|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Les Entretiens d'Antidote - Leroy versus Dupont-Aignan (I)
10/06/2011 14:01
Le 12 mai dernier, Causeur publiait une interview de Nicolas Dupont-Aignan par Jérôme Leroy. En exclusivité pour le blog, Jérôme a bien voulu me faire parvenir l’ensemble du dialogue afin que j’en publie -en deux parties- les moments occultés il y a un mois.
Jérôme Leroy – Après une parenthèse utopique de politique fiction heureuse, votre livre s’ouvre sur Maestricht, précisant la date fondatrice. Précisément, comment expliquez-vous que toutes les tentatives de rapprocher les Républicains des deux rives depuis 92 aient d’une certaine manière échoué, alors que nous étions tous plus ou moins prêts ?
Nicolas Dupont-Aignan - Pour deux raisons. Le clivage droite/gauche imprime les consciences, et une sorte de sectarisme -à droite ou à gauche, qu’importe,- empêche de dresser des ponts. Et le peuple français n’avait pas encore pris conscience de l’inanité et du caractère totalement dépassé et faux de ce clivage. Aujourd’hui, du fait du bilan général, les Français ouvrent les yeux. Nous étions en quelque sorte en avance sur notre temps. Je suis absolument convaincu que l’élection de 2012 ne va pas se jouer sur le clivage droite/gauche, mais sur le clivage mondialisation-oligarchie/réveil du peuple-République, donc sur ce concept de libération du peuple.
JL – C’est ce qu’on avait cru à un moment donné avec l’expérience de JP Chevènement, comment l’analysez-vous rétrospectivement alors qu’il avait osé franchir le pas par rapport à Philippe Seguin ?
NDA – C’était trop tôt. Il y avait encore l’espoir dans chacun des camps qu’il pourrait changer les choses. La droite et la gauche ont donc continué à tromper les Français. L’échec de l’expérience Sarkozy prouve bien que sans remettre en cause le cadre, on demeure dans le verbe.
JL - La question peut paraître iconoclaste pour un gaulliste, mais n’est-ce pas dû aussi aux mécanismes et aux logiques partisans propres à la Vème République, dont le mode de scrutin ?
NDA - C’est évident. Il faut peut-être imaginer un peu de proportionnelle. Ce sera la surprise de 2012. Je suis surpris par le nombre de courriers que je reçois de gens de gauche qui veulent voter pour moi parce que je suis le seul à remettre en cause ce cadre autoritaire et anti-démocratique qui est en train de ruiner notre modèle économique et social.
JL – Même si effectivement la monnaie est la mère de toutes les batailles [voir entretien sur Causeur], n’avez-vous pas peur d’oublier d’autres abandons de souveraineté, notamment dans le domaine de la politique étrangère ?
NDA – C’est simple à reprendre, si je puis dire. On peut sortir de l’OTAN assez facilement. Pensez qu’en période de disette budgétaire on envoie 800 militaires au quartier général de l‘OTAN ! Le cœur du problème, c’est la marge de manoeuvre budgétaire et économique. Sortir de l’euro c’est une bulle d’oxygène pour nos entreprises et c’est retrouver notre liberté monétaire. C’est au coeur de tout. On règle d’un côté le problème du budget, donc du financement de nos services publics, et on règle le problème de la croissance économique et de la compétitivité du pays. Avec une seule clé, ce qui est beaucoup. Voilà pourquoi je me suis concentré là dessus. Mais il y a d’autres exemples. Il y a l’aspect législatif, le fait que le Parlement français n’est là que pour recopier des directives décidées par d’autres. Tout est une question de liberté. Il faut reprendre en main notre liberté juridique, législative, monétaire, de défense.
JL – J’en arrive à une forme de contradiction que j’aimerais voir éclaircie. Il s’agit pour vous très clairement de casser la logique financière propre au capitalisme mondialisé devenu à peu près fou. Comment pouvez-vous envisager de le faire sans rompre d’une manière ou d’une autre avec l’économie de marché, en reprenant une économie fortement administrée. Préconisez-vous finalement un libéralisme national ?
NDA - Aujourd’hui, les petits entrepreneurs ont très bien compris que l’économie de marché était totalement pervertie dans un système oligarchique. Il n’y a pas incompatibilité entre une économie de marché régulée et une reprise en main des intérêts stratégiques de l’Etat. On peut, d’un côté, baisser les charges sur les PME et ,de l’autre, taxer les grands groupes. On peut, d’un côté, libérer les initiatives dans notre pays et, de l’autre, investir massivement dans le secteur de l’énergie en renationalisant EDF, GDF et Total et en faire les vecteurs d’investissements stratégiques. Je n’oppose pas les deux. Nous avons besoin d’un minimum d’esprit d’initiative. La France ne doit pas s’enfermer dans une espèce de néo-soviétisme dangereux qui casserait l’initiative privée. Elle ne doit pas être étouffée au niveau local par des charges, des réglementations. Mais elle doit être libérée de l’emprise oligarchique. Malheureusement, on fait exactement l’inverse à l’heure actuelle. On accable les petits entrepreneurs et on permet à des grandes entreprises -que j’appelle les oligarques- de s’emparer des services publics et des profits d’une rente sans aucune concurrence, ce qui les dissuade d’investir dans l’économie réelle.
JL – Comment inverser la tendance ?
En se débarrassant de ces parasites que sont les oligarques du régime, les grandes banques, le secteur de l’énergie. Tous ces gens fonctionnent dans une économie mixte et non plus privée. Mais à la différence de l’économie mixte de Mitterrand, c’est le privé qui commande l’Etat ! C’est dangereux. On a besoin d’initiative privée, de concurrence. L’emploi se créera par des initiatives ; le peuple français est inventif ; il y a de très bons entrepreneurs dans notre pays. Mais une petite caste de 2 à 3000 personnes s’est emparée des leviers de commande et est en train de complètement appauvrir et affaiblir notre pays. Cela rappelle un peu les fermiers généraux à la veille de la Révolution. . C’est ce qu’il faut casser pour libérer les énergies.
JL - Quels sont les services publics auxquels il ne faudrait pas toucher ? Pour lesquels on dit « le périmètre du marché s’arrête là » ?
NDA - L’éducation, la santé qui sont aujourd’hui les deux prochaines cibles. C’est tellement plus simple pour les oligarques de conquérir des marchés publics qu’ils privatisent et qu’ils rackettent que d’investir dans l’économie réelle, dans la science, d’obtenir de nouvelles positions. Il faut cadenasser le secteur de l’éducation, de la santé, reconquérir le secteur de l’énergie -absolument vital-et celui des banques, du crédit, et des transports. Tout simplement parce que dans ces secteurs, il n’y a pas de concurrence privée. Or, il y a nécessité pour un pays de taille moyenne d’avoir des économies d’échelle. Il faut donc rétablir certains monopoles publics et rompre avec les accords de Barcelone de libéralisation. C’est simple, et c’est une question d’efficacité, pas idéologique. Il faut aussi revoir le fonctionnement de certaines entreprises publiques, pour éviter qu’il y ait des citadelles de confort clientélistes. Il ne s’agit pas de dire « le public est toujours génial ». Pour le reste, il faut au contraire libérer les initiatives.
JL-: Pensez-vous que le monde enseignant soit une citadelle par exemple ?
NDA - Oui et non. L’administration du ministère est une citadelle où règnent notamment les idéologues pédagogistes qui ont fait tant de mal.
JL - Que pensez-vous de l’autonomie des établissements scolaires ?
NDA - J’y suis totalement hostile. C’est une aberration, comme l’autonomie des rectorats. Soit on a un système privé -et j’y suis hostile- soit on a un système dirigé, mais on ne peut pas avoir un système en apesanteur. C’est la pire des situations. Il faut remettre sous tension l’éducation nationale. Après l’emploi, ce sera la deuxième priorité de ma campagne présidentielle.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Thierry Saussez : Promoteur de l'optimisme ... sarkozyste !
10/06/2011 13:52
Probablement frustré par son éviction à la tête de la communication gouvernementale, Thierry Saussez vient de publier un livre de conseils destiné à rendre aux français leur optimisme et à voter pour ... Nicolas Sarkozy en 2012 !
Eloigné de la communication gouvernementale, pour avoir été fort dispendieux, Thierry Saussez essaye de rebondir. Il le fait au travers d'un livre bourré de conseils, citations et de statistiques : « Manifeste pour l'optimisme »
Statistiques qu'il voue aux gémonies, comme l'Internet, les média anxiogènes et les socialistes qui : « (..) continuent à publier des propositions sans jamais dire comment elles sont financées (...) » N'oubliant pas au passage d'expliquer que : « (...) Nicolas Sarkozy est dans la vraie vie, n'a pas de double discours et déborde d'énergie qui le fait sillonner le monde pour réguler la finance internationale et faire reculer la spéculation (...) »
Si tout le monde a oublié ses campagnes sur le pouvoir d'achat : « Pouvoir d'achat, vous êtes impatients ? Nous aussi » ou celle sur les TMS qui montrait un coude en train de parler, ou bien celle du grand emprunt . Ainsi que l'échec de son idée de propagande, qui consistait à mettre en place, une « émission de communication gouvernementale ». D'autres se souviennent par contre, qu'en pleine crise économique, celui-ci réclamait une hausse de 300% du budget de communication du gouvernement !
Je suis certain que ça ne vous étonnera pas, mais, lorsque j'ai lu « indignez-vous » de Stéphane Hessel, j'ai pensé au parcours de ce « jeune homme » de 93 ans et sa puissance de conviction. Par contre lorsque j'ai lu le dernier opuscule de Thierry Saussez, j'ai immédiatement pensé aux millions d'€ dépensés pour faire fonctionner france.fr, la fameuse vitrine de la France sur le Net
Néanmoins, Thierry Saussez l'affirme dans l'avant propos de son livre : « J'avais commencé mon ouvrage lorsqu'est sorti un best-seller inattendu, un petit livre d'à peine trente pages intitulé : Indignez-vous ! (...) J'ai trouvé dans ce livre bien des poncifs (...) la machine à déprimer, l'angle systématiquement négatif (...) le yaka, faut qu'on pour tout faire financer par l'état providence (...) »
Et Saussez de fustiger : « (...) la nostalgie d'un passé qui ne reviendra jamais (...) »
Non, ce qu'aime Saussez, c'est le modernisme ... du journal de 13H00 de TF1 ! Qualifié par lui de « moins anxiogène » que les autres, au fait qu'on y : « (...) trouve toujours du frais, de l'original, du positif (...) on va sauver des platanes du canal du Midi (...) une maison de retraite met des animaux de compagnies à disposition de ses pensionnaires (...) On sait tout de l'épicerie-café-boulangerie d'une petite commune de 250 habitants de la Manche qui connaît un succès fou avec ses brioches (...) on part régulièrement à la rencontre des français sur le terrain pour partager la vie quotidienne de postiers, marins-pêcheurs, agriculteurs (...) »
Ainsi, selon Saussez, nous cultiverions à tord, la défiance envers : la religion, l'histoire, la politique et surtout (il insiste tout particulièrement sur ce point) : L'argent. Mais aussi l'économie de marché, la compétition et la mondialisation.
Ce qui, vous en conviendrez, est assez farce, lorsqu'on sait que les « clients» de Thierry Saussez auront été : Jacques Chirac, Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy, ainsi que des chefs d'état européens et africains, qui ont utilisé des fonds publics, pour se payer ses talents. Et, anecdote : qu'au niveau français il est membre et élu de l'UMP.
Au delà de ce livre qui se veut selon Saussez, une réponse à : « (...) ce monde virtuel dans lequel nous exagérons nos souffrances, nous recourons à la victimisation et nous cherchons des boucs émissaires » (S'adresse t-il à Claude Guéant -immigration - ou Laurent Wauquiez - RSA - ? ) Il a également créé un site web sur lequel il nous propose de devenir : ambassadeur de l'optimisme précisant : « Ne vous indignez pas. C’est sans espoir et sans solution » et nous invite à jouer à : Quel optimiste êtes vous ? Permettant de gagner : une paire de Lunettes « Alain Afflelou » en édition limitée.
Pas certain que ça déride des français, préoccupés par : l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé et la qualité des soins, l'école et la qualité de l'enseignement, les inégalités sociales, le logement, ...
SLOVAR
http://slovar.blogspot.com/
| |
|
|
|
|
|
|
|
"Pour l'Allemagne comme pour la France, le choix est de sortir de l'histoire ou de la continuer ensemble"
10/06/2011 13:47
Jean-Pierre Chevènement était invité mercredi 8 juin 2011 par Ségolène Royal et Désirs d'Avenir à une "Université Populaire Participative" sur la France et la République. Il a pu exposer les grandes lignes de son livre "La France est-elle finie?".
Verbatim Express :
- Il n'y a pas d'action féconde dans la durée si elle ne s'enracine pas dans des analyses, dans une conviction longuement murie. La mienne l'est.
- Je pense qu'entre Ségolène et moi, le courant passe. Je sais qu'elle est enracinée dans l'idée que la France se fait d'elle même. Je partage également avec elle la conviction que nous ne devons pas laisser le patriotisme à la droite.
- Entre 1981 et 1983, nous n'avons pas fait le choix d'industrialisation, de poursuite des trente glorieuses c'est à dire de regain français. En acceptant le SME puis l'acte unique, nous avons fait un choix « réaliste » dans l'immédiat mais qui, à terme, n'était porteur ni pour la gauche et le socialisme, ni pour l'Europe.
- La crise actuelle de l'euro était contenue dans la vision initiale, erronée il faut le dire : celle qu'on pouvait faire une monnaie unique pour des pays très différents.
- A la question « comment sortir de la situation actuelle ? », M. Sarkozy répond « il faut garder le triple AAA ». Comment mieux reconnaître que ce sont les agences de notation qui désormais font la politique de la France ?
- Le cas de la Grèce est la démonstration « in vivo » de l'imbécilité de la démarche d'austérité.
- La solidarité européenne ne sera jamais aussi efficace que la solidarité nationale.
- Ségolène avait proposé, au congrès du PSE à Porto, de donner à la BCE des missions de croissance et d'emploi. Ce fut un tollé. Mais ils avaient tort et elle avait raison.
- Le mitterrandisme n'existe pas. Chacun a son petit Mitterrand dans la poche et le lit à sa manière.
- Il faudrait chuchoter à l'oreille de Mme Merkel un certain nombre de choses, notamment que l'intérêt de l'Allemagne n'est pas de faire cavalier seul. Son marché intérieur est la zone euro.
- Les choix à venir ne pourront se faire sans l'Allemagne. Il y a eu inversion du rapport de force. Mais notre force est politique : l'Allemagne a besoin de nous pour donner une caution européenne à sa politique. Cela ne doit pas se faire sans contreparties.
- Je ne suis pas d'accord avec Ségolène sur le domaine énergétique, c'est une litote. Le pari sur le solaire et l'éolien est sympathique, mais les coûts de revient sont aujourd'hui largement supérieurs.
- Pour l'Allemagne comme pour la France, le choix est de sortir de l'histoire ou de la continuer ensemble.
- Au cœur de la refondation d'une gauche de gouvernement qui tienne dans la durée et qui réponde à l'intérêt national comme à l'intérêt européen, il y a notre capacité à lier les valeurs de la République et les valeurs des Lumières.
- La gauche doit également se réapproprier les valeurs de transmission : valeur de l'éducation, valeur du travail bien fait. Ce ne sont pas des valeurs de droite. Jaurès avait compris cela, De Gaulle également car ils avaient la vision.
- Il faut réindustrialiser le pays. Nos grands groupes ne renvoient pas l'ascenseur, n'aident pas leur sous-traitants et ne nous permettent pas d'avoir les PMI de l'Allemagne.
- Notre travail, nous devons l'orienter vers la jeunesse, vers des générations qui peuvent, à bon droit, estimer qu'elles n'ont pas été bien traitées. Les perspectives qui leur sont offertes se sont réduites.
Le discours de Ségolène Royal est disponible sur son blog.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Dominique de Villepin dans Les Inrockuptibles (1/2): Le Président de la République doit être "le Président de tous les Français"
10/06/2011 13:41
L'ancien Premier Ministre Dominique de Villepin, candidat putatif à l'élection présidentielle, fait le tour de l'actualité et de ses ambitions pour la France.
Dans un contexte marqué selon lui par une "décomposition de la vie politique", voire par un "processus hémorragique", Dominique de Villepin déclare: "aujourd'hui, nous devrions avoir un Président qui redevienne le président de tous les Français. Et non pas quelqu'un qui se frotte les mains et jubile au coin du feu..."
Les Inrockuptibles: Dans quel état d'esprit sortez-vous du deuxième procès Clearstream?
Dominique de Villepin: On a un rendez-vous le 14 septembre. La cour d'appel donnera alors son avis. Il n'y a pas beaucoup plus à dire.
Vous êtes serein?
Sereintissime! Il n'y a pas d'éléments nouveaux dans le dossier et j'ai dit et redit, et je pense que les débats l'ont montré une nouvelle fois, qu'il s'agissait d'une affaire industrielle et non politique. J'ai regretté qu'elle ait été politisée, en première instance, compte tenu des déclarations du Président de la République.
Tout cela ne va-t-il pas de nouveau compliquer vos relations avec Nicolas Sarkozy, dont on pensait ces derniers mois qu'elles s'étaient apaisées?
J'ai revu Nicolas Sarkozy sur des enjeux internationaux de première ampleur: la situation dans le monde arabe, en Libye, les décisions à prendre pour la diplomatie française. Je suis un serviteur de l'Etat. Sur la base de l'intérêt national, les relations seront toujours naturelles et nécessaires. Sur la base du jeu politicien, je ne serai jamais un partenaire facile. C'est mon tempérament, je ne suis pas accommodant, je ne suis pas négociable, je ne transige pas, je ne "deale" pas.
Existe-t-il des possibilités d'alliance à droite et au centre pour constituer une alternative à Nicolas Sarkozy, sur le modèle de ce que propose Jean-Louis Borloo?
En tant que gaulliste, il n'est pas question pour moi d'alliances ou de combinaisons partisanes, d'autant moins qu'il n'y a aujourd'hui que des candidats virtuels sur la scène présidentielle. Et les Français ne sont toujours pas dans le temps de l'élection. En revanche, je suis tout à fait favorable à une démarche de rassemblement sur la base des idées, des énergies, permettant de renouveler en profondeur la politique de notre pays car il s'agira bien en 2012 d'offrir une alternative aux Français.
En 2012, vous comptez être candidat?
Je suis déterminé plus que jamais à peser et à compter lors de cette échéance. Sous quelle forme, à quel moment? Nous avons le temps de le voir? Nous savons d'ores et déjà que le calendrier de l'élection présidentielle sera tardif, d'autant plus tardif que nous sommes confrontés à un climat de décomposition de la vie politique.
Décomposition?
Nous sommes même dans un processus hémorragique. Tout ce que touche la politique devient scandale. L'affaire du Mediator, le débat sur l'identité nationale, et même des choses qui peuvent paraître marginales, comme la Coupe du monde de football, avec ces quelques gaillards qui dans un bus refusent de participer aux entraînements, l'affaire DSK, l'affaire Tron, tout devient polémique. Et puis tout est fait divers, émotion.
Que pensez-vous de l'affaire Strauss-Kahn?
C'est une affaire qui constitue un véritable choc, un traumatisme pour les Français. Mais c'est aussi un révélateur. Pendant des mois et des mois, sondages à l'appui, on nous a expliqué que le meilleur candidat pour 2012, c'était Dominique Strauss-Kahn. Et en une minute et demie, au milieu de la nuit, il a disparu! Voilà les Français orphelins d'un espoir qu'ils pouvaient légitimement imaginer. Mais qui vient nous parler, qui vient nous expliquer? Personne. On n'a pas entendu Nicolas Sarkozy.
Il a dit vouloir éviter la récupération politique...
On a besoin de la parole du Président, du Premier Ministre. A eux de veiller à ce que cette parole ne soit pas récupérable. Elle doit être une parole oecuménique, acceptable par tous. Quand Mitterrand est mort, Chirac s'est posé la question de savoir ce qu'il devait dire. C'était très facile de ne rien dire ou de faire un communiqué. Il a fait un discours. Il aurait pu le faire au nom du "peuple de droite". En disant par exemple: "François Mitterrand, que j'ai combattu, est un homme qui a porté un certain nombre d'idées mais dont la part d'obscurité continue de nous hanter." Jacques Chirac a décidé de faire un discours de Président de la République! Aujourd'hui, nous devrions avoir un Président qui redevienne le président de tous les Français. Et non pas quelqu'un qui se frotte les mains et jubile au coin du feu...
Source: Les Inrockuptibles (propos recueillis par Hélène Fontanaud et Marion Mourgue)
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/06/10/1931-dominique-de-villepin-dans-les-inrockuptibles-1-2-le-president-de-la-republique-doit-etre-le-president-de-tous-les-francais
| |
|
|
|
|