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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Blair, Trichet ou le rêve d'un « Empire d'Europe »

06/07/2011 08:13

Blair, Trichet ou le rêve d'un « Empire d'Europe »


Où l'on apprend que Tony Blair, autrefois «caniche de Busch», fait la promotion de l'Europe-puissance, tandis que Jean-Claude Trichet reçoit le prix Charlemagne. Un parfum d'empire pour Pierre Lévy.


Merci Tony. Depuis qu’il avait dû s’exfiltrer du 10 Downing Street pour cause d’impopularité record, Anthony Blair semblait discret. Le voilà qui réapparait à la faveur d’un entretien tonitruant (1) où il lâche sans ambages : « la raison d’être de l’Europe, ce n’est pas la paix, c’est la puissance ».

Venant de celui qui gagna outre-Manche le sobriquet de « caniche de Bush », cet aveu est le bienvenu : il pulvérise l’ânerie selon laquelle une Europe intégrée permettrait « de tenir tête aux Américains » ; et il constitue un admirable coup de poignard dans le dos des innombrables adeptes de l’inusable antienne selon laquelle « l’Europe, c’est la paix ». Pas du tout, affirme donc celui qui semble toujours guigner le fauteuil d’Herman Van Rompuy : il faut une Europe intégrée pour affronter les puissances émergentes.

Certes, M. Blair est loin d’être le premier à rêver d’une « Europe-puissance » ; mais jusqu’à présent, une telle rhétorique semblait plutôt relever de gesticulations velléitaires. Certes, les agressions occidentales n’ont pas manqué ; mais les principales n’étaient pas conduites sous le drapeau de l’Union européenne, voire soulevaient en son sein plus d’une contradiction.

On aurait tort, cependant, de prendre la sortie de l’ancien premier ministre britannique à la légère. Pour trois raisons au moins. La première est que ce dernier, en matière de guerre, n’est pas qu’un théoricien. La deuxième a trait à la présente configuration géopolitique mondiale. Il y a vingt ans tout juste, 1991 fut l’année charnière : première guerre du Golfe et disparition de l’URSS – l’imminence de celle-ci rendant possible le déclenchement de celle-là. On peut ensuite dérouler le film : 1991-1995, dislocation sanglante de la Yougoslavie, ostensiblement encouragée de l’extérieur ; 1999, trois mois de bombardements sur la Serbie ; 2001, invasion de l’Afghanistan ; 2003, seconde guerre du Golfe. Et ces derniers mois, tout paraît s’accélérer, depuis la capture du président Gbagbo jusqu’au pilonnage de la Libye. Dans ce dernier pays, les dirigeants occidentaux semblent déjà vouloir humer le cadavre du Colonel Kadhafi, mêlé à une charmante odeur de pétrole. Et l’on ne jurerait pas que la Biélorussie ne soit pas bientôt dans le collimateur.

La troisième raison pourrait être trouvée dans un livre de Robert Cooper, présentement conseiller personnel de Catherine Ashton (actuelle chef de la diplomatie européenne, qui doit sa carrière à M. Blair), mais qui fut surtout l’inspirateur de la politique étrangère blairiste. En 2002, le diplomate écrivait : « toutes les conditions pour l’impérialisme sont là (…) le faible a plus que jamais besoin du fort, et le fort a besoin d’un monde ordonné. (…) Ce dont on a besoin, c’est d’une nouvelle sorte d’impérialisme, qui soit acceptable dans le contexte des droits de l’homme et des valeurs cosmopolites ». Quelques lignes plus loin, il précise son propos : « l’Union européenne postmoderne correspond à cette vision d’un empire coopératif ».

Cet éloge de l’état d’esprit impérial n’aurait pas déplu à Jean-Claude Trichet. Celui-ci vient de se voir décerner le prix… Charlemagne. Le président de la Banque centrale européenne a saisi l’occasion pour lancer l’idée d’un ministre européen unique des finances (perspective immédiatement saluée par le Commissaire Michel Barnier, et l’ancien Commissaire Pierre Moscovici). Au fond, rien de plus logique : un empire qui entend affirmer sa puissance à l’extérieur doit veiller à ce que l’ordre économique règne chez ses propres sujets.

Pour l’heure, les inventeurs historiques de la démocratie, les Grecs, sèment le trouble. Au point d’inquiéter la diète impériale. Ainsi, l’eurodéputé allemand (chrétien-démocrate) Elmar Brok mettait récemment en garde : « ou bien l’UE devient plus forte et plus efficace ; ou bien, dans trois ans, elle se désagrègera comme le Saint-Empire romain germanique » (2). La comparaison est édifiante.

Et la prédiction, réjouissante.

Pierre Lévy


(1) The Times, 09/06/11
(2) Süddeutsche Zeitung, 16/06/11

Retrouvez Pierre Lévy sur le site du Nouveau BRN.






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