|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Tunisie: Boris Boillon tient bon, Juppé en renfort
20/04/2011 12:05
Donné « grillé » après des débuts laborieux, Boris Boillon, l'ambassadeur de France en Tunisie, dont le nom du remplaçant commençait à circuler a finalement conservé son poste. Attendu à Tunis le 20 avril, Alain Juppé aura fort à faire pour clore définitivement une séquence marquée par le flou diplomatique et relancer des relations franco-tunisiennes tendues.
Beaucoup ne donnaient pas cher de sa peau. « Boris Boillon, un petit tour en Tunise et puis s’en va ? » titrait Mediapart le 8 avril 2011. C’est peu dire que dans les médias et les milieux diplomatiques, ces derniers temps, la cote du Sarkoboy n’était pas très élevée.
L’ambassadeur ne s’était pas facilité la tâche, multipliant les bourdes dès son arrivée à Tunis. Le nom de son successeur circulait avec insistance dans les couloirs du quai d’Orsay et sur certains sites: Yves Marek, enfant de la résistance tunisienne, secrétaire général adjoint de la conférence des ambassadeurs, diplomate de formation. Une simple rumeur diffusée par des oiseaux de mauvaise augure selon l’ambassadeur en place.
Certes depuis la chute de l’ancien régime, les ministres défilent. Six au total: Dominique Lagarde, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Eric Besson et Frédéric Mitterrand. Mais pas de « poids lourds » à l’horizon. Ni Sarko, Ni Fillon, ni Juppé n’ont foulé le sol tunisien depuis le renversement de Ben Ali. Et surtout les pâles promesses d'aides au pays déçoivent.
Pourtant la France a de quoi se faire pardonner après sa gestion calamiteuse de la révolution de jasmin. Le manque d’empressement affiché par le nouveau Ministre des affaires étrangères à faire le déplacement de Tunis commençait même à susciter quelques soupçons. Attendu avant le 9 avril, Alain Juppé aurait reporté sa visite suite au coup de froid créé par l’ambassadeur Boris Boillon dans la capitale tunisienne et en raison des crises libyenne et ivoirienne. Le 22 mars, lors d’une audition du ministre des affaires étrangères sur la Libye, des sénateurs représentants les français de l’étranger auraient encore demandé la révocation de l’Ambassadeur à Alain Juppé. Invité par l’Ecole de journalisme de Lille, Bernard Valero, le porte parole du quai d’Orsay réaffirmait pourtant le 8 avril qu’en Tunisie, la France rattrapait le temps perdu. Et d’ajouter : « l'ambassadeur en place garde toute la confiance du ministère pour coordonner ce plan ».
« La Tunisie n'est pas abandonnée »
Après ses débuts « en fanfare », Boris Boillon s’est fait plus discret. Celui qui se disait le « premier ambassadeur twitter » n’a plus posté un tweet depuis le 20 février. Et la photo du diplomate chippendale’s a disparu du site copains d’avant.com au grand dam de ses admiratrices…
Contacté par Marianne2 quelques jours après la parution de l’article de Médiapart, l’Ambassadeur ne se montrait guère inquiet quant à son éventuel « déplacement », reconnaissant des erreurs de communication à son arrivée. Sur un plan plus technique, la demande d’agrément au ministère des affaires étrangères tunisien n’a jamais était effectuée comme le veut la tradition diplomatique. « Il n’y a là rien d’anormal. En Tunisie, cela n’a lieu qu’une fois par an et il y a d’autres ambassades où cette cérémonie des lettres de créance n’a pas eu lieu » estimait Boris Boillon.
Pas très loquace et fidèle au poste, Boillon continuait sa mission diplomatique en bon soldat, poursuivant son tour de la Tunisie et notamment des villes touristique pour s’assurer de la possibilité de lever –sans risques- les restrictions qui pesaient alors sur le pays. Pierre angulaire de l'économie tunisienne, c’est par le tourisme que la Tunisie espère se relancer.
Intronisé le 1er mars, Alain Juppé aura donc attendu le mercredi 20 avril pour aller à Tunis, où il restera deux jours. Au menu : rencontre avec les président et Premier ministre par intérim, Foued Mebazaa et Béji Caïd Essebsi, avec son homologue Meldi Kéfi.
France-Tunisie: des dossiers explosifs
Plusieurs sujets sur la table. Le premier concerne les moyens que mettra la France à la disposition des tunisiens pour les aider dans leur transition démocratique. Lors d’un colloque sur le « printemps arabe » organisé le 16 avril à l’Institut du monde arabe, Alain Juppé s'est engagé pour une aide économique rapide avant d’ajouter : « La Tunisie n'est pas du tout abandonnée. Nous faisons beaucoup d'efforts pour l'aider ».
Au programme également, l'éventualité d'une relance de l'Union pour la Mediterranée. La question a été abrodée lors d'une réunion au quai d'Orsay des ambassadeurs en poste dans des pays arabes. Le 12 avril dernier, Serge Telle, l’ambassadeur de l’UpM recevait discrètement à l’Elysée Ghazi Mabrouk, coordinateur de l’Alliance Economique Européenne, un lobby international dont il est vice-président. Son interlocuteur français lui a réitéré la détermination de la France à démentir les pronostics de disparition de l’UpM.
La question la plus délicate concerne la gestion de l’immigration tunisienne. La presse tunisienne n’est pas tendre avec la France sur la question des émigrés tunisiens: « En ces temps durs où la diplomatie tunisienne a tiré son épingle du jeu, la réaction française n’est pas à la hauteur de son image, et j’avoue que Silvio m’a agréablement surpris, bien que je considère que tout ce qui se passe soit malheureux, car quitter son pays dans ces conditions à bord d’une felouque, on ne le souhaite à personne » écrit l’éditorialiste du journal économique WMC après les dérapages du gouvernement français de MAM et l'interdiction par le France de traverser ses frontières aux immigrants tunisiens de Lampedusa, et ce malgré l’autorisation de se déplacer librement dans tout l’espace Schengen.
Juppé tentera probablement de « calmer le jeu » comme il en a fait la démonstration à l'Institut du Monde arabe: « parlons ensemble de ce qu’est la laïcité, pour vous, pour nous, peut-être pourrons-nous nous retrouver sur un terrain commun. La France dispose d’un formidable outil diplomatique pour y parvenir et je voudrais saluer nos ambassadeurs de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient dont j’ai dit qu’ils s’étaient réunis hier à Paris et qui ont assisté avec beaucoup d’assiduité à ce colloque. Nous devons simplement réorienter nos instruments en ce sens, qu’ils soient politiques, économiques ou culturels. Aujourd’hui, c’est toute notre politique à l’égard du monde arabe que nous devons repenser».
Un voyage diplomatique dont la portée politique interne pourrait également se révéler déterminante selon le chercheur Pascal Boniface : « Alain Juppé a su remettre au centre du dispositif la diplomatie française qui a souffert du passage de ministres contestés et qui ne s’étaient pas affirmés politiquement. Depuis sa nomination, il a beaucoup fait pour réparer les erreurs de ses prédécesseurs. Mais pour pleinement réussir son action extérieure, il doit également l’emporter sur le ministre de l’Intérieur. La France ne pourra pas être en phase avec le printemps arabe si son discours sur l’immigration fait plus de bruit que celui de sa compréhension politique des évènements ».
Régis Soubrouillard - Marianne
| |
|
|
|
|