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Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…

27/06/2011 19:49

Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…


Marine Le Pen était invitée sur France2 jeudi dernier. L'occasion de commenter le programme économique du Front national. Jacques Sapir réagit à une partie de ce programme, notamment concernant les chiffres du coût de l'immigration. Il revient dans une tribune pour Marianne2 sur la méthodologie utilisée pour démontrer que la croissance de la zone euro.

our un économiste, l’émission du jeudi 23 juin sur France2 (Des paroles et des actes) pose un sérieux problème. L’invitée était Marine Le Pen. L’émission, découpée en tranches d’environ 20 minutes, comprenait une séquence économie où l’on devait discuter du programme du Front National.
Il y a, dans ce programme sur la partie économique, bien des choses douteuses, et en particulier un « chiffrage » du coût de l’immigration qui est à la fois très ancien et méthodologiquement très discutable. On aurait pu penser que ce serait sur ce point que les attaques allaient se concentrer. Or, « l’économiste » de service s’est contenté de proférer des énormités comme seuls des hommes (et des femmes) de médias télévisuels osent le faire.

Une infographie était censée nous « démontrer » que la zone euro était à la pointe de la croissance. Pour cela on faisait appel aux chiffres de la dernière année, ce qui est une parfaite absurdité. Un étudiant de première année sait que les statistiques ne valent que si elles couvrent une certaine période. Donnons alors celle de l’OCDE (qui semble devoir faire référence).

 
Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…
La faiblesse, voir l’atonie de la croissance de la zone euro par rapport aux autres pays d’Europe occidentale et aux pays d’Amérique du Nord saute aux yeux.

Acceptons de sortir l’Australie de l’échantillon et même la Norvège, car il s’agit dans un cas comme dans l’autre de pays se développant sur une importante rente de matières premières. La comparaison est sans appel pour la période 2001-2007. Pour la période suivante, qui inclut la crise (2007-2011), si la Grande-Bretagne a effectivement un taux de croissance plus faible que celui de la zone euro, on voit que celui de la Suède, de la Suisse ou du Canada sont largement au-dessus. Encore plus significatif, l’OCDE (qui inclut les pays de la zone Euro) a un taux de croissance supérieur, ce qui implique que les pays Hors-Zone Euro, ont eu une croissance très sensiblement plus forte.

Ceci incite à regarder à l’intérieur de la zone.

 
Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…

 

On constate immédiatement la grande dispersion de la croissance à l’intérieur de la zone Euro, dispersion que l’on peut mesure soit par l’écart type, soit par l’intervalle de variation. Ce dernier atteint 4,4 points sur la période d’avant la crise (2001-2007) et plus de 3 points sur la période de la crise.

Mais ce n’est pas tout. Dans la période 2001-2007, à l’exception du Luxembourg (qui est une pure plate-forme financière) trois des quatre pays ayant connu la croissance la plus forte l’on fait sur des bases tellement malsaines qu’ils font partie aujourd’hui des pays « malades » de la zone Euro : la Grèce, l’Irlande et l’Espagne. Ces pays ont soit laissé se développer une bulle immobilière de grande ampleur (l’Irlande et l’Espagne) soit ont toléré une large fraude fiscale pour redonner du revenu à leur ménage (Grèce). Trois pays  affirment par contre une constance assez exceptionnelle dans les bonnes performances : l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas. Mettons immédiatement ce dernier à part. Les Pays-Bas sont un producteur mais aussi un « marché » important pour le gaz naturel, ce qui leur confère une rente importante. La Finlande s’est spécialisée sur quelques productions, mais semble avoir mangé son pain blanc. Nokia est aujourd’hui en retard sur ses concurrents et ce pays ne doit sa croissance relativement forte qu’à l’effet d’entraînement de la Russie.

Tous les pays qui ont « joué le jeu », l’Allemagne, la France, l’Italie et le Portugal en particulier, ont connu une croissance plus faible que la moyenne de la zone, alors que cette dernière était comme on l’a vu plus haut, plus faible que celle des pays développés. Il est donc clair que l’Euro a bien représenté un étouffoir pour la croissance depuis son introduction.

En fait, ceci s’est d’abord traduit par un décrochage de la demande privée.

Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…
La différence entre la période 1986-1996 et la période 2001-2007 est particulièrement frappante. Là ou, à la fin du siècle dernier, la différence des taux de croissance moyen entre l’OCDE (qui inclut rappelons le les pays de la zone Euro) et la zone Euro n’était que de 0,5 points, elle atteint pour la période 2001-2007 pratiquement 0,9 points. Bien entendu, la divergence entre pays de l’OCDE « hors-zone » et pays de la zone Euro est encore plus forte. On voit, d’ailleurs, que l’Allemagne a contracté de manière particulièrement forte sa demande privée, puisqu’elle est passée de 2,7% par an en moyenne sur 1986-1996 à 0,2% par an en moyenne sur 2001-2007.

Il est clair que si tous les pays de la zone Euro avaient imité l’Allemagne et avaient contracté dans de même proportion leur demande privée intérieure, la croissance de la zone Euro aurait été encore plus faible que ce qu’elle fut dans la période 2001-2007. La crise actuelle ne provient donc pas seulement de politiques nationales inefficaces (même si ces dernières existent) ; elle est avant tout le produit de la politique allemande au sein de la zone Euro.

Si une chose n’était pas contestable dans le discours de Marine Le Pen, c’était bien son affirmation que l’Euro avait été dans les faits un formidable étouffoir de la croissance. Ceci est reconnu par nombre d’économistes. C’est donc bien à tort qu’on l’a attaquée sur ce point, alors qu’il avait d’autres points de son programme, comme l’application de la préférence nationale dans le domaine social, qui étaient bien plus critiquables, comme on a eu l’occasion de le montrer. En fait, la défense obsessionnelle de l’Euro par ses thuriféraires est aujourd’hui le meilleur allié du Front National.
Jacques Sapir - Tribune
 
 


 






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