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Créé le : 10/01/2011 15:32
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L’affaire DSK : leçons de choses

05/07/2011 17:03

L’affaire DSK : leçons de choses


A l’heure où l’accusation de viol contre Dominique Strauss-Kahn s’effondre au point qu’on annonce un abandon pur et simple des poursuites, beaucoup de questions se posent encore pour toutes celles et ceux qui dès le début ont exprimé leur scepticisme, à commencer par une majorité de français si on en croit les enquêtes d’opinion publiées depuis son arrestation.

Si l’ancien directeur du FMI a été l’objet d’une manipulation, est-elle antérieure ou postérieure aux faits avérés ? A t-elle pu trouver sa source dans le seul milieu de dealers new-yorkais ? L’instantanéité de l’arrestation, de la mise en accusation sur des charges très lourdes, de l’exhibition télévisée du prévenu en situation de coupable indiscutable relève-t-elle du seul “emballement” judiciaire et médiatique américain ?

Il n’y aura peut-être jamais de réponses à ces questions. Mais ce qui est plus intéressant, c’est ce que l’affaire révèle du climat français sur trois questions essentielles : la dégénérescence de la vie politique, le débat sur l’avenir de notre système judiciaire, et la place du médiatique.

La dégénérescence de notre vie politique

En quelques heures, dans le pays des droits de l’homme et du citoyen, l’individu Dominique Strauss-Kahn a été placé en situation de symbole d’une oligarchie au dessus des lois. Il n’en était pas, nous a t-on dit, à son coup d’essai. S’il fut jusque là épargné de toute poursuite, c’est grâce à la protection multiforme que s’accorde entre eux les puissants.

 Eric Woerth, Frédéric Mitterrand, Christine Lagarde, et comme eux autrefois Roland Dumas et bientôt peut-être Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy dans l’affaire de Karachi : tous coupables parce que tous pourris ? Tous innocents ? Peut-être pas. Mais il y a depuis des années ce glissement progressif : de la remise en cause d’un système, en effet oligarchique, où pouvoirs politique, financier et médiatique se concentrent bel et bien dans les mains d’une petite minorité aux revenus exponentiels tandis que la France s’appauvrit. On passe à la criminalisation des individus au nom de la morale. La recherche de boucs émissaires se substitue au débat sur le profond changement de cap politique et économique dont nous avons besoin.

Toute l’histoire de France depuis un siècle, comme celle du monde, devrait pourtant servir de leçon : la substitution de la morale à la politique a toujours été un formidable effet de diversion qui a en définitive servi ceux qu’on prétendait combattre.

La morale -encore faudrait-t-il en définir les contenus - est une dimension du débat public. Mais si elle vient remplacer la loi et la politique, elle conduit à la manipulation des signes et des symboles qui profite à ceux-là mêmes qu’elle dénonce de façon sélective au gré des “affaires”. Et si on veut y réfléchir, on peut observer que la principale charge dans cette direction ne vient pas du “populisme”, mais bien du système oligarchique lui-même, et où le réflexe de Marine Le Pen d’être la plus radicale à faire de Dominique Strauss-Kahn un coupable à l’avance agit comme un appoint et non comme une opposition.

L’avenir du système judiciaire français

La dénonciation du système d’instruction français , où un juge indépendant enquête à charge et à décharge, où le parquet agit au nom du ministère public mais ne prononce pas la mise en examen, a été dénoncé aussi bien par l’oligarchie française ( le pouvoir du juge d’instruction serait exorbitant surtout s’il s’en prend à des personnalités) que par l’Union Européenne qui considère que les procureurs ne sont pas des “vrais” magistrats, soupçonnés d’être aux ordres, comme si les responsables politiques, seuls élus, n’avaient pas pour devoir d’avoir une véritable “politique pénale”, dés lors que la justice n’est justement pas un pouvoir qui est indépendant parce qu’il ne relève pas du suffrage universel, mais une autorité dont les décisions le sont . Quand au secret de l’instruction, au motif qu’il serait bafoué par les médias, il serait obsolète.

Toutes les tentatives récurrentes pour supprimer le juge d’instruction, juge indépendant qui agit et protège aussi bien les présumées victimes que les présumés coupables, tendent toutes à nous faire dériver vers un système “attaque-défense” où les procureurs, devenus une institution indépendante de l’autorité publique, conduisent les enquêtes à charge, tandis que la défense agit en sens inverse.

La complaisance télévisuelle dans l’affaire Strauss-Kahn a été l’occasion rêvée de peser dans cette direction. La mise en scène de l’inculpation a plus que distillé l’idée de l’impartialité de la justice américaine, sévère pour les puissants comme pour les pauvres, alors que notre système “secret” protégerai les nantis.

On a vu ce qu’il en est en fait : un juge, qui plus est élu, et donc à la recherche permanente de sa réélection, est sous la pression constante non pas d’abord de son devoir fixé par la loi, mais de cette pieuvre informe qu’est l’opinion publique du moment. Dans ce système “attaque-défense”, c’est le prévenu fortuné qui est favorisé, lui qui a justement les moyens d’une contre-enquête sérieuse. Que serait devenu dans ce système un prévenu qui n’aurait pas eu les moyens de Dominique Strauss-Kahn ? Poser la question, c’est y répondre.

La morale schizophrène américaine, pays des injustices sociales extrêmes, produit un système judiciaire qui ne protège pas les justiciables, mais remet leur condamnation aux lois du marché, et où les couloirs de la mort sont remplis de pauvres, noirs, et où régulièrement l’innocence des exécutés par une procédure aveuglée par la recherche du bouc émissaire est révélée des années plus tard : voilà où nous ne devons pas aller.

La futilité médiatique

On en dira autant du rôle des médias dans notre société. On pourrait lire avec amusement l’éditorial du “Monde” du 2 Juillet qui fait “l’éloge de la lenteur ”et de la prudence quand on le compare au billet d’un de ses rédactrices en chef un mois plus tôt.

Tirant les leçons de l’affaire le 27 mai 2011, Sylvie Kaufmann y écrivait, au sein d’un article au style faussement nuancé propre aux colonnes de son journal : “ C’est un fait difficilement contestable : en considérant le comportement privé de la classe politique comme hors sujet, même lorsqu’il jette une ombre évidente sur la personnalité de l’élu ou du ministre, la presse ne fait pas son travail ”.

Elle y regrettait que “ Nous avons une loi interdisant l’atteinte à la vie privée, mais nous n’avons pas de loi sur la liberté de l’information (sic) sur le modèle de celle qui, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, force l’administration à s’ouvrir. Lorsqu’il y a évolution en la matière, c’est sous l’effet de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.”

Nous passerions ainsi d’une presse d’information à une presse de surveillance, parachevant ainsi la prise du pouvoir des médias ce sur ce qui n’est déjà plus une démocratie politique, mais deviendrait un système d’opinion ou des citoyens manipulés par des chasses aux sorcières sélectives selon les besoins du moment seraient priés de confirmer dans les urnes, en réalité par un vaste sondage à échelle réelle, les réponses voulues aux questions formatées au préalable.

Exagération ? Mais il suffit de voir comment le même journal relaie la Commission Européenne et la nouvelle directrice du FMI dans leur exhortation à voir l’opposition grecque abdiquer tout refus de la mise sous tutelle de leur pays pour constater que la logique médiatique est une : l’avènement d’une époque post-démocratique qui renvoie le suffrage universel à une pure apparence , tolérée seulement dans la mesure ou elle ne contrarie pas les exigences de la course folle et infinie au profit maximum

Idole d’avant-hier, démon hier, nouvelle idole peut-être demain, on ne nous dit évidemment rien pendant tout ce temps de la réalité de la politique dont Dominique Strauss-Kahn s’est fait le continuateur au FMI et qu’il appliquerait par malheur demain à la tête de la France.

S’il n’y pas de “populisme” dans une partie du monde anglo-saxon, c’est qu’il est déjà organisé par le pouvoir lui-même comme écran de fumée moral et comme meilleur garant en dernier ressort de sa stabilité. C’est là qu’on veut nous entraîner et où nous n’irons pas.

François MORVAN Vice-président de Debout la République

http://www.debout-la-republique.fr/L-affaire-DSK-lecons-de-choses.html






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