Première victime du piège - à moins qu'elle ne soit consentante ? - François Bayrou, qui, lui, s’était abstenu sur l'ensemble du projet de loi constitutionnelle relatif à l'équilibre des finances publiques le 10 mai dernier et avait voté contre le projet de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 en octobre dernier. Dans le Figaro, le chef du Modem a réitéré son accord de principe. L’ex candidat à la présidentielle de 2007, et probable candidat à celle de 2012 dira « oui » à la « Règle d’or » si le Congrès en est saisi. Quand à Jean-Louis Borloo, l’autre probable candidat centriste, il a carrément appelé à la convocation du Congrès....
Coté socialiste on tente tant bien que mal, et plus mal que bien de sortir du piège Sarkozyste. François Hollande a expliqué mardi 25 juillet que « Nicolas Sarkozy n'a aucune leçon à donner, il a même plutôt une repentance à avouer : c'est sous son mandat que les comptes publics se sont dégradés avec la plus grande rapidité et, hélas, la plus grande intensité. »
Oui mais il y a un souci, comme disent les jeunes. Comment dénoncer le doublement de la dette sous Nicolas Sarkozy et son mépris des rares règles d'encadrement des finances publiques existantes,comment affirmer que les deux tiers du déficit sont liés à la politique du gouvernement et pour un tiers seulement à la crise et finalement voter sa fichue règle d'or ? Du coup, les engagements de François Hollande et Martine Aubry à rester en deça des 3% en 2013 risquent d'apparaitre purement formels, ce qui n'était pas le but recherché.
Voilà donc les socialistes bien refaits. Nicolas Sarkozy a sûrement fêté ça au Cap d’Agde.
Emmanuel Lévy - Marianne