« J'incite les maires à apporter leur soutien à Nicolas Dupont-Aignan. Au-delà de ses idées, c'est un moyen de permettre à la démocratie de fonctionner avec des candidats de toutes sensibilités au premier tour de scrutin », commentait mercredi Philippe Tribot, le maire de Feuges. Il ne cache pas qu'il a été « séduit » par le programme du président de « Debout la République ». Un programme que son auteur indique avoir, pour le moment, du mal à transmettre.
« À Paris, sur les grands médias, je ne suis pas invité. Sauf en été lorsque certains journalistes sont en vacances. Tout simplement parce que mes convictions ne correspondent pas à leur schéma de pensée. Ils ne me trouvent pas assez européen. La seule qui trouve grâce, c'est Marine Le Pen », confie Nicolas Dupont-Aignan avant d'aller déjeuner avec quelques maires aubois.
Pour l'heure, il sillonne la France en quête des cinq cents parrainages nécessaires à sa candidature au premier tour de l'élection présidentielle de 2012. Il en avait obtenu 448 en 2008, manquant de peu sa qualification. « Il y avait Villiers, et puis les gens croyaient en Sarkozy. Mais aujourd'hui, tout a changé. Les gaullistes sont écœurés. Ils ne veulent plus de Sarkozy. Aujourd'hui, les maires qui me soutiennent sont surtout divers droite, quelques divers gauche aussi, et puis des élus sans étiquette », explique-t-il.
« Je suis la seule alternative crédible »
Son credo pour cette pré-campagne, c'est l'emploi et la défense des territoires. « Je suis affolé par l'état d'abandon du monde rural. Notre campagne est sinistrée, les territoires se vident de leur substance », lance-t-il.
Il parle aussi d'emploi et propose « un protectionnisme raisonnable ciblé et intelligent, sans vivre en autarcie ». Ce qui suppose « le rétablissement de droits de douanes et un rééquilibrage des échanges sous peine d'une crise politique et sociale sans précédent ». À l'inverse, il estime que les 300 000 emplois proposés par la Gauche « et financés par l'impôt sont démagogiques et sont juste une rustine pour regonfler un pneu crevé. »
Aujourd'hui, il refuse de voir son pays « sombrer et la colère muée en résignation ». Il rappelle que le combat ne peut être que politique « pour ne pas laisser la rue l'emporter ». Convaincu que ses idées sont « majoritaires en France », il affirme représenter « une alternative crédible à la classe politique actuelle en fin de course ». Car celle du PS, « c'est juste de la com, mais sans projet alternatif. »
Jean-François LAVILLE
http://www.lest-eclair.fr/article/a-la-une/presidentielle-nicolas-dupont-aignan-en-piste-pour-2012