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Oui, il y a bien une affaire France Trésor (et ce n’est pas la seule)

19/05/2011 16:31

Oui, il y a bien une affaire France Trésor (et ce n’est pas la seule)


Georges Kaplan, collègue de Causeur, vient de publier un papier « Il n’y a pas d’affaire France Trésor », s’en prenant aux déclarations de Nicolas Dupont-Aignan dans une interview du même site. Mais sa réponse comporte beaucoup de simplifications abusives et d’amalgames douteux.

France Trésor ou le énième conflit d’intérêt du monde financier

Le point de conflit majeur vient de l’Agence France Trésor, chargée de placer les titres de la dette française sur les marchés financiers. Elle comporte un comité stratégique chargé « de donner sa lecture propre des principes qui gouvernent la politique d’émission de l’Etat et la gestion de sa trésorerie, ainsi que de se prononcer sur les pratiques en cours », selon son site, comme le rapporte NDA dans son livre « L’arnaque du siècle ».

Le candidat à l’élection présidentielle souligne qu’il y a un conflit d’intérêt majeur du fait de la composition de ce conseil, qui comporte un panel de banquiers français internationaux. Dans l’interview donnée à Causeur, il souligne que « c’est un peu comme si son conseil municipal, qui doit notamment décider des achats de la municipalité, était composé non pas d’élus, mais de fournisseurs ». En effet, contrairement aux dires de Georges, absolument tous les membres de ce comité ont travaillé pour des banques ou des institutions financières.

En outre, il faut noter que Jacques de Larosière, président du comité est également conseiller du président de BNP Paribas… premier acheteur de la dette publique française. S’il n’est pas illégitime de prendre conseil auprès de personnes travaillant dans des grandes banques internationales, ce qui est très contestable est de ne prendre conseil qu’auprès d’eux et pas de hauts fonctionnaires du Trésor ou de la Banque de France qui n’auraient jamais travaillé dans le privé, et ne pourraient donc pas être suspectés de conflits d’intérêts. Oui, il est parfaitement choquant que l’Agence chargée de placer la dette de la France se fasse conseiller par un aréopage de banquiers et financiers qui ont tous, à un moment ou à autre, travaillé dans le privé. Il ne s’agit pas de disqualifier un tel parcours. En revanche, faute est de reconnaître que l’homogénéité des parcours est totalement anormale.

D’ailleurs, les vrais libéraux, toujours très sensibles aux conflits d’intérêt, ne devraient pas être les derniers à s’étonner de la constitution d’un tel comité. La séparation des pouvoirs est un principe de base de la démocratie libérale. Ici, les personnes qui conseillent ceux qui vendent la dette de la France sont les mêmes que ceux qui l’achètent. Ce n’est donc pas normal.

L’affaire de la dette

Georges poursuit en essayant de démonter l’affirmation de NDA selon laquelle « la Banque centrale européenne prête aux banques au taux de 1%, et celles-ci prêtent à la France à 3% », soulignant que le taux à 1% est un taux à court terme alors que le taux à 3% est un taux à long terme, jugeant donc l’affirmation ridicule du fait du décalage temportel. La démonstration est habile, mais malhonnête. Georges sait parfaitement que les banques peuvent emprunter à court terme pour prêter à long terme et ainsi réaliser le bénéfice évoqué par Nicolas Dupont-Aignan. D’ailleurs, c’est ce décalage entre la maturité des emprunts et de dettes des banques qui explique en partie la crise de 2008, puisqu’il impose des besoins de trésorerie à court terme important qui ne pouvaient pas être satisfaits dans des marchés aussi instables.

Une banque peut donc parfaitement emprunter à court terme à 1.25% auprès de la BCE pour ensuite prêter à long terme à un Etat à 3% ou plus. Et cela, Georges le sait très bien. Il est bien évident que la dette publique française n’est pas uniquement détenue par des banques et qu’il y a une grande part d’assurance-vie dans les détenteurs, comme l’explique Nicolas Dupont-Aignan dans « L’arnaque du siècle » en parlant des intérêts payés « à des investisseurs privés ». En revanche, le chiffre de 10% est très largement sous-estimé puisque c’est plutôt un tiers de la dette qui est détenue directement par des banques, au niveau des investisseurs résidants selon les chiffres officiels (il n’y a pas de détails pour les non résidants).

Georges fait également preuve de malhonnêteté en parlant de la loi de 1973 qui a interdit à la Banque de France d’acheter des bons du Trésor. Tout d’abord, il faut noter que NDA n’a jamais parlé de « loi Rothschild », c’est Georges qui l’évoque, basculant dans un amalgame nauséabond. En outre, il oublie de dire que la monétisation n’est pas une pratique limitée à la République de Weimar ou au Zimbabwe, mais que des grands pays comme les Etats-Unis, le Japon ou la Grande-Bretagne y ont eu recours à différents moments de leur histoire depuis plus de soixante-dix ans, sans que cela ait forcément provoqué un dérapage inflationniste. Il faut rappeler ici que les Etats-Unis ont décidé l’an dernier de monétiser pour 600 milliards de dollars de dette sans que cela ait la moindre conséquence pour l’inflation aux Etats-Unis (qui reste équivalente à celle de la zone euro), car elle ne fait que contrebalancer la diminution de l’endettement privé.

En outre, Nicolas Dupont-Aignan précise dans son livre les conditions d’une émission monétaire directe par la Banque de France : « quand elle est gérée sans excès pour éviter un surcroît d’inflation ». Et outre le fait que d’autres grands pays capitalistes la pratiquent depuis des décennies sans dérapage inflationniste, cette idée était défendue par notre « prix Nobel d’économie », Maurice Allais.

En outre, invoquer la compétence des banquiers pour réguler la création monétaire est assez risible après la crise que nous avons vécue, où ce système financier « irresponsable et exubérant » (pour reprendre les mots d’Alan Greenspan, pas vraiment un communiste) a créé de la monnaie sans limite pour dégager toujours plus de profits, jusqu’à créer des bulles qui ont manqué mettre l’économie mondiale à terre quand elles ont explosé. Le suicide collectif, c’est justement de laisser la monnaie dans les mains des marchés et des financiers, comme nous le savons trop bien depuis trois ans.

Pour reprendre Henry Ford : « il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin ». Il est parfaitement légitime pour un homme politique de proposer que l’Etat reprenne en partie la main sur la création de la monnaie, d’autant plus que d’autres grands pays capitalistes le font. 

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






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