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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Vivement les sélections présidentielles

26/04/2011 10:22

Vivement les sélections présidentielles


Terra Nova a trouvé la formule magique pour empêcher un nouveau 21 avril !

Il ne faut jamais bouder une occasion de rire. C’est ainsi que, conseillé par quelques amis, je me suis rendu ce matin sur le site de Terra Nova, fondation proche du Parti socialiste. Je n’ai pas été déçu du clic.

Le Think tank « progressiste » publie en effet une note produite par Michel Balinski et Rida Laraki, chercheurs à l’Ecole polytechnique -mazette !- laquelle note promeut la notion de « jugement majoritaire » en lieu et place du scrutin majoritaire à deux tours. Mais avant d’expliquer en quoi consiste cette méthode révolutionnaire, attardons nous un instant sur le diagnostic formulé par nos deux éminents cerveaux à propos du scrutin majoritaire qui est utilisé par les peuples de la terre entière et depuis deux siècles pour le nôtre, lorsqu’il est uninominal et direct1.

Figurez-vous que ce scrutin trahirait la volonté des électeurs. Ainsi, Raymond Barre aurait dû battre François Mitterrand en 1988, mais le pauvre n’était pas qualifié au second tour. Si ma tante en avait… On apprend aussi -tenez-vous bien !- que « Jacques Chirac a été élu en 1995 avec seulement 20,8% des voix au premier tour : mais si Philippe de Villiers ne s’était pas présenté, ses 4,7% des voix auraient pu s’ajouter au 18,6% d’Edouard Balladur, ce qui aurait produit une confrontation entre Balladur et Lionel Jospin au deuxième tour ». Où donc Balinski et Laraki vont-il pêcher que les électeurs villiéristes se seraient reportés davantage sur Edouard Balladur que sur Jacques Chirac ou Jean-Marie Le Pen ? Boule de cristal ? Tarots ? Entrailles de poulet sacrifié en présence de Cayrol et Jaffré ? Ma tante commence vraiment à avoir des airs bizarres. Deux autres suppositions sont avancées : l’habituelle galéjade selon laquelle Jospin aurait été absent du second tour de 2002 à cause, notamment, de la présence au premier de Jean-Pierre Chevènement2 et la spoliation, lors du précédent scrutin, de François Bayrou, qui aurait battu Royal ou Sarkozy au second (un peu comme Barre en 1988, vous vous souvenez ?)

Il y a pire encore, ajoutent nos chercheurs, bien pire : les décomptes des voix n’exprimeraient en rien le sentiment des électeurs ! Vous avez bien lu. Pour appuyer cette affirmation, ils précisent que depuis 1988 Jean-Marie Le Pen fut placé régulièrement dans les quartés de tête des premiers tours alors qu’il était rejeté par trois électeurs sur quatre. A contrario, les pauvres écolos sont appréciés dans les études d’opinion mais ne sont jamais arrivés à se hisser en haut du classement. Enfin, ils nous délivrent un scoop d’une ampleur interplanétaire : Jacques Chirac valait moins que ses 82,2 % du 5 mai 2002. Certes, mais il a réussi à se qualifier au second tour, lui.

Et en plus ça ne marche même pas !


Et les duettistes de conclure par cette phrase : Les voix d’un candidat sont loin d’avoir le même sens : les additionner ne veut rien dire ! C’est vrai, quoi ! Tous ces chefs de bureaux de vote qui additionnent les voix au lieu de les soustraire, de les multiplier ou de les diviser, où donc ont-ils la tête ? Afin d’étayer leur thèse, Terra Nova a même commandé un sondage à Opinion Way. Douze candidats ont été proposés aux sondés pour le premier tour, puis trois combinaisons pour le second. Ils en concluent que Marine Le Pen pourrait prendre honteusement la place d’un candidat pouvant gagner la présidentielle. Et que cela ne serait pas dû à la volonté des électeurs mais à l’éventuelle multiplicité des candidatures.
Marine Le Pen. Nous y sommes ! Ce n’est pas un hasard si cette note a été publiée le  jour anniversaire de l’élimination de Lionel Jospin. Il faut éviter un nouveau 21 avril ! Ce scrutin majoritaire à deux tours qui, au passage, n’a que peu favorisé  l’audience parlementaire du lepénisme pendant les vingt-trois dernières années, lui donnerait néanmoins une importance surdimensionnée dans le paysage politique. On se pince…

Mais vous n’avez encore rien vu ! Nos chercheurs n’en sont pas resté au stade du diagnostic : ils ont trouvé le remède miracle . Cela s’appelle « le jugement majoritaire ». Il s’agirait une fois les candidats sélectionnés3, de cocher pour chacun une croix dans une des cases correspondant aux mentions suivantes : Excellent, Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, A rejeter (tout candidat n’ayant pas obtenu une croix serait assimilé à cette dernière mention). Ensuite, on pondère tout ça et hop, le candidat arrivé en tête est président ! Figurez-vous que d’après les calculs d’Opinion way , avec ce système du« jugement majoritaire », Marine Le Pen serait reléguée à la douzième et dernière place , loin derrière Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin, qui eux finiraient 2e et 3e avec la méthode Terra Nova. Accessoirement, Martine Aubry serait élue présidente, n’y voyez pas malice.

Certains crieront au scandale devant un tel déni de démocratie. Pas moi ! Je trouve ça très drôle. J’imagine nos deux chercheurs passer des jours, des semaines voire des mois à échafauder ce système dont on trouve la parade en trois minutes, si on vit ailleurs que dans le monde des matheux fous ou des Bisounours.

La parade est en effet très simple. Balinski et Laraki partent du postulat que les électeurs joueront le jeu de leur système en mettant la note « excellent » à leur candidat préféré puis attribuant, après mure réflexion ou bien au pifomètre, à quelques candidats la mention « bien », à d’autres « assez bien » et ainsi de suite. Or, si par miracle, il entrait en vigueur, les différents candidats s’adapteront illico au nouveau système. On imagine Marine Le Pen conseillant à ses électeurs, de lui mettre la note « excellent » et de rejeter tous les autres sans exception, ce que ceux-ci feront volontiers, révoltés à l’idée que le « système UMPS » a encore échafaudé  un plan pour faire pièce à leur favorite. La suite est prévisible, chaque candidat sera forcé de conseiller la même chose à ses ouailles. Et finalement, une très grande majorité d’électeurs et portera son préféré au pinacle et rejettera tous les autres candidats, ce qui correspondra très exactement au vote à l’ancienne. Seuls les électeurs du « marais » pourraient être alors tentés de jouer le jeu en utilisant toute la palette des mentions. Cette adaptation immédiate au nouveau système aboutira ainsi à l’exact contraire de ce que souhaitaient ses promoteurs : défavoriser les candidats consensuels puisque leurs électeurs le seraient tout autant. Au contraire, les électeurs faisant preuve de radicalité montreraient moins de scrupules et seraient favorisés. Sans compter que, les positions des uns et des autres se durcissant, les électeurs du « marais » ne voudraient pas finir en dindons de la farce ! Ils se mettraient au diapason des autres et le scrutin majoritaire serait intégralement rétabli par la pratique.

Sauf qu’on aurait supprimé le second tour. Et, peut-être, amené Marine Le Pen à l’Elysée. Bravo Terra Nova !

  1. Alors que les élections d’assemblées délibérantes, au niveau de l’Etat ou d’unités décentralisées ou supranationales peuvent aussi utiliser le scrutin proportionnel ou un scrutin mixte.
  2. Pour avoir été des électeurs du candidat du Pôle républicain en 2002, je peux assurer qu’il ne me serait jamais venu à l’idée d’apporter mon suffrage à Lionel Jospin en son absence. Pis, c’est même sa rupture (sur la question corse, symptomatique d’une certaine conception de la République) avec le Premier ministre qui m’a encouragé à voter pour l’ex-ministre de l’Intérieur. Ayant un peu participé à la campagne et rencontré d’autres électeurs, je ne saurais jurer que j’étais le seul dans ce cas-là.
  3. Dans un autre document, Terra Nova propose de supprimer le système des parrainages d’élus et de rendre possible deux types de candidatures. Le premier : les candidatures désignées par les partis représentatifs (ceux dépassant un seuil de représentation électorale minimal, par exemple 5% aux élections législatives précédentes). Ce serait conforme au rôle que la Constitution confie aux partis dans la vie démocratique nationale. Le second : les candidatures ayant fait l’objet d’un « parrainage populaire » sous la forme d’une pétition de soutien (avec un seuil autour d’un million de signataires, soit 2.5% du corps électoral). Autant dire que le nombre de candidatures serait encore davantage réduit.

David Desgouille

http://blog.causeur.fr/antidote/vivement-les-selections-presidentielles,002060






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