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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Petit tour du monde « post Ben laden »

04/05/2011 09:23

Petit tour du monde « post Ben laden »


L'Afghanistan, le Pakistan, les révolutions arabes, Al-Qaïda, le sort des otages français, voire annoncer une rupture dans l'équilibre des forces. Sur bien des points, les experts rivalisent d'audace pour évaluer les conséquences de la mort de Ben Laden. Sous nos yeux, c'est un marché de l'expertise qui se constitue. Petit tour du monde «post Ben Laden» avant saturation.

Révolutions arabes, les Frères musulmans à l’affût

En ce qui concerne les pays arabes en crise, il n'y a pas (et il n'y aura pas) de « gouvernements révolutionnaires ». Ceux qui sont en train d'empocher les bénéfices sont partout les Frères Musulmans avec la bénédiction de l'Amérique qui y voit un gage de stabilité et de l'Arabie Séoudite pour qui ils constituent un rempart. Ils n'ont aucun intérêt pour l'instant à faire jouer leur branche violente (les Jamaa Islamiyyah dont al-Qaïda n'était que l'une des nombreuses émanations), puisque les Occidentaux sont en train de tirer les marrons du feu à leur profit. Pour eux aussi la mort de Ben Laden est bienvenue puisqu'elle permet d'occulter leur stratégie violente des années 90-2000 et qu'elle remet les compteurs à zéro.

Afghanistan, les Talibans de retour à la table des négociations

«  La mort du chef d'al-Qaida aura sans aucun doute des conséquences sur la guerre... en Afghanistan. Toute la question que doivent gérer à la fois le gouvernement honni d'Hamid Karzai et l'Otan, qui a dépêché plus de 130 000 hommes sur place, consiste à préparer l'inéluctable retour des talibans dans le jeu politique. Or, pour tout le monde, il faut lever l'hypothèque al-Qaida, de toute évidence protégée par des factions des services secrets pakistanais. De ce point de vue, la mort de Ben Laden arrive à point nommé. En levant aujourd'hui l'hypothèque d'un retour des "Afghans arabes" en cas de retour au pouvoir des Talibans, la mort de Ben Laden ouvre la voie à une forme de règlement de la situation afghane. S'il n'y a plus le risque de voir revenir des « terroristes internationaux » dans le sillage des Talibans, rien n'interdit plus de les inviter à la table des négociations. C'est ce que souhaitent les Pakistanais qui ne veulent pas perdre la carte du contrôle pachtoun en Afghanistan » expliquait à Marianne2 un expert du renseignement.

Pakistan, le dindon de la farce

Au Pakistan, les réactions au raid mené par les Américains à l'insu d'Islamabad, sont mitigées. Embarrassée, l'ISI a d'abord affirmé avoir participé à l'opération, ramenant par la suite sa contribution à «des renseignements efficaces». L'ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis a annoncé lundi qu'Islamabad lancerait une «enquête complète» sur les ratés de ses services de renseignement dans leur traque d'Oussama Ben Laden.

Cela suffira-t-il à désamorcer la grogne populaire? Lundi, plusieurs centaines de manifestants s’étaient déjà regroupés scandant des slogans anti—américains et s’interrogeant sur la capacité de leurs dirigeants à faire respecter la souveraineté de leur pays. Quant au TTP (le mouvement des Talibans du pakistan), il a déjà promis «une vague d'attentats contre les Pakistanais et les Américains». Le correspondant pakistanais du Asia Times Online affirmait récemment que ben Laden préparait sa succession et que sa mort inaugure un changement de stratégie : « nos échanges avec de hauts dirigeants d'Al-Qaida nous permettent d'affirmer sans guère de doute que l'Opération Oussama ben Laden inaugure un déplacement des principales actions de guerre de l'Afghanistan vers le Pakistan : tous les efforts faits jusqu'à présent pour réconcilier les insurgés pakistanais et les autorités d'Islamabad sont très certainement anéantis, et les rebelles auront désormais pour principale cible les hautes instances de l'armée pakistanaise ».

Otages Français,  l’inconnue

La mort d’Oussama ben Laden pourrait être lourde de conséquences pour les otages français détenus au Sahel. En novembre dernier, deux mois après le rapt des Français à Arlit, au Niger, le chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, avait indiqué que « toute forme de négociation sur les otages à l'avenir sera conduite avec personne d'autre" que Ben Laden et "selon ses conditions ».

Aqmi orphelin de son icône symbolique pourrait se venger.
En revanche, d’autres experts avancent que la branche maghrébine d’Al-Qaïda ne risque pas de toucher à un cheveu des quatre salariés d’Areva, trop précieux pour faire monter les enchères dans la négociation avec les puissances occidentales. Invité hier soir du journal de France 2, François Fillon s’est montré très prudent sur la question des otages, refusant de s’exprimer. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé qu’elle pourrait jouer « positivement » pour certains, notamment les journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages depuis plus d’un an en Afghanistan

Etats-Unis, Obama en roue libre pour un deuxième mandat


Pour Obama, c'est à la fois un succès symbolique fort et la porte ouverte à un désengagement d'Afghanistan : « qu'ils se débrouillent entre eux maintenant que le risque international est "jugulé" » pour le dire crûment. Autant d’atouts majeurs pour l’équipe démocrate à six mois du début de la campagne des élections présidentielles américaines de 2012, qui semblent d’ores et déjà pliées !  
L ‘opération Ben Laden vient récompenser là un véritable changement stratégique : dès son arrivée au pouvoir, Obama a fait de la traque d’Oussama ben Laden une priorité alors que contrairement aux effets d’annonces l'administration Bush a toujours tout fait pour qu'on se « hâte lentement » dans la traque à Ben Laden, considéré comme très utile dans son rôle d’épouvantail international. Obama a fait la démonstration de l'inefficacité de l'intervention militaire au sol dans la lutte anti-terroriste. Le retrait des forces américaines sera long mais son annonce indispensable à un an des présidentielles.  

L’Arabie Saoudite débarrassée de son fils indigne

Les Emirats arabes unis et Bahreïn se sont félicités aujourd'hui de l'élimination d'Oussama Ben Laden.
L'Arabie saoudite a également fait savoir qu’il espèrait que la mort d'Oussama ben Laden, un ex-citoyen saoudien, favorisera "les efforts internationaux dans la lutte contre le terrorisme", selon un communiqué officiel diffusé lundi par l'agence de presse saoudienne SPA
C’est peu dire que la famille royale séoudienne "respire". Ben Laden était un pur produit de leur élevage de poulains wahhabites. Une fois mort, le risque sera moins grand d’aller le voir raconter comment il a été élevé et propulsé sur la scène internationale par les services séoudiens dans les années 70-80 avant de se retourner pour leur mordre la main quand ils l'ont abandonné en 1992.
Fils d'une grande famille saoudienne, Ben Laden avait été déchu de sa nationalité après avoir critiqué les relations de la famille royale avec les Etats-Unis après l'invasion du Koweït par l'Irak.

Ben Laden, l’homme qui valait 6000 milliards de dollars

Le Guide est mort mais en 10 ans, Ben Laden aura, avec l’appui des politiques et médias occidentaux, su s’imposer comme le centre de gravité des angoisses sécuritaires de toutes les superpuissances occidentales, embarquant la première puissance mondiale et ses alliés dans deux guerres interminables et coûteuses. On disait de Ben Laden qu'il était l'inventeur du « terrorisme côté en bourse », essentiellement pour sa capacité à financer les opérations meurtrières. C'était méconnaître à quel point sa figure mythique allait faire exploser les cordons des bourses occidentales.
La seule guerre menée en Afghanistan par Washington pour neutraliser le chef terroriste a déjà coûté 444 milliards de dollars, souligne La Tribune. Le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz estimait le coût de la guerre en Irak à…3.000 milliards de dollars de dollars pour l’économie américaine, autant pour le reste du monde! Et les coûts indirects sur l'économie américaine qui s'ajoutent sont difficiles à chiffrer : hausses des cours du pétrole (conséquence indirecte de la guerre en irak),  des pensions d’invalidité pour 1,5 millions de soldats, mesures de sécurité dans les aéroports etc. En ce sens, la facture que Ben Laden présente au monde au soir de sa vie est salée !

Al Qaïda, attendre et voir

Sur son blog, François Bernard Huyghe, résume l'équation et ses inconnues:  « sur le moyen terme, un Ben Laden mort et martyr, ne va sans doute pas produire des dizaines supplémentaires de "Jihad Jane" et autres "homegrown terrorists" ni leur donner la compétence pour réaliser leurs  fantasmes. Ceux qui passeront à l'acte n'en étaient pas loin psychologiquement. En revanche, il existe des organisations actives dont les plus emblématiques sont AQMI et le TTP (Terik e Taliban Pakistan) : pratiquant un terrorisme "hybride" proche de la grande criminalité pour le premier, la guérilla montagnarde à grande échelle pour le second. Ils perdent dans cette affaire un lien de franchise avec un chef sans vraie prise sur le réel, mais entourés d'une aura mythique ».

Une rupture historique ?


Décréter que la mort de Ben Laden annonce une nouvelle ère reviendrait à reconnaître le fait que les attentats 11 septembre constituaient déjà « une rupture historique » ou un avènement annonciateur d'un nouveau monde alors qu'ils ne faisaient qu'exprimer des processus à l'oeuvre depuis longtemps : « Outre le fait avéré que l'Administration américaine avait décidé de provoquer la chute de Saddam Hussein bien avant que ne s'effondrent les Twin Towers, les vraies ruptures ont déjà eu lieu », écrivait Richard Labévière, rédacteur en chef de Défense, la revue des auditeurs de l'IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) et auteur du livre Les dollars de la terreur, une enquête sur les liens entre les américains et les islamistes parue en...1999.
 
Après le 11 septembre, l'auteur reprochera  aux américains de profiter de l'ampleur du drame pour ériger la lutte contre le terrorisme en « idéologie totale, dominante », dans le but d'étendre leur hégémonie sur le monde comme l'unique superpuissance.« La guerre comme prolongement de l'absence de politique par d'autres moyens »
disait Baudrillard dans L'esprit du terrorisme un texte polémique  publié peu après le 11 septembre. Les Etats-Unis ont rompu avec cette logique avant la mort d'Oussama Ben Laden.  

Régis Soubrouillard - Marianne

http://www.marianne2.fr/Petit-tour-du-monde-post-Ben-laden_a205788.html






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