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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Borloo ou le nébuleux destin du leader valoisien

13/04/2011 16:58

Borloo ou le nébuleux destin du leader valoisien


En rompant avec l'UMP, Jean-Louis Borloo se débarrasse du costume encombrant de membre de la majorité pour revêtir celui, encore flottant et vaporeux, de possible candidat à la présidentielle. Visiblement hésitant quant à sa destinée politique, le leader du Parti radical navigue, pour le moment, dans un magma d'interrogations.


Jeudi 7 avril, Jean-Louis Borloo franchit le Rubicon. Sans son armée. En annonçant son départ de l'UMP, le président du Parti radical (PR) rompt avec la majorité mais aussi, temporairement au moins, avec les siens. Car du côté de la place de Valois, pour l'heure, personne ne bouge. « Histoire de calendrier », arguent les uns (ndlr : un congrès extraordinaire est convoqué les 14 et 15 mai), désaccord manifeste avec cette stratégie de rupture prématurée osent affirmer les autres. Jusqu’où peut et veut aller le leader valoisien ? Voilà la question à laquelle va devoir répondre le cavalier Borloo pour ne pas faire cavalier seul. Déjà ses applaudissements remarqués mardi dernier suite à l'appel à l'unité lancé par François Fillon lors de la réunion du groupe UMP laissent entrevoir un Borloo engagé sur un chemin sinueux, parsemé de doutes et d'hésitations.
être ou ne pas être (candidat)...

Pouvoir avant de vouloir ? Compter ses soutiens avant de se lancer dans la course à la présidentielle ? Réaction tentante et logique pour n'importe lequel des candidats potentiels. Sauf dans le cas de Jean-Louis Borloo. En profitant de son passage dans l'émission « A vous de juger » pour annoncer à la manière d'un soliste son départ de l'UMP, le patron des radicaux a créé lui-même les conditions de son isolement. Le voilà seul membre du Parti radical à avoir avoué son désir de rupture. Si Rama Yade et Dominique Paillé se sont empressé de déclarer qu'ils suivraient leur chef dans son émancipation, certains radicaux -la majorité ?- rechignent encore à se positionner.

« Les députés du Parti radical ne sont pas acquis à Borloo, ils resteront avec lui si ça marche bien », observe le député villepiniste François Goulard. « Si nous quittons l'UMP, nous sommes des traîtres », souffle un membre du PR. Alors pour inciter son entourage à l’imiter, Borloo doit agiter une carotte. Et la carotte, pour beaucoup, ressemble à une candidature à la présidentielle. Au PR, tous l'assurent : sous la Ve République, un parti pour exister a besoin d'un candidat à l'Elysée. « Si nous n'avons pas de candidat à la présidentielle, nous restons des traîtres, poursuit le frileux élu valoisien. En revanche, si nous quittons l'UMP et que nous avons un candidat qui fait 18 ou même 10 %, nous devenons incontournables dans les négociations. » 

Pour convaincre l'hérétique hésitant, Patrice Gassenbach, président de l'antenne parisienne du Parti radical, est allé jusqu'à faire voter une motion  par sa fédération. Le texte prévoit que toute sortie de l'UMP s'accompagne d'une déclaration de candidature de Jean-Louis Borloo : « En toute hypothèse, si les fondements d’une rupture du pacte majoritaire en cours  étaient constatés et afin qu’elle prenne tout son sens politique vis-à-vis des Français, cela impliquerait :
- que le Parti décide de s’engager dans la bataille présidentielle,
- que Jean-Louis Borloo se déclare candidat concomitamment,  que le départ soit concomittant de la candidature. » 
Gassenbach n'a aucun doute, « si Borloo se déclare candidat, l'ensemble du Parti radical le soutiendra et rompra avec l'UMP. »

En attendant et malgré les appels du pieds de ses troupes, l'ex ministre de l'Ecologie tergiverse et temporise. Dominique Paillé justifie les errements de son chef en affirmant que « l'heure n'est pas à la candidature ». Selon lui, « le sujet du jour est que, pour gagner 2012, nous ne pouvons pas laisser les électeurs nous quitter parce que la droitisation de la majorité leur déplaît fortement ». L'ancien porte-parole de l'UMP se serait-il mué en porte-parole du Parti radical ? Ce discours convenu ressemble plus à un message soigneusement formaté par Borloo lui-même pour se laisser le temps de la réflexion qu'au franc parler traditionnel qui caractérise Paillé. « Se présenter à la présidentielle n'est pas une mince décision, insiste un proche. Ses hésitations trahissent peut-être une crainte : entre la notoriété et sa traduction dans les urnes il y a une marge, une campagne présidentielle, c'est révélateur. » Jean-Louis Borloo aurait-il des raisons de préserver son image ? Pour François Goulard, l'intention du patron des radicaux ne fait aucun doute : « Il veut aller jusqu'au bout, s'il se retire de la course il perd tout. » Mais si l'UMP échouait en 2012, une candidature Borloo n'aurait-elle pas plus de poids en 2017, une fois la majorité éclatée et le besoin d'alternative encore plus vif ? Une hypothèse qui impose à l'ancien maire de Valenciennes de faire campagne honorable en 2012...

Et si Jean-Louis Borloo rêvait encore et toujours de Matignon ? « C'est son seul objectif », affirme un député UMP. « Il ne vit que pour Matignon », renchérit un ministre. Les relations entre Fillon et Sarkozy se détériorent à vitesse grand V. Le chef du gouvernement se sentirait plus proche des idées défendues place de Valois. Un conseiller élyséen aurait même suggéré à Sarkozy un changement de Premier ministre à la fin de la séquence de politique internationale. Borloo à Marignon pour la fin du quinquennat ? Que certains voient dans sa possible candidature en 2012 un service commandé par le château pour ramener au bercail les brebis centristes égarées tendrait à confirmer l'hypothèse d'un Borloo prochain Premier ministre, maintenant ou plus tard. Ce dernier accepte de jouer le râteau, en échange de quoi Sarkozy réélu le nomme à la tête du gouvernement. Idem si Borloo agit de son propre chef et se présente par pur soucis d'incarner cette alternative centriste que certains plébiscitent. Sarkozy aurait du mal, en cas de victoire, à refuser de confier un poste clé au leader de la « deuxième droite ». A moins que ce dernier ne fasse un mauvais score... Pour l'instant, côté Valoisiens, on se gargarise du sondage  Ifop publié par le Journal du dimanche. Borloo serait considéré par 37% des Français comme le meilleur candidat du centre, loin devant Hervé Morin (7%) mais au coude à coude avec François Bayrou (36%). Encore faudrait-il savoir ce que représente le centre aux yeux des électeurs et sa capacité d'attraction... Et même crédité de seulement 7%, le patron du Nouveau centre acceptera-t-il de se retirer de la course sans broncher ? Enfin, la candidature de François Bayrou ne risque-t-elle pas de gêner celle de son ancien compagnon de route ?

Autant de questions qui imposent à Jean-Louis Borloo de rendre sa candidature crédible rapidement. Et pour cela, il faut des soutiens, des élus, un maillage territorial et des financements.

Quels soutiens ? Quels moyens ?

Si Borloo veut, Borloo peut ? Combien pèse humainement et financièrement le Parti radical ? A-t-il les moyens d'exister et de faire entendre sa voix en dehors du parti majoritaire ? Est-il en mesure de présenter un candidat et de mener une campagne sérieuse ?

Brandie en épouvantail par Jean-François Copé pour dissuader toute volonté de dissension, l'énigme des financements du Parti radical mérite d'être éclaircie. Avec 1,3 millions de budget, le PR assure ne rien devoir à l'UMP. « Chaque parlementaire radical reverse ses 40 000 euros d'indemnité à l'UMP qui nous les reverse ensuite, explique Gassenbach, ancien trésorier du parti. Une fois sortis de l'UMP, nous continuerons à recevoir ces indemnités. » Soit environ 1 million d'euros. Pour le moment, le risque ne vient pas de l'UMP. Dominique Dord, trésorier du parti présidentiel, assurait la semaine passée au Monde.fr que la convention entre le PR et l'UMP sera « appliquée quelles que soient les vicissitudes de la vie politique ». La menace viendrait davantage des députés radicaux. Si le parti quitte l'UMP et perd dans la bataille des parlementaires, il se prive par la même occasion des indemnités de ces déserteurs. De l'importance pécuniaire de fidéliser ses troupes...


Et les troupes justement, combien recensent-elles de soldats répartis sur le territoire ? Si au PR, on évince d'un revers de main la candidature Morin, jugée peu sérieuse au vue du score de 1% dont persistent à le créditer les sondages, on oublie en revanche bien vite que le Nouveau centre compte dans ses rangs plus d'élus en tout genre que le Parti radical. 24 députés NC contre 20 PR - « A part Hénart, Borloo et Leonetti qui sont les autres ? », ironise François Goulard-, 10 sénateurs NC contre 6 PR, 100 conseillers généraux NC contre 60 PR, 74 conseillers régionaux contre 20 PR. Bref, les Valoisiens ont beau fustiger le Nouveau centre « ce parti de notables », le maillage territorial radical reste encore à tricoter. 
Contactée par Marianne2, Rama Yade se veut rassurante : « Il y a un vrai potentiel, 68 députés UMP ont co-signé avec Borloo l'amendement de suppression du texte sur la déchéance de nationalité », autant de députés susceptibles, selon elle, de venir gonfler les rangs du parti valoisien. « Il n'a pas de troupes mais a la sympathie des parlementaires, concède le député villepiniste du Morbihan. Tout va se décider dans l'opinion, si la courbe d'opinions favorables monte, les députés le rejoindront. » 

Pour battre la campagne, il faut également des adhérents et surtout des militants. Le parti en revendique 15 000. « Quinze mille ?, manque de s'étouffer un député UMP. Dans mon département, il n'y a que deux radicaux valoisiens! » Pourtant, Patrice Gassenbach, à la tête de la plus importante fédération du PR, est formel : « Nous sommes présents dans tous les départements et nous avons surtout une force, celle d'être le plus vieux parti de France : c'est un centenaire qui résiste, toutes les valeurs du PR sont à l'ordre du jour : la laïcité, le solidarisme... On est en train de récupérer tous les actifs dont on nous a dépouillés. » Reste à « apprendre aux électeurs à épeler le mot radical », comme le souligne Rama Yade. Borloo a commencé un tour de France, « il est allé en Corrèze, en Lorraine, il part à Aix cette semaine, de temps en temps il nous appelle pour qu'on l'accompagne », explique la récente recrue.

A tous ces raisonnements plus ou moins politiciens, un Borloo sur son petit nuage rose répondrait sans doute que l'élection présidentielle est un appel à l'incarnation que l'on ressent au fond de ses tripes. jean-Louis, disent certaines personnes de son entourage, croit vraiment qu'il peut devancer le boss Sarko au premier tour de l'élection présidentielle. Traduction de ses adversaires : en somme, il a le melon. 
Mais melon ou pas, l'ambitieux avocat d'affaires devra, même en cas de percée sondagière, répondre à une question qui deviendra fort embarrassante dans son camp : à quoi sert de devenir primo inter pares et de devancer Sarkozy à droite si cela concourt à favoriser un deuxième tour Marine Le Pen-Dominique Strauss-Kahn ?
Alors, Borloo, combien de divisions ? Une seule, mais la plus grosse du quinquennat sarkozyste, espère-t-il...
Laureline Dupont - Marianne





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