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Hollande et Aubry tombent dans le piège de la rigueur

19/07/2011 19:28

Hollande et Aubry tombent dans le piège de la rigueur


Les deux principaux candidats PS ont fait leur l'objectif de déficit de 3% en 2013. Reprenant à leur compte, l'engagement du gouvernement, les deux candidats se lient les mains en assumant plus de 40 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques entre 2012 et 2013.

Le piège de Nicolas Sarkozy s’est donc refermé sur le parti socialiste. Ce week-end, l’un après l’autre, les deux candidats à la primaire ont adopté l’objectif de ramener le déficit public sous la barre des 3% dés 2013. Objectif qui est précisément celui du gouvernement, quand le projet du PS évoquait l’horizon 2014, sans pour autant trop s’y attarder.

Cette mise au point des socialistes n’a rien d’anodin. Si, la crise grecque constitue l’arrière fond de leur déclaration, comme François Hollande puis Martine Aubry l’ont chacun souligné, le théâtre de notre politique nationale n’est pas loin. Depuis le printemps, ce ne sont pas moins de trois textes encapsulant cet objectif de déficits à moins de 3% en 2013, le chiffre d’or embarqué dans le traité de Maastricht, sur lesquels les parlementaires ont été amené à s’exprimer. Successivement présentés par le gouvernement, tous ont été adoptés sans les voix des députés socialistes qui comme François Hollande ont voté contre.

Point d’orgue de ce tir en batterie : le texte modifiant la constitution pour mettre en place des « lois-cadres d'équilibre des finances publiques », qui comme le rappel l'exposé des motifs, « programmeront l'évolution de l'ensemble des finances publiques ».

Malgré le peu d’entrain des parlementaires de la majorité, il a été finalement adopté en termes conformes par les deux Assemblées le 13 juillet dernier. Ne reste plus au chef de l’Etat qu’à convoquer le Congrès à Versailles. Lequel, « compte tenu de l'aggravation de la situation des marchés financiers », pourrait se réunir à l'automne, comme l’a estimé François Fillon sur Europe 1. C’est précisément sur ce texte que Nicolas Sarkozy a fondé son piège à plusieurs coups. « C’est l’épreuve du feu pour les socialistes, on verra parmi eux, ceux qui sont responsables et qui voteront ce texte, et les autres », se félicitait un parlementaire UMP. « Ce n’est pas un piège. C’est en votant pour que les socialistes l’éviteront », se délecte le sénateur maire de Compiègne Philippe Marini.

En faisant la course à l’échalote sur l'air « de plus-rigoureux-que-moi-tu-meurs », les deux candidats socialistes semblent pourtant bel et bien être tombés dans le piège. Comment désormais expliquer leur opposition à un texte qui, non seulement prône cette rigueur, mais l’impose constitutionnellement ? « C’est la parole de la France qui s’est engagée auprès de ses partenaires que nous devons honorer. Cela ne nous empêchera pas de voter « non » au Congrès, si Congrès il y a », défend le député du Lot et Garonne Jérôme Cahuzac. « L’équilibre des finances publiques est davantage une question de volonté politique que de règle. En la matière, Nicolas Sarkozy n’a de leçon à donner à personne. Non seulement, il a bafoué par trois fois les rares règles qui existaient, mais sous son quinquennat la dette de la France a doublé passant de 900 milliards d’euros à 1800 milliards », poursuit, le président PS de la commission des finances, par ailleurs soutien de François Hollande.


Voilà pour l’imperium. Quid des modalités ? Sur le papier envoyé à Bruxelles le gouvernement mise sur une trajectoire de déficit partant de 5,7% fin 2011 à 4,6% en 2012 puis 3% en 2013 et enfin 2% en 2014. Mais, comme dans le tour de France, à chacun des cols l’effort est plus intense. D’autant qu’il manque déjà 6 à 10 milliards d’euros pour l’objectif 2012, portant la réalité du déficit cette année là de 4,6% à 5%, selon les documents de Philippe Marini. Pour passer à 3%, l’effort est proche de 2% de PIB : 40 milliards d’euros que le gouvernement au pouvoir en 2012, quelque soit sa couleur, devra mettre en musique budgétaire. Pour en apprécier l’intensité, 40 milliards d’euros équivalent à une année pleine de recette de l’impôt sur les sociétés (IS) !!!!


Qu’importe, les socialistes misent eux sur une vaste réforme fiscale. « Il faut impérativement stopper l’hémorragie fiscale. Nous devons remettre de l’ordre sur lIS. Comme l’a montré le rapport de Gilles Carrez, les 36 sociétés privées du CAC ne payent que 2 milliards d’impôt sur les sociétés. Cela doit changer », explique Jérôme Cahuzac. Pas de quoi cependant atteindre les 40 milliards Il faudra donc trouver des marges via des coupes dans les dépenses, alors même que la croissance reste incertaine.


Une situation qui n’a pas échappé à Thomas Piketty. Auteur lui aussi d’une proposition de réforme fiscale, proche de Martine Aubry, l’économiste s’inquiète de la tournure du débat : « Jouer à plus rigoureux que moi tu meures n’a aucun sens. Est-ce vraiment une bonne idée d’ouvrir la question du retour à l’objectif des 3% en 2013 ? C’est une décision qu’il faudra prendre en automne 2012, quand nous connaitrons la réalité de la conjoncture. Mieux vaut se concentrer sur la question de la future réforme de la fiscalité. Qui paye et combien ! »


Si le mot rigueur n'est pas prononcé, il est cependant dans tous les esprits. Ce lundi matin Benoit Hamon a tenté de l'exorciser sur RTL. Le porte-parole du PS, soutien de Martine Aubry et tenant de «l'aile gauche du parti », a ainsi effectué une ultime pirouette : « Nous disons que ces règles, dès lors que la France s'est engagée, nous les prenons, mais nous mettrons tout en œuvre pour les changer (…) il faut sortir l'investissement du calcul des déficits.» En gros, il s’agit de ne pas comptabiliser les dépenses en recherche et développements, comme celles dans l'éducation ou la formation. Des dizaines de milliards, rien que ça qui viderait justement de sa vocation de rigueur l'engagement français. Les promoteurs du nombre magique de 3 % n'en veulent pas, et personne rue de Solférino ne l'ignore.

La rigueur n'est pas seulement un piège sarkozyste, c'est aussi celui de l'Europe : voilà trois ans que les plans de rigueur grecs, portugais, italiens et anglais, loin de redresser les finances de ces pays, plombent leur croissance. Le travail des socialistes n'est-il pas de proposer une alternative sérieuse à un politique économique qui nous emmène droit dans le mur ?


Emmanuel Lévy - Marianne

 

 







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