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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Outreau : quand les journalistes jouaient les procureurs

01/07/2011 09:03

Outreau : quand les journalistes jouaient les procureurs


L’affaire d’Outreau n’est pas qu’un fiasco judiciaire, c’est aussi un fiasco journalistique. Pourtant, le film « Présumé coupable », inspiré du parcours de l’huissier Marécaux, se concentre uniquement sur le volet strictement judiciaire.


Accusés, levez-vous ! Une réplique qui aurait dû être adressée aux journalistes lors de l’affaire d’Outreau. Ce scandale judiciaire qui s’est terminé par 13 acquittements dont Me Alain Marécaux, l’huissier de justice, qui a subi 23 mois de détention provisoire. Ce dernier a vu son livre Chronique de mon erreur judiciaire adapté au cinéma par le film « Présumé coupable » de Vincent Garenq. 
Se voulant parfaitement réaliste (l’avocat d’Alain Marécaux, Me Hubert Delarue, a travaillé sur le scénario), il met en scène des acteurs ressemblant physiquement aux protagonistes de l’affaire. Philippe Torretton incarne Me Marécaux, Raphaël Ferret, le juge Burgaud et Farida Ouchani, Myriam Badaoui. En attendant sa sortie en salles le 7 septembre, plusieurs projections privées ont été organisées y compris pour les parlementaires et Me Marécaux en en a fait une large promotion dans les médias.

Et l’huissier n’est pas rancunier. Le film qui lui est consacré est tout aussi clément envers les journalistes. S’il constitue une violente critique contre le juge Burgaud, dépeint comme un magistrat froid voire psychorigide, obsédé par sa théorie du réseau pédophile, les médias sont en revanche épargnés. Ils ont pourtant été une pièce maîtresse dans le fiasco d’Outreau. 
 

Médias épargnés

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Bande Annonce Présumé Coupable par sortiescinema
Seules deux séquences du film sont consacrées aux médias. En prison, Alain Marécaux regarde deux JT de France3 présentés par Elise Lucet. Dans le premier apparaît la thèse du « réseau pédophile », dans le deuxième, il apprend que des recherches ont été effectuées pour retrouver le cadavre d’une petite fille. Venant lui rendre visite, son avocat semble ne pas être au courant de ces fouilles, se plaignant même de ne pas avoir accès à tout le dossier. Sans que ce soit dit explicitement, là sont mises en lumière les mystérieuses fuites dans l’affaire qui ne font que desservir les accusés et présumés innocents.
Là est la limite du film, « Présumé coupable » souffre de la difficulté à se lancer dans la critique médiatique. Pourtant, peu de journalistes ont assumé leur traitement de l’affaire. Pour son film, Vincent Garenq a demandé à plusieurs journalistes de réenregistrer leurs voix afin de reprendre leurs sujets selon le Nouvel Observateur. Tous ont refusé et ont demandé à ce que l’on change leurs noms « tant ils avait rétrospectivement honte de leurs reportages », selon le réalisateur. Seule Elise Lucet a assumé son travail et réenregistré ses JT.
Mais hormis ces deux séquences télévisées, les journalistes n’apparaissent jamais dans le film. Ils sont souvent filmés comme une masse attendant Me Marécaux à l’entrée du palais de Justice ou cherchant une réaction du juge Burgaud avant son témoignage devant la Cour d’assises de Saint-Omer ou face aux acquittés lors du procès en appel à Paris. On ne voit jamais aucune Une de quotidien, on n’entend pas de flash à la radio et les journalistes ont tous des rôles de figurants. On ne sait rien non plus de l’impact des médias sur les familles des accusés ou sur les co-détenus (les pédophiles présumés ou condamnés étant stigmatisés et mêmes violentés en prison) alors que le nom des accusés ont été diffusé dans les médias. Bref, l’affaire d’Outreau est vue dans le film comme une stricte affaire de justice
 

Traitement à charge

Pourtant, il y aurait eu à dire sur le traitement à charge des médias. Les fuites « malencontreuses », les sujets à charge, la thèse du réseau pédophiles, sont tout autant d’éléments qui ont pesé sur la réputation des accusés. C’est le symbole d’un journalisme qui se contente de relayer des « sources proches du dossier » (des policiers voire le juge lui-même) ou des PV qui apparaissent comme par magie et de chercher le sensationnel au lieu d’enquêter et de recouper.
Dans le rapport de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau, une petite partie est consacrée au traitement médiatique. Plusieurs journalistes ayant traité l’affaire ont  d’ailleurs été auditionnés. Le rapport critique « un manque de prudence et de rigueur pendant l'instruction et par l'exercice d'une forte influence sur la procédure ». Il ajoute : « De fait, à quelques rares exceptions près, le traitement médiatique de l'affaire d'Outreau pendant l'instruction du dossier a donné lieu à des approximations, des contrevérités, des révélations ‘affriolantes’ jetant l'opprobre sur des personnes présumées innocentes ». Bref, des journalistes qui ont plus faits dans le réquisitoire à charge que dans l’information, au mépris de toute déontologie professionnelle.
D’autres fictions abordant des scandales judiciaires avait tenté d’aborder la question des médias, avec des journalistes réels ou fictifs dans les premiers rôles.. En 2006, « France 3 » avait diffusé « L’affaire Villemin » sur l’affaire du Petit Grégory, certains personnages ont gardé leurs vrais noms (le couple Villemin, la journaliste Laurence Lacour…), mais les autres ont changé de patronyme à l’écran comme le juge Lambert qui est devenu le juge Bertrand. Mais dans ce téléfilm, plusieurs archives télévisées sont utilisées et les vrais noms des médias employés. Pour ce téléfilm, France3 a été condamnée pour diffamation suite à une plainte de la famille de Bernard Laroche.
Renversement avec « Notable donc coupable », inspiré de l’affaire Baudis-Allègre et du livre des journalistes Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron (par ailleurs co-scénaristes du film). Le téléfilm, diffusé sur France2 en 2006 tente d’apparaître comme une totale fiction :  Dominique Baudis est devenu Fabien Borda, France2  s’appelle Vision 2, Le Monde est rebaptisé L’Univers….  Une chance, aucun média, malgré les critiques contre l’exploitation de l'affaire, n’en prend nommément pour son grade. Pourtant sur le fond, la fiction s’inspire de la réalité : un président d’une autorité de régulation audiovisuelle accusé de crimes sexuels, le même qui se défend en nage sur le plateau du 20 heures ; un trublion (inspiré de Karl Zéro) qui sent le scandale télégénique… Une belle hypocrisie. A croire que le maljournalisme bénéficie d’une totale immunité.
 
Tefy Andriamanana - Marianne
 





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