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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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La crise continue son petit chemin

10/07/2011 20:57

La crise continue son petit chemin


On a coutume de dire qu'il est bien difficile de faire des prévisions économiques et en général c'est vrai. Surtout si l'on s'intéresse à des données précises comme le taux de chômage français dans un an, ou le taux de croissance de l'Italie dans six mois. Les économistes sont incapables en réalité de faire ce genre de prévisions. Mais ce n'est pas nécessairement leur faute, c'est la complexité monstrueuse des interactions qui rend aussi difficile ce genre de précisions. On peut toutefois avoir une idée des orientations globales d'une situation en fonction de quelques réflexions assez simples. Ainsi même si le déclenchement de la crise des subprimes était prévisible, et fut prévu d'ailleurs par certains économistes comme Jean Luc Gréau, qui en avait fait une très précise prédiction dans "L'avenir du capitalisme" sortie en 2005, on reste dans le brouillard sur la question du minutage. On peut dire que l'on va dans le mur, mais sans avoir une idée précise de comment, ou quand, les évènements négatifs se produiront. Ce fut le cas pour le déclenchement de la crise, mais c'est également vrai pour son aggravation que l'on sait maintenant inéluctable eu égard aux politiques menées par les différents gouvernements de la planète.

 

La crise de l'euro va s'aggraver

Si la crise est essentiellement centrée sur l'occident, il ne faut pas oublier que cette région étant au centre de la demande mondiale, sa crise finira tôt ou tard par toucher les pays exportateurs. Ces derniers ont récemment bénéficié d'un second souffle, notamment la Chine et l'Allemagne, parce que les USA et une partie de l'Europe ont pratiqué des politiques contracycliques et laissé les déficits publics s'envoler. Mais en absorbant l'essentiel des effets de ces politiques contracycliques par leurs excédents commerciaux les pays excédentaires en ont réduit les effets sur l'emploi et donc sur la solvabilité finale des états les ayant pratiqués. À cela s'ajoute la crise de la dette en Europe qui est en train de prendre son régime de croisière en touchant les grands pays de la zone euro. En effet alors que les yeux sont encore braqués sur la Grèce ou le Portugal on voit maintenant les taux italiens commencés à grimper. Or des problèmes d'endettement dans un pays aussi important que l'Italie rendront impossibles des sauvetages comme on a pu les voir en Grèce. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les taux à 10 ans italiens sont actuellement au dessus du niveau qu'ils avaient en plein milieu de la crise de 2008-09.

 

bond-du-tresor-italien.png

 

L'Italie est "too big to be saved" pour paraphraser la célèbre formule. Elle est trop grosse pour être "sauvée" à la manière grecque. Si l'on peut parler de sauvetage dans ce cas bien sûr. Mais la dégradation de la situation de la dette italienne n'est pas le seul nuage qui plane au-dessus de Rome. En effet l'Italie comme sa soeur latine la France connait une dégradation rapide et constante de sa balance commerciale. Sur le graphique suivant, on voit bien d'ailleurs l'effet de l'euro sur l'économie italienne, que l'on ne dise pas qu'il s'agit d'un hasard si la situation se dégrade en même temps que l'Italie abandonne ses anciennes politiques de dévaluations. Lors de la crise de 1992-93, l'Italie était sortie de l'ancien SME et avait dévalué ce qui lui avait fait reprendre ses exportations comme on peut le voir sur ce graphique. La croissance du pays avait alors bondi à 3-4% pendant deux ans. Alors que la France, avec l'aide de l'Allemagne, avait sauvé le "franc fort" au prix de milliards de dettes publiques supplémentaires et de millions de chômeurs, n'a pas alors connu de reprise économique. Aujourd'hui à travers l'euro l'Italie expérimente la politique du franc fort dans sa version continentale. Et l'on constate les mêmes effets que sur l'économie française à savoir une panne de croissance et une dégradation constante de la balance des paiements. Comme l'a souligné Laurent Pinsolle dernièrement la France a encore battu elle aussi son record en matière de déficit commercial. On sait donc que ces pays feront faillite s'ils restent dans cette direction, mais toute possibilité de changement en matière macro-économique est interdite par les dogmes en vigueur. L'on peut donc prévoir une crise à la Grecque en France ou en Italie même s'il est impossible de savoir quand elle aura lieu précisément. Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, mais à une plus grande échelle. On pourrait y ajouter l'Espagne qui n'est pas en meilleure forme que ce soit sur le plan de l'emploi de la dette ou du déficit commercial.

 

Balance-commerciale-italienne.png

 

 

L'euro conduit irrémédiablement l'Europe à la banqueroute, mais personne n'essaie d'en sortir ou au moins d'essayer de résoudre en partie ses contradictions fondamentales. Comme nous l'avions vue dans un autre texte, il serait théoriquement possible de garder l'Euro si au moins l'on prévoyait des mécanismes de contrôle des marchandises aux frontières des états membres et si l'on poussait les états excédentaires à relancer leurs demandes intérieures. Cependant force est de constater que l'UE choisit volontairement et par dogmatisme la politique du pire. On peut parier que même si la croissance mondiale repart, notamment celle des USA, la zone euro est dans une telle structure incohérente que le continent continuerait sa crise seul dans son coin. Il est assez drôle dans les conditions actuelles d'entendre encore des gens présenter l'euro comme une protection alors qu'il a manifestement démultiplié les effets de la crise sur les économies des pays membres. Les USA que l'on annonce par exemple en faillite ont des taux qui sont redevenus bas. Ils ont pourtant une situation économique très difficile. C'est la nature de l'euro et l'impossibilité des nations européennes en crise de pouvoir rééquilibrer leurs commerces extérieurs qui conduit les taux à des niveaux délirants. Et ça n'est pas la dernière dégradation du commerce de détail en Europe qui nous permettra de voir une sortie au bout du tunnel.

Les USA ne peuvent plus faire de politiques contracycliques

On en vient maintenant au gros morceau celui des USA. Si le pays ne connait pas pour l'instant de crise de la dette extérieure, il faut par contre constater l'échec total des politiques de relance. C'était prévisible. Un graphique paru sur businessinsider nous montre sur une courbe l'affaiblissement progressif des effets des plans de relance aux USA , crise, après crise.

 

chart-of-the-day-the-scariest-jobs-chart-ever-july-2011.jpg

 

Ces courbes montrent le temps qu'a mis le pays pour retrouver son niveau d'emploi d'avant la crise. Les USA ont toujours gardé une vision assez keynésienne concernant les politiques de lutte contre le chômage, même s'ils ont souvent employé dans leurs discours les délires néolibéraux. Cepandent, la nature des relances était souvent de type militariste comme pendant la période Regan. La relance des commandes dans l'appareil militaire permettant la réactivation de la consommation en général dans le pays, puis le retour à la croissance économique. Les USA n'ont jamais vraiment laissé le marché jouer son jeu dans les crises économiques et c'est cela qui a évité à l'Amérique de sombrer comme les Européens dans le chômage de masse permanent. Du moins jusqu'à aujourd'hui.

Cette courbe montre en premier lieu les difficultés actuelles de l'économie USA où l'on voit bien que la situation de l'emploi ne s'améliore pas. Mais elles montrent aussi la divergence qui a commencé à se faire sentir dès les années 90. En effet dans la crise de 1989-90 les effets de la relance avaient déjà mis plus de temps qu'en 1981 à se faire sentir. La crise de 2001,elle, a été plus longue que celle de 1990 avant que le plan de relance de Bush ne résorbe le chômage. La relance concernant la crise de 2007 met encore plus de temps que celle de 2001 à réduire le chômage. En supposant bien sûr que les USA puissent revenir un jour au niveau d'emploi d'avant la crise. Comment ne pas voir ici les effets directs de la libéralisation des marchandises et des effets de la montée en puissance de l'Asie émergente? Car les USA se retrouvent aujourd'hui dans la même situation que la France de 1983, l'essentiel du plan de relance augmente les importations, déséquilibre la balance commerciale, et n'améliore que partiellement la situation de l'emploi. Ces courbes montrent en pratique les effets de l'ouverture au commerce sur les politiques contracyclique. Jusqu'aux années 90 les USA grâce à leur isolement géographique, à leur système financier central, et à leur avance technologique pouvaient relancer leur demande intérieure sans que les effets ne soient trop absorbés par l'extérieur. Ça n'est plus le cas aujourd'hui et les USA vont soit devoir renoncer au plein emploi et aux politiques contracyclique soit renoncer au libre-échange.

Mais dans les deux cas, la mondialisation de l'économie aura du mal à se maintenir, car on voit poindre ici la nécessaire rupture des USA d'avec leur rôle de grand consommateur planétaire. Que ce soit par la contraction de leur demande intérieure, ou par le protectionnisme, les USA devront réduire leurs importations et revenir à l'équilibre. Ce faisant, ils plongeront les pays excédentaires et la planète dans une nouvelle récession. Nous sommes dans une époque où il est impossible de cacher les contradictions du système économique mondial derrière un amoncellement de dettes. Soit, ces contradictions seront résolues par la raison et une nouvelle organisation, chaque nation équilibrant son commerce avec l'extérieur. Soit le monde plongera dans des récessions à répétition et dans le chaos. La course à l'excédent commercial ne nous mènera nulle part maintenant que le consommateur en dernier ressort est parti à la retraite au Minnesota.

 

Yann

http://lebondosage.over-blog.fr/article-la-crise-continue-son-petit-chemin-78945137.html

 






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