Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

VIP-Blog de rgrs

Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

1591 articles publiés
2 commentaires postés
1 visiteur aujourd'hui
Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

Garçon (54 ans)
Origine : Hénin Beaumont
Contact
Favori
Faire connaître ce blog
Newsletter de ce blog

 Juillet  2025 
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
30010203040506
07080910111213
14151617181920
21222324252627
282930010203


| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |

[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]

Sur le marché des otages, le Français est à la hausse

01/07/2011 09:08

Sur le marché des otages, le Français est à la hausse


« La France ne verse pas de rançon » a affirmé fermement Alain Juppé lors de l'annonce de la libération des deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Une affirmation démentie par le journaliste Michel Peyrard, envoyé spécial de Paris Match en Afghanistan qui décrit le déroulement des négociations et démontre la monnaie d'échange particulière que constituent les journalistes otages. Un kidnapping lucratif.

Instrument de puissance, médiateur involontaire, monnaie d’échange l’otage est avant tout un objet de négociation notamment depuis la médiatisation à outrance de ces enlèvements. « Face à cette « technique » la communauté internationale manifeste diverses formes d’indignation stupéfaite. Chaque enlèvement est ressenti comme une surprise douloureuse et imprévisible que l’on traite au cas par cas comme s’il s’agissait d’une aberration isolée. Les gouvernements mettent ensuite longtemps à en identifier les motivations et les auteurs avant de négocier avec eux par des canaux clandestins rarement désintéressés et de se rendre à leurs exigences sinon politiques, au moins financières – même si cela est nié avec véhémence –, ce volet n’étant jamais absent des affaires d’otages, quand il n’en est pas au centre » analysait ancien chef du service de renseignement sécurité de la DGSE dans un texte intitulé Privatisation des conflits et prises d'otages.

Contrairement à la plupart des pays occidentaux et aux affirmations d’Alain Juppé -« la France ne verse pas de rançon »-, la doctrine française en matière de négociations est relativement souple. La France a la réputation de verser assez facilement des rançons aux ravisseurs contrairement aux états anglo-saxons que l'on dit « beaucoup plus durs en affaires ». Le gouvernement américain dit même ne pas prendre part aux négociations quand il s'agit de journalistes.  

De façon inhabituelle, voire maladroite, en avril 2009, Hervé Morin alors Ministre de la défense déclarait que la France avait « proposé une rançon » aux pirates somaliens qui retenaient le voilier Tanit, rompant là avec une attitude traditionnelle d'extrême discrétion des gouvernements sur le sujet.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait assuré en novembre 2008 qu'il n'y avait pas de doctrine française en matière de paiement de rançon. « S'il y en avait une, je ne vous la donnerais pas, mais il n'y en a pas », avait-il dit sur Canal+, interrogé sur l'enlèvement en Afghanistan d'un humanitaire français, Dany Egreteau, libéré en décembre 2008. Pas plus tard qu’hier, toujours sur Canal +, le même Bernard Kouchner s’est montré beaucoup moins prudent évoquant précisément la possibilité d’une rançon dans le cadre de la libération d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.


Revendications financières, diplomatiques, politiques etc.

Il existe plusieurs types d’otages comme l'explique l'ancien ambassadeur Jean-Christophe Rufin : « Pour les otages d'Areva, officiellement, on ne négocie pas, car on est dans la doctrine nouvelle de Paris. Mais en même temps, comme ces otages ont été pris chez Areva, rien n'interdit à l'entreprise d'avoir ses propres canaux. Les contacts privés existent donc, mais discrets, d'où la chape de plomb autour de ces négociations ».

Selon Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement sécurité de la DGSE : « il y a une composante islamiste, banditisme, trafic, mercenaire, le tout habilement mélangé dans un shaker ». D’où des prises d’otages assez longues, des revendications financières mais aussi diplomatiques, politiques, en termes de libération de détenus etc.

Les journalistes-otages constituent une monnaie d’échange particulière pour les ravisseurs. Au Liban, dans les années 80, l'enlèvement de journalistes était devenue une industrie. Tel Juppé, à la libération des otages d'Antenne2  en 1988, Charles Pasqua déclarera: «Nous n'avons cédé à aucune revendication, pas un franc, pas un dollar, pas un mark». Outre la fin du soutien de la France à l'Irak, le Jihad islamique, pour déminer le terrain, la France épurera une dette de 200 millions à la Syrie et l'Iran sera indemnisé à hauteur de 330 millions de dollars.

Dans un reportage exclusif diffusé mercredi sur le site de Paris Match, l'envoyé spécial du journal en Afghanistan, Michel Peyrard, raconte le déroulement des négociations engagées pour la libération de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, du côté des ravisseurs.

Le journaliste a pu rencontrer le « commandant Z », l'émissaire de Qari Baryal, le commandant taliban qui retenait les deux reporters de France Télévisions. Qari Baryal « figure en bonne position au sein de la liste des commandants les plus traqués par la coalition internationale », selon Michel Peyrard.

« Qari Baryal a fait récemment savoir à Quetta (NDLR, la ville où siège l’organe suprême des talibans ) qu’il fallait accélérer les négociations ou qu’il traiterait lui-même directement avec les Français »  explique le commandant Z: « Vendredi 24 juin. Nouveau contact avec le commandant Z. Les évènements s’accélèrent. Le message de Baryal a été entendu par l’organe suprême des insurgés. Selon notre interlocuteur, les talibans ont revu à la baisse leurs exigences financières — pratiquement de moitié — et ne demande plus que l’élargissement de deux des leurs, contre quatre précédemment, en échange de la libération des otages: le maulavi Ihsanullah, capturé blessé en janvier dernier dans le district de Tagab, en Kapisa, et Mohamad Yunus, un important taleb ».

Les fonds spéciaux de la DGSE

Outre l'élargissement des prisonniers, c'est la rançon qui constitue le « dur » de la négociation. Les rançons sont devenues un véritable pactole pour les groupes terroristes, le kidnapping une activité lucrative. L'euromillion du terrorisme ! Selon certains spécialistes, AQMI tirerait 90% de ses ressources des rançons obtenues contre libération.
Et la mort de deux français au Niger, le 7 janvier 2011, tués lors d'une opération de libération menée par les services français dit bien la difficulté de définir une doctrine ferme sur la question. Selon le quotidien londonien Times, la France, l'Allemagne et l'Italie auraient versé 45 millions de dollars pour la libération de leurs ressortissants en Irak.

Pour la France: 10 millions pour la journaliste Florence Aubenas, du quotidien Libération, libérée en juin 2005 après 157 jours de détention; 15 millions pour les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot, libérés en décembre 2004 après 124 jours de détention.

La DGSE dispose de fonds spéciaux votés par le parlement français (53,9 millions d'euros en 2011).
Plus qu'une rançon, les agents de la DGSE préfèrent expliquer qu'on achète une information, un silence,  un soutien, on rémunère des intermédiaires.

Fin août 2010, après l'exécution de Michel Germaneau, deux otages espagnols, Albert Vilalta et Roque Pascual, étaient libérés par AQMI. Cette libération aurait donné lieu au paiement d'une rançon et à la libération d'un membre de l'organisation. La France dénonce alors l'attitude espagnole dans le règlement de cette affaire
craignant une surenchère. AQMI parle quant à elle d'une « leçon pour la France et ses services secrets qui devront en tenir compte à l'avenir ». Si les autorités françaises ont toujours nié la possibilité d'un dialogue avec ses ravisseurs, dans le cas des journalistes de France 3, les liens avec les intermédiaires étaient réguliers.
Régis Soubrouillard - Marianne
 





[ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact rgrs ]

© VIP Blog - Signaler un abus