On savait que la police et la gendarmerie voyaient fondre leurs effectifs, comme toutes les autres administrations. Le budget de fonctionnement des services, celui qui permet de renouveler les voitures, d’y mettre de l’essence, d’entretenir le matériel, est lui aussi en baisse, dans des proportions qui commencent à sérieusement inquiéter le personnel. La police et la gendarmerie sont concernées, à l’heure où le nouveau ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, multiplie les plans pour colmater les brèches, notamment à Marseille.
Selon les chiffres en notre possession, le budget de la police, hors rémunérations, a baissé de 10 % entre 2006 et 2010, soit une chute de 8,5 % en quatre ans pour le seul fonctionnement. Les dépenses de fonctionnement et d’équipements des directions départementales et des circonscriptions de sécurité publique ont été réduite de 2,1 % en 2008, elles sont restées stables en 2009, mais ont été amputées de 25 % en 2010. Les moyens débloqués en début d’année ne permettent pas de tenir 12 mois. Pour combler, on rogne sur le matériel de protection, les moyens de la police technique et scientifique, la maintenance des locaux et les moyens informatiques. Des restrictions « opérées à l’aveugle, de façon très bureaucratique », affirme un haut fonctionnaire.
La baisse des budgets de fonctionnement et d’équipement a été encore plus forte dans la gendarmerie, avec une chute de 18 % entre 2006 et 2010. Bien en peine de rogner sur le fonctionnement, les patrons ont taillé dans les investissements, qui ont chuté de 60 %. En matière immobilière, les crédits manquent pour entretenir des bâtiments souvent vétustes, notamment ceux dans lesquels logent les gendarmes et leurs familles.
De quoi ramener sur terre ceux qui s’apprêtent à faire valoir leur bilan à l’approche de l’élection présidentielle !
Frédéric Ploquin - Marianne