Le Portugal qui ne peut plus faire face aux échéances de sa dette, la contestation sociale qui monte chaque jour un peu plus en Grèce, un déficit commercial mensuel record en France à plus de 6 milliards d’euros, l’Irlande qui doit encore remettre de l’argent public dans ses banques et pour couronner le tout l’intégriste Jean-Claude Trichet qui augmente le taux directeur de la Banque Centrale européenne.
La même semaine, tous ces faits révèlent l’épuisement d’une monnaie unique au bord de l’explosion.
Mais, chose étrange, le dogme de l’euro est tel dans notre pays qu’il est quasiment impossible d’en parler. Jamais il n’a été aussi urgent d’ouvrir un vrai débat sur la sortie de l’euro pour redonner de l’oxygène aux pays qui n’ont pas la même productivité que l’Allemagne qui, de son côté, accumule les excédents commerciaux.
Jamais il n’a été aussi vital de remettre en cause le privilège exorbitant de création monétaire que détiennent les banques privées. Comment accepter de voir les peuples d’Europe saignés pour pouvoir rembourser les établissements financiers qui ont pris des risques excessifs.
Mais non, comme des canards sans tête qui continuent de courir, la plupart des experts autoproclamés nous répètent sans fin sur toutes les chaînes de radio et de télévision que la solidarité européenne va guérir tout cela, que la rigueur va redresser les choses et que tout ira mieux bientôt dans le meilleur des mondes.
Quand comprendront-ils que le VIRUS c’est l’euro tout simplement car on ne peut avoir la même monnaie, de surcroît surévaluée, pour des pays si différents ?
Quand comprendront-ils qu’à force de saigner les pays, ils dépriment la demande et plongent la zone euro dans la récession cumulative ?
Quand comprendront-ils que pour gagner la guerre économique du XXIème siècle, il faut investir massivement dans l’avenir avec une création monétaire publique ?
Tout va bien Madame la Marquise ! Jamais cette chanson n’a été autant d’actualité. Jusqu’à la prochaine crise, celle de l’Espagne qui, cette fois-ci, emportera le système !
Alors, peut-être, on commencera en France à se poser la question de bâtir un autre système monétaire européen. Car n’en déplaise à la petite agitation politicienne qui occupe aujourd’hui les esprits (Borloo, programme socialiste, etc…), la question de l’euro sera centrale en 2012. Sortir l’euro de l’Europe est le préalable pour redresser notre pays et reconstruire l’Union européenne sur des bases saines.
Nicolas Dupont Aignan