François Hollande est partout. On ne voit que lui et, un peu aussi parfois, sa garde très rapprochée. Les parlementaires qui soutiennent sa candidature se font en revanche très discrets. Pourquoi ces derniers ne lancent-ils pas, comme ont pu le faire une cinquantaine de députés pro-Aubry, un appel de soutien à sa candidature?
On connaissait la série pour enfants des Martine. Il va falloir désormais compter avec la série des François. Après François au Printemps de Bourges, François sur l’antenne de Skyrock et François en meeting à Clichy-la-Garenne, les médias ont eu droit dimanche, lors défilé parisien du 1er mai, à un François au tout premier rang du cortège socialiste. Un François confortablement installé entre le porte-parole Benoît Hamon et le numéro deux du parti Harlem Désir, à la place très symbolique qu’occupe traditionnellement le Premier secrétaire du PS qu’il n’est pourtant plus depuis le congrès de Reims... Bref, François (Hollande) est partout et commence à agacer ses petits camarades-adversaires.
Mais si « l’homme de Tulle » a décidé de ne pas se montrer très discret pour rattraper son retard sur « l’homme de Washington », ses soutiens, eux, devraient chercher à le rester. Du moins, les parlementaires socialistes qui lui sont favorables ne lanceront aucun appel de soutien à sa candidature comme ont pu le faire, en février dernier, de façon un peu déguisée, une cinquantaine de députés pro-Aubry. C’est en tout cas ce que jurent la main sur le cœur ses lieutenants. « On n’est pas dans un congrès du PS, explique l’ancien Ministre de l’Economie Michel Sapin, Il ne s’agit pas de désigner notre Premier secrétaire, mais un candidat à la présidentielle. Ce n’est pas la peine de cliver notre propre camp ». Le député de Seine-Saint-Denis Bruno Le Roux, lui en revanche, se fait moins diplomate et beaucoup plus… « clivant » : « Cinquante députés sur près de deux cents, très franchement, ça n’est pas sérieux. C’est puéril et ça n’a pas de sens ».
Mais au moins dans les rangs hollandistes sait-on faire preuve d’honnêteté. Si demain, un appel des députés pro-Hollande venait à être lancé, on reconnaît sans détour qu’il réunirait autant sinon pas beaucoup plus de signatures que celui auquel avait eu droit Aubry. Et que DSK, s’empresse-t-on bien sûr d’ajouter…
Gérald Andrieu - Marianne
Lire aussi l'article « La mode Hollande » et l'interview qu'il a accordée à Marianne dans le numéro 732 toujours en vente kiosque et au format numérique.