La montée inexorable de l’euro au plus haut depuis décembre 2009 (il s’est apprécié de 20% en 10 mois), va accélérer la décomposition de la zone.
Une hausse de 10% du taux de change effectif de l’euro réduit en moyenne de 1% la croissance européenne.
On comprend dès lors combien cette hausse va plonger un peu plus la plupart des économies européennes dans la croissance lente, voire la récession, pour les pays du Sud.
Il y a un an, quand j’expliquais que le plan de sauvetage de la Grèce ne servirait à rien, on me regardait de haut.
Aujourd’hui, même Eric Le Boucher dans les Echos qui s’enthousiasmait à l’époque de la réaction des gouvernements européens, reconnaît que l’incendie n’est pas éteint et qu’à force « de forcer la dose, on enferme la Grèce dans l’austérité, privant l’Etat de recettes fiscales, l’obligeant à rajouter encore dans l’austérité et l’entraînant dans une spirale sans fin ».
Eric Le Boucher propose maintenant comme beaucoup d’autres de restructurer la dette, mais il ne se résout pas encore, prisonnier de son dogme, à reconnaître la seule solution possible pour sauver ce pays : la sortie de l’euro.
En vérité, tous ceux qui depuis des années soutiennent ce système ingérable, prennent conscience de sa fin prochaine mais ne veulent pas le reconnaître.
Chaque jour qui passe, l’échéance se rapproche. Quand comprendront-ils qu’il faut anticiper l’inéluctable, proposer dans le calme une refondation européenne, redonner des marges de manœuvre aux économies par le retour des monnaies nationales, tout en organisant bien sûr une coordination intelligente.
Encore un petit effort Monsieur Le Boucher !
Nicolas Dupont Aignan