Aussitôt dit, presque aussitôt fait. Bruxelles a entériné la possibilité de rétablir des frontières nationales dans l'espace Schengen. « Cela ne remet pas en cause le principe de la liberté de circulation » des citoyens au sein de Schengen mais « permet de contrôler cette liberté de circulation », assurait alors le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy.
« L'analyse reste communautaire, mais la décision de rétablir le contrôle aux frontières doit rester nationale », expliquait-il encore soulignant les difficultés à surmonter si la décision de rétablir des frontières nationales devait être prise à l'unanimité, ou à la majorité qualifiée.
« Une décision qui doit rester nationale ». La déclaration n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Le Danemark s’est précipité dans la brèche.
Sans concertation préalable avec les autres pays concernés, le Danemark a proclamé son intention de rétablir des contrôles douaniers permanents à ses frontières nationales avec l'Allemagne et la Suède. L'opposition danoise a multiplié les manoeuvres pour tenter de retarder ou d'empêcher son vote au parlement. Directement concernée par cette mesure danoise, l'Allemagne s'était dite « très critique ».
La polémique a pris encore plus d’ampleur quand le vice-ministre des Affaires étrangères allemand, Werner Hoyer, a publié une tribune dans le Berlingske, dans laquelle, sans toutefois ouvertement citer de pays, il soulignait que « ceux qui regrettaient les contrôles frontières niaient les résultats primordiaux obtenus par l’Europe et jouaient avec le feu du nationalisme ». Des propos qualifiés de « pur n’importe quoi » par le ministre de la Défense danois, le conservateur Lars Barfoed.