Denain : Dominique de Villepin venu tester ses idées auprès des vraies gens
lundi 04.04.2011, 15:43
Dominique de Villepin, l'ancien premier ministre de Jacques Chirac a visité lundi matin la Fonderie et acierie de Denain - PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ
L'ancien premier ministre de Jacques Chirac a visité lundi matin la Fonderie et acierie de Denain (FAD), avant de rencontrer des chefs d'entreprise des environs.
Il a défendu ses projets d'entrée des salariés dans les conseils d'administration des entreprises et de revenu citoyen.
Même si les salariés ont davantage parlé de pénibilité au travail et les entrepreneurs, de fiscalité, le peut-être candidat à la prochaine présidentielle a posé énormément de questions et défendu la place de l'industrie en France.
La Voix du Nord
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A Denain dans le Nord, Dominique de Villepin à la rencontre le monde ouvrier
Dominique de Villepin a visité lundi matin la Fonderie et acierie de Denain (FAD), avant de rencontrer des chefs d'entreprise des environs.
Il a défendu ses projets d'entrée des salariés dans les conseils d'administration des entreprises et de revenu citoyen. Même si les salariés ont davantage parlé de pénibilité au travail et les entrepreneurs, de fiscalité, Dominique de Villepin a posé énormément de questions et défendu la place de l'industrie en France.
En visite à Denain dans le Nord ce lundi, Dominique de Villepin a proposé lundi d'engager une "révolution de la dignité", avec notamment la création d'un revenu minimum garanti de 850 euros par mois pour chaque Français et la cogestion dans les entreprises.
Interrogé sur le projet du PS lors d'un déplacement dans une fonderie à Denain (Nord), l'ancien Premier ministre a estimé qu'il n'y avait pas "beaucoup d'idées nouvelles, innovantes".
"Ce qui me frappe, c'est que tant du côté de l'UMP que du Parti socialiste, dans le fond, on semble se contenter d'ajustements politiques qui à mon sens ne sont pas à la hauteur des véritables enjeux si l'on veut vraiment refonder notre politique française", a-t-il déclaré.
"Je propose (...) d'engager une véritable révolution qui est celle de la dignité: conférer à chaque citoyen français la reconnaissance de sa dignité, (...) par un revenu garanti (...) de 850 euros qui permettra à chacun d'avoir à la fois la sécurité et la liberté d'entreprendre", a-t-il déclaré lundi, évoquant comme contrepartie "une obligation de projet pour chacun, qui serait personnalisé et suivi".
M. de Villepin a plaidé pour l'avènement d'un "nouvel esprit de dialogue social" pour défendre l'industrie, proposant "une cogestion à la française" qui consisterait à réserver aux salariés "un tiers des places dans les conseils d'administration et les conseils de surveillance".
"Cela change la répartition des pouvoirs, pour la discussion en matière salariale, pour les discussions en matière d'emploi, pour l'avenir des entreprises. Nous avons besoin de changer ce rapport de force", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur l'antenne de France 3 Nord/Pas-de-Calais sur l'éventualité de sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, M. de Villepin a répondu que "nous ne sommes pas dans le temps de l'élection présidentielle". "Ce qui devra être annoncé le sera d'ici la fin de l'année, à un moment où nous serons alors dans le combat politique des présidentielles", a-t-il dit.
Source: Agence France Presse
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Dominique de Villepin en campagne
L'ancien Premier ministre visitait lundi une fonderie-aciérie à Denain dans le Nord. L'occasion pour lui de roder son futur programme.
Casque de chantier vissé sur le brushing, veste jaune fluo et lunettes de protection sur le nez au sortir de la fonderie-aciérie de Denain (Nord) : la visite de Dominique de Villepin, lundi, dans la ville du député-maire socialiste Patrick Roy, ressemble à s'y méprendre à un déplacement de campagne. Pourtant, on a tendance à oublier que l'ancien Premier ministre n'est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle. D'autant qu'il s'applique à distiller les éléments marquants du programme de son parti, qu'il dévoilera plus en détail le 14 avril prochain.
Et c'est une véritable "refondation", une "révolution" même, que prétend mettre en place Dominique de Villepin : celle de "la dignité". Il faut "conférer, rendre sa dignité à chaque citoyen", martèle-t-il dans le TGV qui file vers Lille. "C'est une absolue nécessité." Au lendemain de la présentation par le Parti socialiste de ses 20 propositions pour 2012, Villepin entend bien se distinguer. Premier argument : le "revenu citoyen garanti" : un salaire pour tous, fixé à 850 euros, qui pourra être cumulé de façon dégressive jusqu'à 1 500 euros de salaire, en échange d'un engagement citoyen (bénévolat, associatif) ainsi que d'un service civique.
"La France est un pays riche !"
Rien à voir, selon lui, avec ce qu'il considère comme des "ajustements à la marge", des mesures "du passé", proposés par le PS et l'UMP. "Et qu'on ne vienne pas (lui) parler de financement", "la France est un pays riche !" s'exclame-t-il. Le budget de cette mesure représente 30 milliards d'euros, selon ses calculs, soit "l'équivalent des cadeaux fiscaux faits depuis 2007". Refusant la sinistrose ambiante, Dominique de Villepin veut se poser en porteur d'espoir.
Il anticipe les critiques et se défend de proposer une politique utopique, ou même d'assistanat : "Ce n'est pas de l'assistance, les gens donneront ce qu'ils ont à donner." Une proposition pour le moins originale qui prend le contre-pied de la politique de Nicolas Sarkozy, en redéfinissant la "valeur travail" sur laquelle le chef de l'État avait fondé sa campagne en 2007. Selon Dominique de Villepin, le slogan sarkozyste s'est heurté "au rocher de la mondialisation". "On est loin du travailler plus pour gagner plus", croit utile de préciser Dominique de Villepin. L'ancien Premier ministre veut sortir le travail d'une logique "conditionnelle" et refuse de stigmatiser les Français comme des tire-au-flanc.
Redonner confiance dans la politique
Il s'est d'ailleurs fixé un défi majeur pour 2012 : redonner confiance dans la politique. "Qui y croit encore ?" s'interroge-t-il. Dénonçant au passage les "querelles de personnes" dans la majorité, qui, selon lui, "n'arrivent pas par hasard", il estime que la France manque d'une manière générale d'"outils politiques". "Mon expérience m'a amené à penser que l'important, ce sont les outils", explique-t-il. D'où ses autres propositions majeures : la simplification des instances gouvernementales en réduisant le gouvernement à dix grands ministères. Actuellement, "les ministères ne répondent plus, ils sont fragmentés".
Autre élément essentiel de son programme : la création de huit régions puissantes, capables de rivaliser avec les "Länder" allemands. Enfin, Dominique de Villepin était venu parler de dialogue social aux salariés de la fonderie. Le fondateur de République solidaire propose notamment que les conseils d'administration des entreprises comportent un tiers de salariés.
"Les Français doivent pouvoir sortir d'eux-mêmes de leur souffrance, sortir de leur paralysie, c'est une main tendue à chacun", résume enfin l'ancien Premier ministre. Et lorsqu'un journaliste se hasarde à lui demander à quoi son programme est censé servir "concrètement" : "Est-ce que ce sera un programme de campagne ou doit-il servir d'inspiration aux futurs candidats, comme l'avait fait Nicolas Hulot et son pacte écologique en 2007 ?" - Dominique de Villepin répond, dans un sourire entendu : "J'ai beaucoup d'admiration pour Hulot, mais ça fait trente ans que je suis en politique..." sourit-il. Villepin n'est apparemment pas là que pour souffler des idées...
Source: Pauline de Saint Rémy, Le Point
http://www.lavoixeco.com/actualite/Region/2011/04/04/article_denain-dominique-de-villepin-venu-tester.shtml
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/05/1857-a-denain-dans-le-nord-dominique-de-villepin-a-la-rencontre-du-monde-ouvrier