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Pourquoi Lagarde est partie au FMI l'esprit tranquille...
04/07/2011 08:22
Malgré sa mise en cause dans l’affaire Tapie, Christine Lagarde a été nommée à tête du FMI. En effet, le départ en retard du procureur Jean-Louis Nadal de la Cour de Cassation pourrait bien favoriser une issue positive pour l’ex-ministre. D'où sa nomination, moins «risquée» qu'il y parait...
De Bercy au FMI. Mardi, Christine Lagarde est devenu la nouvelle directrice générale du FMI en remplacement de Dominique Strauss-Kahn. Si Martine Aubry a accueilli avec bienveillance sa candidature, on est en droit de s’étonner sur la pertinence de nommer l’ex-ministre des Finances à la tête de l’institution financière, vu les casseroles qu’elle traîne.
En effet, un référé de la Cour des comptes, document révélé par Marianne2 en février, a dénoncé les « dysfonctionnements » dans le choix par Christine Lagarde d'une procédure d’arbitrage pour trancher le litige financier entre Bernard Tapie et le CDR (qui gère les actifs « pourris » du Crédit Lyonnais). Arbitrage qui a permis à l’homme d’affaires de récolter 220 millions d’euros… venant de l’Etat. Suite à cela, le 10 mai, le procureur général de la Cour de cassation Jean-Louis Nadal a décidé de saisir la Cour de Justice de la République en vue d’une procédure pour « abus d’autorité » contre l'ex-ministre des Finances.
Cette affaire n’a pas empêché l’Elysée de soutenir la candidature Lagarde récoltant même des soutiens à gauche. De l’inconscience ? A moins qu’en haut lieu, on ait confiance sur l’issue de la procédure… Tout est une question de calendrier. En effet, Jean-Louis Nadal, pièce maitresse du dossier, est parti ce jeudi à la retraite. Et pour l’heure, aucun remplaçant n’a été désigné.
Procédure retardée ?
Reste à savoir si cette vacance va profiter à Lagarde. Le 8 juillet, la commission des requêtes de la CJR va décider si une enquête doit être ouverte sur le cas Lagarde en vue d’un éventuel procès. Si tel est le cas, la commission devra alors transmettre le dossier au procureur général de la Cour de cassation qui saisira alors la commission d’instruction.
Mais le 8 juillet, Nadal sera déjà parti et sans successeur pour passer la main aux magistrats instructeurs. Au ministère de la Justice, on nous assure qu’ « il n’y aura pas de vacance du poste, un intérim est prévu ». Intérim assuré par Cécile Petit, plus ancienne des premiers avocats généraux, les adjoints de Nadal, comme indiqué par la loi. L'enquête contre Lagarde sera-t-elle bloquée pour autant ? « Aucun commentaire », répond-t-on à la Chancellerie.
Et jusqu’à quand durera cette période d’intérim ? Car, pour l’heure, aucun magistrat n'est sorti du chapeau. Quatre noms circulent cependant pour remplacer Nadal. Cécile Petit, l'intérimaire, Gilbert Azibert, autre premier avocat général à la Cour de cassation et ex-secrétaire général du ministère de la Justice, François Falletti, procureur général de Paris et le favori Jean-Claude Marin, procureur de Paris. Le CSM, qui devra donner son avis, en est encore au stade des auditions. Puis le Ministère de la Justice proposera un nom, le CSM se prononcera une nouvelle fois et le lauréat sera nommé en Conseil des Ministres.
Résultat, compte tenu des vacances, le remplaçant de Nadal ne devrait pas être en poste avant la fin de l’été selon Le Figaro. Au ministère de la Justice, « on n’a pas de nom, pas de calendrier » pour cette promotion. Le départ de Nadal était pourtant prévu depuis longtemps. Mais il est vrai que l’on est pas pressé de nommer celui qui devra crucifier (ou non) Christine Lagarde.
Un proche de Sarkozy promu ?
Quand bien même le nouveau procureur général serait nommé rapidement, l’Elysée a toujours de quoi se rassurer. Jean-Claude Marin, le favori, a toujours été vu comme un proche du chef de l’Etat. C’est lui qui représentait le ministère public face à Dominique de Villepin lors du procès Clearstream, est devenu, à ce titre la bête noire de l’ex-Premier ministre. En cas de procès, c’est aussi lui qui représentera de nouveau le ministère public face à Lagarde.
Et l’ex-ministre peut s’estimer heureuse d’avoir échappé à Nadal. Ce dernier, s’il n’a pas la verve politique des juges Marc Trévidic ou Serge Portelli, a souvent montré sa totale indépendance à l’égard du pouvoir exécutif. L’année dernière, lors de ses vœux à la Cour de cassation, il a critiqué la réforme (avortée) de la procédure pénale. C’est lui qui la lancé la procédure contre Woerth devant la CJR pour l'affaire de l'hippodrome de Compiègne. En janvier dernier, se sachant sur le départ, il avait prononcé un discours incendiaire contre la politique pénale du chef de Nicolas Sarkozy. En juin, il publiait dans Le Monde une tribune appelant à la création d’un poste de « procureur général de la Nation » à la tête des parquets de France et « indépendant du pouvoir politique ». Une réforme qui couperait le lien entre le ministère de la Justice et les procureurs.
Des prises de positions qui ont été brandies par Christine Lagarde pour décrédibiliser Nadal pointant son « hostilité à l'égard du chef de l'Etat ». Pour elle, la saisine de Nadal est « factuellement, pour certains aspects, fausse et juridiquement très curieusement fondée ». Avec Jean-Claude Marin nommé à la Cour de Cassation, Lagarde et l’Elysée auront certainement l’esprit plus tranquille. Ce ne sera pas le cas de la Justice.
Tefy Andriamanana - Marianne
Dessin : Louison
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