Marianne : Le Télégramme annonce votre soutien à Nicolas Sarkozy pour 2012, cela signifie que vous quittez République solidaire ?
Jacques Le Guen : Je ne quitte pas République solidaire. Il y a, selon moi, un vrai danger au deuxième tour de l’élection présidentielle où pourraient se retrouver la candidate du Parti socialiste et la candidate du Front national. Un certain nombre de divisions pourraient être responsable de l’éclatement des voix de la majorité avec un risque de deuxième tour sans candidat UMP.
Quelles sont vos relations avec Dominique de Villepin ?
Il y a des points de désaccords depuis plusieurs mois entre Dominique de Villepin et moi-même. Le revenu citoyen, l’histoire de la dépénalisation du cannabis, le mariage des homosexuels, tout cela m’a vraiment dérangé. Mais, je lui conserve toute mon amitié.
Comment envisagez-vous votre avenir au sein de République solidaire ?
Je vais continuer à défendre mes idées et ce qui me paraît juste, nous verrons en fonction de l’évolution. Je considère que la situation du parti n’est pas brillante. Je crois que nous avions bien démarré, mais, aujourd’hui, il existe une fracture dont je n’ai pas l’explication. On a eu un renouvellement des adhésions beaucoup plus faible parce que les adhérents se sentent désorientés. Il est nécessaire de reprendre les choses en main.
Comment expliquez vous cet effritement du nombre d’adhésions ?
Les gens ne trouvent pas leurs marques. Premièrement, d’ici le 14 septembre, nous sommes encore sous le risque d’une condamnation dans le cadre de l’affaire Clearstream même si, à mon sens, Dominique de Villepin sera innocenté. Deuxièmement, il a fait des propositions surprenantes. Je reviens au revenu citoyen, je n’ai vraiment pas compris ce qui se passait dans le système.
Pensez-vous qu’il ira jusqu’au bout dans la course à l’Elysée ?
C’est un homme libre.
Mais pensez-vous qu’il a les forces nécessaires pour concourir ?
Actuellement, c’est un peu compliqué. Nous regardons les sondages, Dominique de Villepin plafonne à 3%. Certains de mes collègues imputent ce faible score à sa non-candidature. De mon côté, je ne suis pas certain que sa déclaration de candidature change grand chose. J’avoue que je traverse une période de doute.