si des maires de gauche sont partisans, mais avec des limitations, du dispositif, la position nationale du PS a fluctué entre opposition frontale et réponse de Normand. Sur le couvre-feu, le maire RPR d’Orléans Serge Grouard avait créé la polémique en 2001 en interdisant la circulation des moins de 13 ans dans certains quartiers de la ville. Si le PS s’était alors opposé à cette mesure, certains socialistes avaient approuvé la mesure notamment Marie-Noëlle Lienemann, à l’époque secrétaire d’Etat au Logement : « J'adhère à l'idée de ramener chez eux des gamins qui ont moins de 13 ans, voire moins de 15 ans, car cette démarche place les parents devant leurs responsabilités ». Ségolène Royal, à l’époque ministre déléguée à l’Enfance, s’était également montée conciliante : « Si cette interdiction nocturne s'accompagne d'une politique de responsabilisation des parents, pourquoi pas ? ». L'idée de responsabilisation des parents n'est pas nouvelle.

« Il y a parfois un décalage entre les grands discours et les actions locales », admet Sébastien Pietrasanta mais il ajoute que « le PS a évolué sur la sécurité grâce aux élus locaux, des élus qui agissent de manière pragmatique ». Sur ce plan, s'il est bien entendu normal de critiquer les réponses apportées par Guéant et Sarkozy sur la sécurité, il serait absurde de nier la question. L'insécurité est une réalité, sans doute instrumentalisée par certains, mais qui touche les classes populaires en premier lieu et qui mérite en cela une réponse de gauche. Et elles existent déjà au plan local.

 

Tefy Andriamanana - Marianne

 

Photo : AFP







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