Historiquement, il n'y a pas que l'île de Pâques qui a connu l'effondrement de sa civilisation.
Les effondrements sont mêmes monnaie courante.
Très proche de l'ile de Pâques, les îles Marquises ont connus une dépopulation très sévère, passant de 100 000 habitants lors de leurs découvertes, à 1 800 au XIX° siècle.
Le Mexique de 1520 avait 25 millions d'habitants, celui de 1700 1.5 millions.
Le Cambodge est passé de 25 millions aussi au XII°, à 500 000 habitants lors de la conquête française.
La France, elle même a connu une très sévère crise d'épuisement du milieu naturel au XIV° siècle. Selon les auteurs, la population est au minimum de 20 millions, et au maximum de 40. Un siècle plus tard, c'est 8.
Certaines provinces chinoises sont décrites entiérement dépeuplées à certaines époques. On y marche sur les ossements, sans y croiser un humain. (La prise du pouvoir par les communistes est extrêmement économe en vies humaines, dans les années 1920, les catastrophes naturelles qui tuent, 5, 10 ou 20 millions de personnes sont annuelles, et ne donnent droit qu'à un entrefilet dans la presse de Shangaï et rien du tout dans la presse occidentale...)
En réalité, tous les pays d'ancienne civilisation ont connus des accidents démographiques, soient importants, soit catastrophiques.
En réalité aussi, la seule chose qui ait infirmé Malthus, c'est l'énergie fossile. Plus récemment, le pangermanisme aussi prend pour référence un monde fini.
Les catastrophes, sont plus souvent l'oeuvre humaine, mais plus souvent d'une carence des élites politiques de l'époque.
Les Marquises ont été décimés par la syphilis, mais l'ile de Pâques par la crise politique. L'Amérique amérindienne a connu la dépopulation du fait de son long isolement, puis de son décloisonnement. Le choc microbien a été mortel.
Comme le dit Dimitri Orlov, une crise entraine la fin de l'investissement. Quelle est le problème de l'époque actuelle ? C'est justement que l'attitude de l'élite vis-à-vis de l'investissement a changé.
Un simple article le démontre : "Energies vertes, un scénario alternatif crédible mais coûteux".
77 % de l'énergie pourrait être renouvelable en 2050.
"les investissements dans la production d'électricité devraient être compris entre 1.360 et 5.100 milliards de dollars d'ici à 2020, puis entre 1.490 et 7.180 milliards de dollars au cours de la décennie suivante ".
Cela a l'air énorme, mais représente en fait... 1 % du pib... Pour la France (pib 2009 : 2649 Milliards USD), on arrive a un montant cumulé sur 10 ans de 270 milliards de USD, très largement inférieure à l'argent flambé dans la bulle immobilière, aux intérêts de la dette.
Le problème est davantage lié à l'hypertrophie de la finance, et du manque de tonus de l'économie réelle.
Le problème vital est que les hommes politiques s'occupent de fanfreluche et non de l'essentiel. Mais c'est la marque des fins de civilisations.
Les lobbys s'occupent de leurs intérêts, mais les hommes politiques ne s'occupent pas de l'intérêt général, ils se contentent de leur obéir.
Tant pis si les commandes ne répondent plus. La crise semble rebondir, la production industrielle en mars plonge. Les américains achètent des vélos ( + 10 %)et des scooters ( + 50 %), GM a -encore- des problèmes avec ses trucks et ses gros machins, et que les bredins qui la dirige, ne pensent à rien.
L'énergie chère condamne ses gros modelés.
On a beaucoup trop de mal a imaginé un monde nouveau, alors que l'ancien s'effrite.
Pour ce qui est des économies d'énergie, la façon la plus facile d'y arriver, c'est par la crise économique.
Remettre des lignées sous le même toit, même sans changement technique, ils consommeront moins de frais de structures.
Par Patrick REYMOND