En 2007, 739 000 jeunes ont mis un terme à leurs études… avec ou sans diplôme. Les chercheurs du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) ont passé à la loupe les premiers pas dans la vie active de 25 000 d’entre eux. Conclusion : face à un marché du travail bouleversé par la crise économique, avoir un diplôme reste bien utile !
Comme tous les quatre ans, le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) publie sa grande enquête « Générations ». Une analyse précise et détaillée de l’insertion professionnelle des jeunes. Cette année, il s’agit des premiers pas dans la vie active de ceux qui ont mis un terme à leurs études en 2007. Soit quelques mois avant que le marché de l’emploi soit bouleversé par la crise financière…
A la lecture de cette enquête, on comprend très vite qu’avoir un diplôme, n’importe lequel, est un atout important. Que l’on soit détenteur d’un CAP ou un Doctorat, on a beaucoup plus de chance de trouver un travail que si l’on n’a aucune qualification. Certes, l’insertion professionnelle des diplômés accuse les conséquences de la crise : trois ans après l’obtention du titre, 18% d’entre eux pointent toujours à Pôle Emploi, soit 4% de plus qu’en 2004. Mais c’est chez les non diplômés, soit un jeune sur six, que les revers de croissance ont fait le plus de dégâts. Trois ans après leur sortie du système éducatif, 32% d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de boulot : par rapport à 2004, la hausse est de 7 points !
Et ce sont les sur-diplômés qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Une lapalissade ? Pas forcément. Ces derniers mois, le discours sur l’inefficacité des cursus universitaires s’est fait entendre avec tellement de force, qu’on avait presque fini par croire qu’il valait mieux se lancer sur le marché du travail sans aucun titre qu’avec un master de Lettres classique. Et bien c’est faux. Trois ans après l’obtention d’un master 1 ou 2, le taux de chômage ne dépasse pas les 15%. C’est, certes, deux points de moins qu’il y a 4 ans, mais c’est quand même nettement mieux que les autres ! En revanche, l’étude du CEREQ ne dit pas si leurs emplois correspondent effectivement à leurs cursus…ou s’ils ont piqué un job qui aurait du revenir à quelqu’un de moins qualifié ! Ce qui a son importance : on ne se lance pas dans un Mastère de psychologie pour tenir une caisse à Monop!
Autres vainqueurs de la course à l’emploi : les apprentis. En 2007, ils étaient 125 000 à chercher un boulot, soit 17 % de leur génération. Ils se sont mieux insérés que leurs homologues issus de formations dispensés par la voie scolaire. Ainsi, les détenteurs de BEP en apprentissage ont un taux d’emploi flirtant avec les 65% quand celui de ceux qui l’ont obtenu à l’école ne dépasse pas les 55%. Considéré par les employeurs comme une expérience professionnelle, qualité faisant généralement défaut aux jeunes, l’apprentissage apparaît comme une plus-value. Et pas seulement en matière de vitesse d’accès au premier job. Il influence également les conditions d’entrée dans la vie professionnelle. Ainsi, ils sont plus souvent directement engagés en CDI. Trois ans après la validation de leur BEP en apprentissage, 70% d’entre eux ont un contrat à durée indéterminée. Un taux qui tombe à 61 % pour ceux qui ont obtenu un BEP par la voie purement scolaire.
Plutôt que de se ruer sur les palmarès des formations, dont les méthodes de recueil de données sont souvent sujettes à caution, les familles devraient plutôt se pencher sur l’enquête du CEREQ, riche en enseignements sur les filières les plus performantes.
Anna Topaloff - Marianne
L’enquête « Génération 2007-2010 » est disponible dans son intégralité sur : www.cereq.fr