Le député de Bergerac Daniel Garrigue claque la porte du parti de Dominique De Villepin
Mardi, il a adressé une lettre de rupture à Dominique de Villepin, qui présentait jeudi son « projet » à Paris.
Encore un divorce ? « On a le droit d'avoir une exigence politique », répond Daniel Garrigue dans un entretien à paraître demain dans « Sud Ouest ». Il a donné sa démission du poste de porte-parole du mouvement de Dominique de Villepin, et précisé qu'il ne renouvellera pas sa cotisation. Le député de Bergerac a choisi de claquer la porte, pour n'avoir pas assez été consulté dans l'élaboration du projet pour la France, présenté ce matin par l'ancien Premier ministre.
« Dominique de Villepin a mené ça à sa guise. » Daniel Garrigue a notamment tiqué devant la proposition phare de Villepin, un « revenu citoyen ». « Cela me semble plus tenir de l'assistance que d'une vraie politique d'insertion », explique Daniel Garrigue. Il a aussi été « déçu » de voir Villepin ne pas s'impliquer auprès de ses nouveaux militants « qui ont besoin de confronter des idées, de trouver des positions communes ».
« De Villepin doit faire un choix : soit c'est une aventure personnelle, avec quelques inconditionnels près à applaudir dès qu'il fait un geste ; soit c'est l'incarnation d'une alternative politique, et alors, il faut discuter avec les gens qui le soutiennent. » Plus localement, Daniel Garrigue, qui vient de gagner les élections cantonales sur Bergerac face au maire, rappelle qu'il ne s'était pas présenté avec l'étiquette de République Solidaire
Source: Sud Ouest (14 avril 2011)
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Garrigue : "Villepin doit sérieusement se remettre en question"
Dominique de Villepin a vu l'un de ses rares soutiens parlementaires le quitter le jour de l'annonce de son projet. Le député Daniel Garrigue explique à Nouvelobs.com pourquoi il a claqué la porte de République solidaire.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter "République solidaire" ?
Il n'y a pas eu de possibilité de débat sur le projet et je me suis retrouvé en porte-à-faux sur plusieurs propositions. Une principalement : le revenu citoyen garanti de 850 euros. On a été plusieurs à émettre des réserves dès le départ. Cette proposition va trop dans le sens de l’assistanat et sont coût est trop élevé dans le contexte de déficit actuel.
Dominique de Villepin n'a rien voulu entendre ?
Je lui ai plusieurs fois demandé qu'on ait des discussions là-dessus, hier encore mercredi, ndlr. Mais il a refusé, me disant qu'il allait continuer à défendre cette idée.
Il fonctionne comme il fonctionnait à l'Elysée ou à Matignon : par notes, sans discussions. Il n'a pas compris qu'en lançant un parti politique, il fallait aussi lancer un débat d'idées au sein du parti.
Lui avez-vous directement reproché cette méthode ?
Je lui en ai encore parlé hier au téléphone. Il m'a dit que ça avait toujours fonctionné comme ça au RPR et à l'UMP. Je lui ai répondu que si j'avais quitté l'UMP, c'était précisément en raison de l'absence de débat.
Comment vous expliquez-vous son mode de fonctionnement ?
Il est dans une démarche personnelle. Dominique de Villepin a des qualités considérables, mais la conduite d'un mouvement politique, c'est autre chose. Une alternative politique, ça se construit avec les gens qui vous entourent.
Il n'a pas l'expérience de l'élection, mais il pourrait au moins avoir une idée de ce qu'est une formation politique. S'il veut continuer, il doit sérieusement se remettre en question.
Ce jeudi matin, lors de la présentation du projet, son entourage justifiait votre absence en expliquant que vous étiez retenu à l'Assemblée nationale...
Non, non ! J'ai prévenu Dominique de Villepin hier de mon départ. Il a essayé de me retenir, mais il ne m'a rien proposé sur le fond. C'est une décision qui est venue progressivement, mais mon malaise devenait de plus en plus profond.
D'aucuns vont voir dans votre démission la main de l'Elysée, comme pour l'ancienne porte-parole de République solidaire, Marie-Anne Montchamp, entrée au gouvernement en novembre...
Il n'y a qu'à lire ma lettre de démission de l'UMP en 2008 ou mes interventions à l'Assemblée nationale pour se rendre compte que c'est impossible. Si certains s'amusent à ça, ce sont vraiment des plaisantins !
Source: Propos recueillis par Julien Martin (Nouvel Obs)
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Le porte-parole du parti de Dominique de Villepin démissionne
Daniel Garrigue, porte-parole de "République solidaire", a annoncé jeudi qu'il démissionnait de ses fonctions et du mouvement en regrettant un manque de concertation sur le projet de Dominique de Villepin pour 2012 dont il conteste la mesure phare, "un revenu citoyen".
"J'ai annoncé que je démissionnais de mes fonctions de porte-parole et que je ne renouvellerai pas ma cotisation à République solidaire", a expliqué à l'AFP le député de Dordogne.
"Ce qui m'a amené à prendre cette décision, c'est les conditions dans lesquelles Dominique de Villepin a préparé le projet qu'il a présenté aujourd'hui", a-t-il précisé.
Sur la proposition phare de ce projet, "le revenu citoyen", nous sommes plusieurs à lui avoir dit, dès le départ, que nous étions très réservés. A la fois parce qu'on risque d'aller vers de l'assistance plus que vers de l'insertion. Et puis, le coût de cette mesure de 30 Mds d'euros nous paraît exorbitant au regard du déficit que la France connaît aujourd'hui", a-t-il expliqué.
"Je lui ai demandé à plusieurs reprises ces trois dernières semaines d'avoir une discussion approfondie à ce sujet. Malheureusement, cela n'a pas été possible", a-t-il regretté en soulignant la difficulté pour un porte-parole de cautionner une mesure qu'il n'approuve pas.
La mesure phare du projet consiste a instaurer un "revenu citoyen" de 850 euros par mois ouvert aux plus de 18 ans n'ayant aucune ressource et d'une manière dégressive, à tous ceux qui gagnent moins de 1.500 euros.
"A cela s'ajoute la question du vote obligatoire. Sur la dimension européenne aussi, l'idée d'avoir uniquement une structure permanente franco-allemande me parait une approche un peu simplificatrice des enjeux européens", a-t-il ajouté.
"Je regrette que sur ces dispositions qui posent de vraies questions de fond, il n'y ait pas eu la possibilité d'en débattre. Et, cela je ne peux pas l'accepter", dit-il.
"Il faut que Dominique de Villepin dise clairement les choses: Ou bien il cherche une aventure individuelle avec quelques inconditionnels qui, quoi qu'il fasse ou dise seront toujours à ses côtés, ou bien, il veut vraiment construire une alternative politique et cela suppose qu'il en débatte avec ceux qui l'ont rejoint", a-t-il conclu.
Daniel Garrigue est le deuxième porte-parole de République solidaire a démissionner après Marie-Anne Montchamp qui a rejoint en novembre le gouvernement de François Fillon en tant que secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale.
Source: Public Sénat
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/14/1873-daniel-garrigue-abandonne-republique-solidaire