En 2010, les prix ont augmenté de :
- + 9,2% en France
- + 14, 1% en Ile-de-France
- + 17,5% à Paris.
Au total, sur 10 ans (2000-2010), les prix ont augmenté de 126%. Dans certains arrondissements de Paris, la hausse dépasse les 200%. Et à ce train-là, le prix moyen du m2 dans la capitale pourrait atteindre 8000 euros en 2011, tous arrondissements confondus. De la folie pure !
Evidemment, ces chiffres angoissent ceux qui voudraient devenir propriétaires (42% des Français). Comme les salaires, eux, n'augmentent pas, il devient de plus en plus impossible de se loger. Un signe, d'ailleurs, ne trompe pas : la durée moyenne des crédits. En une seule année, elle est passée de 210 mois à 217 mois. Mais ces chiffres angoissent aussi – et c'est nouveau – ceux qui sont déjà propriétaires de leur logement et qui, sous le poids des remboursements qu'ils doivent acquitter à leur banque, ne peuvent plus faire face aux charges de copropriété. C'est sans doute la bombe qui menace l'immobilier en France !
Perrine Cherchève a mené l'enquête cette semaine pour Marianne. En 2010, les propriétaires ont déboursé en moyenne 11.400 euros pour payer leurs remboursements d'emprunts, mais aussi charges, facture d'énergie, travaux de rénovation et d'entretien, assurances, honoraires du syndic… C'est-à-dire quasiment le revenu net annuel d'un smicard. Et ce n'est qu'une moyenne…
La proportion d'impayés dans les copropriétés a atteint cette année des niveaux records. Les besoins de travaux dans certains immeubles sont considérables, notamment sous l'effet des nouvelles lois sur l'environnement, l'énergie et la sécurité des ascenseurs… Selon l'Agence nationale pour l'Habitat, 340.000 ménages habitent aujourd'hui des copropriétés dégradées. Et tenez-vous bien, quelque 150.000 propriétaires, qui ont perdu leur emploi ou dont les revenus ont baissé, seraient aujourd'hui contraints de vendre leur bien, quitte à perdre de l'argent !
Ce que l'on décrit ici porte un nom. Ca s'appelle une bombe à retardement ! A un an des présidentielles, la gauche ne s'est pas encore emparée de ce sujet explosif. Quant à la droite, sa politique du « tous propriétaires » n'était qu'un leurre. Entre 2000 et 2010, le pourcentage de propriétaires n'est passé que de 56% à 58%. Mais pendant ce temps-là, l'endettement immobilier a quasiment doublé de 32 à 57%. Toutes les conditions pour que la bulle de l'immobilier explose dans les années, peut-être dans les mois qui viennent.
Laurent Neumann - Marianne