Hier matin, j’ai vécu un moment surréaliste à l’Assemblée Nationale.
Pour une fois, il y avait un débat intéressant suite à la proposition de Loi déposée par le Nouveau Centre.
L’objet était d’exonérer les charges sociales des salariés agricoles pour rétablir une égalité minimum de compétitivité avec l’Allemagne notamment. L’exposé des motifs était limpide, révélant l’augmentation de la production de fruits et légumes en Outre–Rhin et la diminution spectaculaire dans notre pays au climat pourtant beaucoup plus avantageux.
La proposition de Loi prévoyait pour son financement, la création d’un prélèvement sur la grande distribution.
Le débat fut accablant ! Les socialistes ont expliqué que remettre en cause les cotisations sociales, revenait à s’attaquer à la protection sociale ; ce qui est bien sûr absurde.
Comme d’habitude, ils se sont livrés à leur traditionnelle incantation en faveur de l’harmonisation sociale européenne sans comprendre bien sûr qu’aucun des autres pays qui gagnent des parts de marché sur notre dos n’ont envie de suivre leurs bons conseils.
Du côté UMP, on nageait en pleine hypocrisie; le Gouvernement demandant la création d’une commission pour, en vérité, enterrer la proposition. Pendant ce temps, les agriculteurs continuent de fermer leurs exploitations.
Le débat a bien montré combien le PS et l’UMP sont INCAPABLES de réagir face à la crise.
Prisonniers de leurs engagements européens dogmatiques, ils n’ont même pas le courage, comme le Nouveau Centre, de tenter d’améliorer la compétitivité de nos agriculteurs.
Le Ministre, Monsieur Lemaire, qui se dit Gaulliste, mais qui habille en permanence sa démission politique derrière de grands mots verbeux, m’a bien sûr, dans sa conclusion, traité de populiste.
Qu’avais-je osé dire !
Tout simplement qu’on ne peut pas, d’un côté ouvrir toutes les frontières, détricoter la PAC, et de l’autre, imposer à nos agriculteurs les normes et les charges les plus élevées du monde.
Pour ma part, j’ai préconisé, bien sûr, d’un côté, le rétablissement des protections à nos frontières, et de l’autre, un allégement des charges. Le simple bon sens !
Mais rien que cela c’est, pour eux, du populisme. Comme je leur ai dit à la fin du discours, ils vivent en apesanteur dans cet hémicycle.
Ils sont sourds à la colère du peuple ; le réveil sera brutal !
Nicolas Dupont Aignan