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Créé le : 10/01/2011 15:32
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Gérard Lafay : il faut transformer l’euro en monnaie commune !

27/06/2011 20:32

Gérard Lafay : il faut transformer l’euro en monnaie commune !


Philippe Cohen – Marianne

Dans une tribune publiée dans le Figaro, l’économiste Gérard Lafay affirme que la Grèce ne s’en sortira pas sans dévaluation, tout comme le Portugal et l’Espagne. D’où sa proposition : une sortie de l’euro en douceur, permettant de gérer les différences de situation économique des différents pays.

 

(dessin - Louison)Marianne : Vous écrivez dans le Figaro, avec Jacques Sapir et Philippe Villon, que l’euro est en train de mourir. Mais beaucoup de responsables pro-européens affirment au contraire que l’Europe ne progresse qu’au bord du gouffre. Pour eux, les Cassandre de l’euro ont toujours été démentis par les faits depuis quinze ans…

Gérard Lafay : Il est vrai que l’Europe a déjà surmonté de multiples crises. La solution choisie, jusqu’ici, a toujours été la fuite en avant vers « plus d’Europe ». L’échec du marché unique, qui devait donner davantage de croissance, a servi à justifier la monnaie unique. L’échec de plus en plus évident de celle-ci va servir à justifier un fédéralisme fiscal, déjà proposé par Jean-Claude Trichet. Ce ne serait concevable qu’en violant la volonté populaire, en la qualifiant de « populiste ». Les bureaucrates qui dirigent de facto l’Europe, à Bruxelles, Francfort et Luxembourg, envisagent ainsi de rééditer, en l’amplifiant, le déni de démocratie déjà opéré pour le passage en force du traité de Lisbonne, les référendums étant bannis. Ce n’est pas de cette façon que l’on construira une véritable Europe.   

Pourquoi écrivez-vous que les restructurations de dettes ne suffiront pas à relancer les économies?

Les restructurations de dette peuvent permettre d’effacer tout ou partie des dettes passées, mais elles ne peuvent pas empêcher les dettes extérieures de reprendre de plus belle, car les économies concernées ne sont plus compétitives, en raison des écarts passés d’inflation et de la surévaluation chronique de l’euro. La seule solution est une dévaluation raisonnable en termes réels. Ceci n’empêche pas de lutter efficacement contre l’inflation et d’appliquer des plans réalistes de redressement, aux antipodes de la purge insensée que les bureaucrates prétendent infliger aux malheureux Grecs.

Les partisans du maintien de l’euro tel qu’il est affirment qu’une sortie de l’euro serait une catastrophe pour les pays qui prendraient cette option car elle provoquerait un dévissage de leur monnaie et accroitrait donc brusquement l’endettement public du pays considéré.

Pour les pays qui subissent un déficit extérieur, la sortie de l’euro provoquerait une dépréciation de la monnaie considérée, mais celle-ci serait bénéfique car elle la condition sine qua non d’un retour à la compétitivité. Encore faut-il que cette dépréciation soit réelle, en s’accompagnant d’une lutte contre l’inflation et d’une gestion cohérente de l’économie. Toute dépréciation entraine fatalement un renchérissement des produits importés en dehors de la zone euro, mais cet effet est relativement faible. Pour la France, les importations de biens et services hors de la zone euro représentent 13 % du Produit intérieur Brut. En cas d’une dépréciation de 20 %, l’effet inflationniste serait donc de 13 % x 0,20, soit 2,6 %, à condition de faire accepter par la population cet appauvrissement temporaire. Celui-ci serait largement compensé par les gains de croissance les années suivantes.

En ce qui concerne l’endettement, la disparition de l’euro ferait que la dette devrait être convertie dans une monnaie commune, moyenne des monnaies nationales équivalente à l’ancien écu. Vis-à-vis de celle-ci, la position d’un franc nouveau resterait grosso modo inchangée : les monnaies des pays du Nord de la zone euro s’apprécieraient, tandis que celles des pays méditerranéens se déprécieraient. Si en revanche l’euro subsistait, la dette publique détenue par les non-résidents (67 % du total) serait réévaluée au prorata de la dépréciation, mais le total ne serait augmenté que de 12 % en cas de dépréciation de 20 %, coût qui serait d’autant plus faible que l’euro aurait baissé auparavant. 

Vous prônez un scénario de sortie douce de l’euro ou plutôt de sa transformation en monnaie commune. Pensez-vous qu’il soit possible de faire accepter par les Allemands un divorce à l’amiable ? Dans le cas inverse, pensez vous possible de convaincre les « PIG’s » de s’en aller avec la France ?

La position des Allemands est ambiguë. D’un côté, ils ont profité de l’euro en accroissant leurs excédents, au détriment de leurs partenaires de la zone, de près de 100 milliards de dollars entre 2000 et 2008 ; ceci résulte d’une politique délibérée de stagnation des salaires, leur croissance ne provenant que des exportations. De l’autre, ils n’envisagent pas d’opérer d’opérer vers ces partenaires des transferts permanents de revenus, ayant déjà suffisamment payé pour opérer la réunification avec l’ancienne RDA. Il appartient donc au gouvernement français de leur faire comprendre cette contradiction afin d’opérer, de façon concertée, une dissolution inévitable de la zone euro. S’ils ne comprennent pas, la France devra sortir de l’euro avec ce que certains Allemands appellent avec mépris les PIGS, car notre situation, sans être aussi catastrophique que celle de ces pays, est de plus en plus mauvaise.   

Que penser de la proposition d’Angela Merckel de faire payer aux banques et compagnies d’assurances une partie de la facture grecque ?

Ce n’est pas une mauvaise idée. Le seul problème est de savoir comment s’y prendre. Elles ne l’accepteront que si les Etats et/ou l’UE leur offrent des garanties. De toute façon, cela ne règlerait pas le problème de la compétitivité grecque, insoluble sans une forte dévaluation.

Les partisans de l’Union européenne, notamment Jean-Claude Trichet proposent une sortie par le haut de la crise de la dette, par un pas de plus vers l’Europe fédérale. Pourquoi cela ne vous parait-il pas réaliste ?

En fait, ils y pensent depuis le départ, la mise en place de l’Euro n’étant qu’un prétexte pour aller vers cette Europe fédérale. Quand la fédération s’applique à une nation, une solidarité nationale s’applique très naturellement entre ses régions les plus riches et ses régions les plus pauvres. Les premières fournissent au budget fédéral les ressources fiscales qui permettent de financer les dépenses d’infrastructure et de transfert au bénéfice des secondes. J’explique dans mon dernier essai chez l’Harmattan, « 12 clés pour sortir de la crise » (1), que l’Allemagne l’a fait après la réunification, des länder de l’Ouest vers ceux de l’Est. Or, si je suis favorable à la construction européenne, je pense que les partisans de l’Europe supranationale mettent la charrue avant les bœufs. L’Europe est très loin d’être une seule nation. La construction européenne doit s’appuyer sur l’amitié et le renforcement des nations existantes. En les affaiblissant comme le fait l’euro, facteur majeur de désindustrialisation, on ne fait qu’affaiblir, ipso facto, l’ensemble de l’Europe.

http://www.gaullisme.fr/2011/06/26/gerard-lafay-euro/






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