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Le double piège de la campagne 2012
01/07/2011 09:12
Qui a le plus de chances de battre le Président sortant ? Le thème répond aux aspiration de bien des électeurs de gauche. Mais est-ce la meilleure stratégie pour battre Nicolas Sarkozy ?
La campagne présidentielle commence par le round des primaires. Cet agenda, voulu par le PS, les écologistes et le Front de gauche, comporte un double piège.
Piège numéro un : chacun des candidats de l’opposition ne mène plus une bataille d’idées mais tente de démontrer que sa candidature est celle qui a le plus de chances de l’emporter face à Nicolas Sarkozy. On ne parle plus de la France, des problèmes de ses habitants, de sa confrontation à un système mondialisé en crise, mais du profil de du meilleur challenger du Président : doit-il être « normal », « serein », calme, bon en com, solide nerveusement ? François Hollande est déjà tombé à pieds joints dans ce piège avec sa thématique du candidat « normal », même s'il a, dans un second temps, tenté de corriger le tir en mettant en avant ses emplois jeunes. Martine Aubry vient, elle aussi de lancer sa campagne sur une thématique ciblée contre l'anti-sarkozysme. Martine Aubry s'est présentée aux Français en ennemi frontal, fractal de Sarkozy, opposant « sa » France, généreuse, unie, confiante et sûre de ses valeurs à celle, individualiste, frileuse et repliée qu'est censé incarner l'actuel Président. Libération lui a montré la voie le jour-même de sa déclaration :
Alerte au vol de campagne
Tel est en effet le souci de beaucoup d'électeurs : qui peut nous débarrasser de Sarkozy ? Et bien entendu, on ne peut que les comprendre. Mais cela n'empêche pas de se demander si la méthode est la bonne pour battre le Président, ou si cet anti-sarkozysme résolu ne peut pas se révéler, un peu comme en 2007 d'ailleurs, une chance pour sa reconduction. Pendant que Martine Aubry et François Hollande, que pas grand chose ne distingue sur le fond, vont mener une bataille d'incarnation de la France de gauche, Sarkozy, lui, veut montrer à la fois qu'il travaille sur le long terme (cf. la thématique du Grand Emprunt) et qu'il a les mains dans le cambouis pour sortir le pays de la nasse.
Or, Martine Aubry s'est, dans sa déclaration de campagne, mise dans la roue de Libération : son axe de campagne sur le redressement du pays est tout entier centré sur l'anti-sarkozysme : il ne s'agit pas de proposer des solutions aux Français, de leur dire comment la France peut tirer son épingle du jeu dans la mondialisation, comment elle peut imposer son dessin européen à l'Allemagne. Toutes ces questions, censées être trop compliquées risquent de fait d'être écartées de la campagne.
Piège numéro deux : nous l’avons déjà évoqué sur Marianne2, la menace d’un 21 avril à l’envers ou à l’endroit. Deux candidats dits de second rang, Jean-Louis Borloo et Nicolas Hulot, ont déjà annoncé qu'ils étaient prêts à se retirer en cas de risque de présence de Marine Le Pen au second tour. La candidature de Villepin semble de plus en plus hypothétique, et s'ils refusent aujourd'hui d'évoquer toute hypothèse de retrait, on n'imagine guère Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly rester insensibles à ceux qui leur feront porter la responsabilité d'un « deuxième 21 avril. »
D'où le deuxième piège de la campagne. Qui comporte trois inconvénients majeurs :
2) celui de donner les clefs de la sélection des candidats aux instituts de sondage; or, les écarts importants enregistrés ces derniers jours (4-5 points en plus ou en moins à Sarkozy et Marine Le Pen selon les instituts) donnent à penser que les redressements opérés par les professionnels des études d'opinion, peuvent jouer un rôle important, d'autant que la qualification pour le second tour peut se jouer à très peu de points;
3) celui, enfin, de focaliser les électeurs sur la dimension « course de chevaux » de la présidentielle, au lieu de les intéresser comme citoyens aux programmes des candidats.
La focalisation sur l'issue finale avant même le début de la campagne n'est pas une nouveauté dans la vie politique française. En 1995, les médias avaient activement milité pour un duel Balladur-Delors avant de se contenter de celui opposant Lionel Jospin à Jacques Chirac. En 2002, ils annonçaient une victoire de Jospin dans un fauteuil, le conduisant à sous-estimer gravement le premier tour avec l'issue fatale qu'on a connue. En 2007, l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s'est très vite imposé comme une évidence que, cette fois-ci François Bayrou, le troisième homme, n'a pas pu troubler. Mais le contexte actuel est celui d'un entre deux crises. Rarement les sentiments de fragilité et d'anxiété, qui touchent massivement les classes moyennes, n'ont été aussi forts. Dans ces conditions, le risque de voir une bataille centrées exclusivement sur les personnes - avec tous les risques de coups bas et de boules puantes - sans véritable opposition de projets, peut « voler » la véritable campagne électorale à laquelle les citoyens français aspirent confusément.
Philippe Cohen - Marianne
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