Voilà, l'annonce a été faite, d'abord dans un entretien au site Internet du quotidien "Jornal de Negocios", par le Ministre des finances Fernando Teixeira, puis confirmée dans la soirée par le Premier Ministre par interim, après la Grèce et l'Irlande, le Portugal va devoir faire appel à l'aide européenne.
Il convient de relever à ce stade deux choses :
D'abord que cette annonce a été démentiejusqu'au milieu de l'après-midi, sans abuser personne. Il y a là une vraie réflexion à mener sur l'utilité et la pertinence d'une parole publique aussi décalée des réalités (il faut préciser que les démentis qui se succèdent depuis des mois sur le Portugal et ailleurs en Europe n'ont aucun effet sur les marchés).
Ensuite, cette annonce est donc une confirmation évidente que la succession des crises définies depuis maintenant plus d'un an par certains, et niées jusqu'à l'évidence par les pseudo économistes spécialistes est en train de se réaliser.
Tout le monde le sait, personne ne veut le reconnaître, personne ne fait rien contre et donc rien ne change.
La Grèce, puis l'irlande, puis le Portugal.
Le prochain sur la liste ? Il est déjà désigné, c'est l'Espagne. Un gros morceau autrement plus dangereux pour l'équilibre global de l'Europe.
Et ensuite ? Il y avait l'Italie mais la France et le Royaume-Uni, avec leurs engagements militaires dispendieux, me paraissent maintenant s'approcher dangereuseemnt d'une zone de turbulence que nos dirigeants refusent de faire disparaître, alors qu'ils en ont le pouvoir et la capacité.
Combien de pays, de chômeurs, de fermetures d'usines, de délocalisation, de pauvreté, d'émeutes faudra-t-il pour qu'ils comprennent ?
A voir le programme annoncé par le Parti socialiste, qui évite soigneusement les questions essentielles et les solutions nécessaires pour des demi-mesures et des actions à la marge, on est loin du compte !
A lire le dernier ouvrage de Minc sur l'Europe, "petit coin de paradis" (pour lui peut-être) il est évident qu'il faudra bien plus et bien pire pour que les choses changent dans l'esprit de nos élites autistes et auto-convaincues de leur impuissance.
Par Verdun