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Lagarde au FMI: pour un débat au Parlement!
15/06/2011 14:09
Alors que les jeunesses d’Europe se mobilisent pour réclamer un changement profond d’orientation politique, le petit « train-train » néolibéral poursuit son « bonhomme » de chemin. Pays après pays, les sociétés sont confrontées à des difficultés sociales croissantes : augmentation considérable de la précarité, baisse du pouvoir d’achat, augmentation des produits de premières nécessités – surtout alimentaires – scandaleuse stigmatisation des pauvres et de la pauvreté...
Et, Christine Lagarde va quitter Bercy pour prendre le chemin de Washington comme si tout cela allait de soi. La normalité de la mondialisation financière règne et impose sa force tranquille. Ce qu’approuvent certains à gauche. Certes, Madame Lagarde est une femme respectable mais le FMI, l’est-il et respecte-t-il les peuples ?
Quel modèle social soutient-elle ? Quelle politique souhaite-t-elle mettre en place ? Pense-t-elle que seule la rigueur imposée au peuple peut venir à bout de la crise économique et financière ? Pense-t-elle encore -comme le 27 juillet 2009 sur le 20 heures de France 2- que la taxe carbone sera la taxe « qui va sauver la planète ?», pense-t-elle encore que la « crise est finie et qu’elle est derrière nous » comme elle l’annonçait dès août 2007? … Oui souvenons-nous de cette annonce incroyable.
Si, tel est le cas, est-elle franchement la mieux placée pour occuper une telle responsabilité ? Que pense-t-elle du fonctionnement de l’euro, de la surévaluation du yuan, de notre absence de politique de change ? Que pense-t-elle du déséquilibre entre les revenus du capital et ceux du travail ? Que pense-t-elle de l’obligation faite aux Etats européens de soumettre leur budget à la commission de Bruxelles avant que nous puissions les voter ?
Des questions, il y en a encore beaucoup à adresser à Madame Lagarde. Ce sont, je pense, des questions dignes d’intérêts. Pourquoi ne peut-on avoir un débat au Parlement ? Sommes-nous déjà à ce point dans l’au-delà de la démocratie –et en ce qui nous concerne- de la République ? Après tout, le FMI ne se targue-t-il pas de « gouvernance mondiale » ?
Mais la gouvernance, n’est-ce pas le pouvoir sans les responsabilités qui devraient l'accompagner ?
------------- Consulter le blog de Christian Hutin.
------------- Source : Marianne2.fr
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Un quinquennat pour quoi ?
15/06/2011 14:05
L'Internaute a demandé à une série d'experts et de think-tanks de faire un premier bilan du quinquennat qui s'achève et de dresser les priorités de la campagne de 2012. La tribune de Marie-Françoise Bechtel, vice-présidente de la Fondation Res Publica.
Résumer le quinquennat de Nicolas Sarkozy en termes de bilan est une tâche peu aisée. Ce quinquennat, contrairement aux mandats précédents, même le mandat interrompu de Georges Pompidou, laisse le sentiment d'une oeuvre mal définie : de Gaulle a exercé ses mandats en vue du projet de redresser la France, Pompidou pour faire la transition vers un conservatisme plus classique, VGE pour moderniser en surface, Mitterrand pour changer la donne en profondeur, Chirac pour maintenir cahin-caha une France fragilisée dans un monde qui lui échappait. Une série de contradictions obscurcissent au contraire non pas l'action, ce qui est normal, mais le fond même du projet de Nicolas Sarkozy.
Que voulait Nicolas Sarkozy ? Avant tout faire la "rupture" celle que la presse économique appelait de ses voeux depuis une bonne vingtaine d'années. Revoir la protection sociale, limiter le rôle de l'Etat, en bref, mettre la France aux normes libérales. Outre une résistance mal évaluée de la société française, survient la crise financière puis économique qui va le conduire à un discours volontariste parfois même étatiste jusqu'au sein de l'Union européenne. Ainsi éclate en morceaux le projet même qui devait donner son axe au quinquennat. On a donc des morceaux de « rupture » comme la réforme des retraites ou le choix fiscaux sans aucune cohérence d'ensemble. Faute d'avoir cette croissance économique que le candidat était prêt à aller chercher "avec les dents", il eût fallu revoir les priorités de la "réforme", retombée dans la banalité du libéralisme économique le plus classique.
Un quinquennat sécuritaire ? Outre qu'on aurait du mal à voir là un projet en soi, ni le redressement de la délinquance ni surtout la course de rattrapage des fait divers sanglants à coups d'annonces législatives rarement actées n'ont pu donner une cohérence à un discours dont la réactivité et l'agitation même ont été comme un écho aux actes isolés auxquels Nicolas Sarkozy prétendait donner un caractère emblématique.
Une société moins laïque et plus chrétienne (discours au Vatican en 2008, débat sur l'identité nationale) était l'accompagnement en termes de valeurs du projet présidentiel. N. Sarkozy a renoncé à réviser en ce sens la loi de 1905 et, si l'on ne peut que s'en féliciter, on voit bien que c'est plus résignation aux fondamentaux de la société française que compréhension de ses valeurs profondes.
L'atlantisme, projet majeur et traduction en politique étrangère de la "rupture". Nicolas Sarkozy choisit de se prosterner devant Bush, président dévalué et de toute façon sortant en battant froid à son successeur qui était pourtant à l'évidence le bon partenaire. Quant au retour au sein du commandement intégré de l'Otan, il consiste à mettre fin à notre indépendance sans aucune compensation, faisant perdre à la France le rôle qu'elle pouvait encore jouer vis-à-vis de l'Est et, bien sûr, du Sud.
Quid de la réforme des institutions ? En ce qui concerne l'exécutif, elles ont finalement résisté : le partage des rôles entre le président et le Premier ministre est en train de revenir vers la normale, avec pour seul effet collatéral d'avoir désorienté et démotivé l'administration. Quant au Parlement, nouvelle contradiction cette fois, entre les pouvoirs nouveaux censés accroître le rôle des assemblées et une réforme comme la "question prioritaire de constitutionnalité" qui bride au contraire le pouvoir souverain du Parlement de faire la loi. On ne saurait oublier, au titre des contradictions, l'adoption contre le choix référendaire du peuple souverain du traité de Lisbonne.
Trop de vide et trop de plein, ainsi a-t-on envie de résumer le quinquennat qui s'achève : vide des annonces non suivies d'effet, spécialement en matière pénale et policière ; vide d'un message de « rupture » qui n'est que la reprise de la vulgate libérale mise au point au XIXe siècle et qui revient à intervalles réguliers depuis lors. Trop plein de gestes, multiplication de discours volontaristes non suivis d'effet, de symboles inutilement provocateurs (le curé contre l'instituteur)...
Dans le manque de sens de ce quinquennat, les circonstances, sans doute, ont eu leur place. Mais savoir les intégrer, savoir dépasser son projet initial comme la plupart de ses prédécesseurs ont su le faire, voilà ce qui aura manqué à Nicolas Sarkozy.
------- Source : L'Internaute
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Prime aux salariés : « Nul ne saura qui a reçu quoi, quand et combien » ?
15/06/2011 13:59
Sans surprise, on apprend que, suite au lobbying des organisations d'employeurs contre le projet de prime aux salariés : Celle-ci, rencontre, avant sa discussion, ce soir à l'Assemblée : « beaucoup de réticences des élus de l'UMP »

Le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy le « monsieur plus » du pouvoir d'achat et de la répartition des bénéfices déclarait, avec une fougue quasi marxiste : « Le compte n'y est pas pour les salariés », et de dénoncer « le siphonage des profits par les actionnaires »
Or, ce soir, commencent à l'Assemblée Nationale, les discussions sur : « le versement d'une prime aux salariés des entreprises de plus de 50 salariés dont le dividende par action augmente par rapport à la moyenne des deux exercices précédents » Voulue par notre Président nous rappelle Le Monde
Cette discussion, risque bien de mettre fin aux grands discours de l'exécutif, et laisser un goût amer à l'ensemble des salariés français. Ces mêmes salariés qui vont constater que, si l'état peut modifier le code du travail à la demande des employeurs, il ne peut les contraindre à augmenter les salaires ou accéder à : « (...) la demande des salariés d'être associés aux bénéfices des entreprises dont ils ont contribué à créer la richesse (...) »
Car, comme nous vous l'expliquions sur Slovar le 31 mai dernier dans : « Prime aux salariés : Députés et Sénateurs vont-ils donner satisfaction au Medef ? »
Laurence Parisot avait définit la stratégie de son organisation de la façon suivante : « On va expliquer aux députés, aux sénateurs » (...) Plus simplement, l'organisation patronale va effectuer, une vaste opération de lobbying auprès des parlementaires (...) »
Hier, à 24H00 du début de la discussion à l'Assemblée Nationale, le Medef a publié sur son site Web, un texte cosigné avec la CGPME et l'UPA : « La CGPME, le Medef, et l’UPA rappellent leur opposition à une prime liée aux dividendes »
Si celui-ci, rapelle l"hostilité des organisations patronales à la prime, pour des raisons plus ou moins idéologiques, comme : la non ingérence de l'état dans la vie des entreprises ou la méconnaissance des pouvoirs publics de la situation des entreprises, versant des dividendes. On notera le message ( volontairement surligné en gras sur le site), adressé aux députés
Extrait : « (...) nous appelons les parlementaires à bien peser les conséquences de leur décision. Laisser l'Etat s'immiscer dans la gestion des entreprises, c'est ouvrir la porte à une forme de dirigisme préjudiciable au fonctionnement normal de l'économie de marché. De plus, créer de faux espoirs par une mesure dogmatique contribuera à dégrader le climat social à l'intérieur comme à l'extérieur des entreprises (...) »
On pourra, au passage, faire remarquer à Jean-François Roubaud, président de la CGPME et auteur de cette phrase, qu'il a moins de scrupules à recevoir des aides de l'état ou en réclamer. Mais, obtenir le beurre et l'argent du beurre, est une statégie patronale de longue date !
Néanmoins, les députés de l'UMP semblent avoir compris le message, puisque, selon les mots du député UMP Yves Bur : « rapporteur du projet de loi rectificatif de la Sécurité sociale qui inclut le dispositif : il y a au sein du groupe UMP beaucoup de réticences à accepter ce mécanisme. On peut s'interroger sur le principe d'un telle prime (...) »
Ce qui fait dire à Alain Vidalies (PS) : « (...) A l'inverse de ce que les Français avaient compris, cette prime n'aura rien d'obligatoire : il s'agit simplement d'une obligation de négocier qui pourrait à la limite n'aboutir qu'au versement d'un euro (...) »
D'où, une issue que chacun conçoit, et parfaitement résumée à l'AFP, par un parlementaire : « Au final, on aura du mal à savoir comment cela s'est passé, et à savoir qui a reçu quoi, quand et combien »
En contrepartie, les parlementaires UMP savent parfaitement que :
le bouclier fiscal supprimé ne le sera : « (...) qu'à compter des impôts directs payés en 2011 et 2012 au titre des revenus réalisés en 2011 ». Ce qui représentera encore un coût pour les caisses de l'Etat de 550 millions d'euros en 2012 et de 200 millions d'euros en 2013, selon le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac »
Les oeuvres d'art continueront d'être exclues de l'assiette de l'ISF et que les artistes et producteurs (producteurs de disques et aux artistes-interprètes les plus fortunés) garderont leurs exonérations d'ISF
Oui, mais : « un chef d'entreprise, un rentier, un artiste, un collectionneur, contrairement à une caissière ou un employé de bureau, ça peut quitter la France et faire diminuer le rayonnement et le pouvoir d'attraction international de notre beau pays ! » expliqueront probablement, les députés UMP et les organisations d'employeurs, au salariés, en enterrant joyeusement, une des innombrables promesses ... non tenues de notre Président !
SLOVAR
Crédit image : Plantu
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Après la perte de la souveraineté monétaire, la perte de la souveraineté budgétaire
15/06/2011 13:53
Projet d’intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le projet de loi constitutionnel sur l’équilibre des finances publiques, mardi 14 juin 2011.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Cette vingt-cinquième révision de la Constitution, la troisième de la législature, va exactement à l’inverse du but proclamé par celle de 2008 de « revaloriser, nous a-t-on dit, les droits du Parlement ».
Depuis toujours le Parlement vote le budget et autorise l’impôt. C’est pour cela qu’il a été fait. Le présent projet de loi constitutionnel vise à soumettre la loi de finances et la foi de financement de la Sécurité sociale à une loi-cadre d’équilibre, nouvel instrument juridique supérieur, dans la hiérarchie des normes, aux lois financières et à la loi ordinaire. Le Conseil Constitutionnel sera systématiquement saisi de la conformité des lois de finances et des lois de financement de la Sécurité Sociale à la loi-cadre (article 9).
Première observation : c’est transformer le Conseil Constitutionnel en gardien de la bonne gestion des finances publiques. Vision surréaliste : comment le Conseil Constitutionnel pourrait-il apprécier, à l’horizon de trois ans, la fiabilité des prévisions économiques et budgétaires nécessairement fragiles ?
Ces neuf pages, qui n’ont pas la science économique infuse, à supposer qu’elle existe, pourraient déclarer les lois financières inconstitutionnelles si elles ne sont pas conformes aux lois-cadres d’équilibre ! On croît rêver !
Je fais observer, au passage, que ce projet de loi constitutionnel qui prétend figer pour au moins trois ans les équilibres budgétaires est profondément attentatoire aux droits de l’opposition et à l’idée même d’alternance. Nous avons des élections générales en 2012. Si la gauche devait l’emporter, prétendez-vous lui interdire d’appliquer le programme qu’elle aura défini ? Je ne parle pas du programme du parti socialiste, mais de celui, sûrement différent, qu’aura défendu le candidat qu’elle soutiendra devant les électeurs. Le projet de loi constitutionnel est non seulement une atteinte à la démocratie mais aussi au bon sens : si ce projet de loi constitutionnel avait été adopté en 2007, eussiez-vous pu faire voter, en 2008 un projet de loi pour venir au secours des banques, en 2009 un plan de relance pour lutter contre la récession, et en 2010 le lancement d’un grand emprunt pour impulser – insuffisamment d’ailleurs – les secteurs d’avenir ? On vous demande de voter ce projet « quia absurdum ». Parce qu’il est absurde !
En second lieu, le projet de loi constitutionnel vise à créer un monopole pour les fois financières, assorti de procédures d’irrecevabilité pour tout amendement à une loi ordinaire ou toute proposition de loi ayant une incidence fiscale. C’est une atteinte si grave au droit d’initiative parlementaire, aux prérogatives des Commission et à la loi elle-même que votre Commission des Lois propose d’y substituer « une compétence exclusive des lois financières pour déterminer l’entrée en vigueur des mesures relatives aux prélèvements obligatoires » (article 1er du projet de loi issu des travaux de la Commission).
Je ne discerne pas clairement en quoi ce dispositif, sûrement ingénieux, rendrait aux parlementaires et aux Commissions leur droit d’initiative dans la discussion d’une loi ordinaire, dès lors que sa validation resterait suspendue à l’adoption d’une loi de finance ultérieure. C’est vider de leur substance l’essentiel des travaux parlementaires, puisque le gouvernement disposera toujours d’une séance de rattrapage - si je puis dire – pour couper court aux mesures qui lui déplairaient, d’une loi préalablement votée par le Parlement. Le projet de loi constitutionnel n’attente pas seulement aux prérogatives du Parlement. Il attente aussi, paradoxalement, à celles du gouvernement puisque désormais celui-ci ne pourra plus agir par la voie des ordonnances de l’article 38, dès lors que celles-ci pourraient entrer dans le champ infiniment vaste des lois-cadres d’équilibre qui – je cite – « fixent des règles, des principes, des orientations, des normes, des plafonds de dépenses et des planchers de recettes, etc. » Bonne chance pour quiconque – Parlement, gouvernement, Conseil Constitutionnel – pour se retrouver dans le galimatias de cette usine à gaz !
En troisième lieu enfin, et suprême hypocrisie, le projet de loi constitutionnel prétend introduire dans notre Constitution un article 88-8 censé « associer le Parlement aux engagements européens ». C’est tout le contraire qui est vrai ! Nous sommes au cœur du processus de dessaisissement du Parlement.
Le projet prétend soumettre au Parlement quinze jours avant sa transmission à la Commission européenne, en avril de chaque année, le « projet de programme de stabilité ». En réalité, celui-ci définit des normes concertées, entre les cabinets ministériels français et les institutions européennes. Le Parlement qui vote le budget vers le 20 décembre est entièrement dessaisi, dès le mois d’avril, de sa compétence budgétaire fondamentale. Pour organiser ce « semestre européen », cinq propositions de règlements européens et une proposition de directive sont en cours d’élaboration.
En vertu du « pacte de compétitivité » Merkel-Sarkozy, encore appelé « pacte pour l’euro », adopté par le Conseil européen des 24 et 25 mars 2011, les volets préventifs et correctifs du pacte de stabilité et de croissance seraient renforcés : le volet préventif comporterait un principe de limitation de la croissance annuelle des dépenses par rapport à la croissance du PIB et l’obligation de constituer un dépôt portant intérêt, en cas d’écart important par rapport à la trajectoire. Volet correctif : en cas de déficit excessif, des mécanismes de sanction interviendraient, non plus de manière automatique, mais sur décision du Conseil selon, toutefois, des règles de majorité inversée véritablement extravagantes : la sanction s’appliquerait s’il n’y avait pas trois cinquièmes des Etats pour s’y opposer !
Une proposition de directive enfin prévoit « la mise en place d’une planification budgétaire pluriannuelle s’appliquant à l’ensemble des administrations publiques » et « des règles budgétaires chiffrées faisant l’objet d’un contrôle effectif ».
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces novations institutionnelles qui me paraissent nécessiter, en toute logique, la révision du traité de Lisbonne ?
Le projet de loi constitutionnel qui nous est soumis ne peut se comprendre en dehors de la proposition de directive dont il reprend, selon nos informations la plupart des termes, dans ses articles 7, 8 et 9. On a là par avance un exemple instructif de la manière dont s’articuleront les décisions budgétaires nationales et les orientations de la programmation européenne. On n’attend même pas que les institutions de Bruxelles aient statué pour se conformer aux dispositions qu’elles sont déjà réputées avoir prises !
Nous sommes en plein fédéralisme budgétaire, selon la novlangue inventée par MM. Trichet et Strauss-Kahn, même si nous n’avons pas encore un « ministère des finances européen », selon le vœu du Président de la Banque centrale. Curieusement, ce ministère de fait ne se préoccupe que de la mise sous contrôle des budgets publics et néglige complètement l’endettement privé dont on sait qu’il est à l’origine de la crise financière. [Ainsi l’Espagne répondait pleinement aux critères de Maastricht et du pacte de stabilité, mais elle est en passe de devenir le vrai maillon faible de la zone euro, en raison de l’endettement des ménages et des banques et des taux prohibitifs auxquels elle est contrainte d’emprunter sur les marchés financiers (plus de 5 % en dix ans).]
Le Parlement sera ainsi mis devant le fait accompli dans l’élaboration des lois financières. Le « semestre européen » instaure dès le début du printemps un véritable « cycle de surveillance ». Dès juillet, les institutions communautaires adressent leurs observations aux Etats-membres. Votre rapporteur, M. Hyest, parle de « chaînage vertueux » (p. 69 de son rapport). Le mot enchaînement ne serait-il pas plus pertinent ?
Le projet de programme de stabilité, selon un amendement arraché par l’Assemblée Nationale, pourrait donner lieu à un débat public à l’initiative du gouvernement ou d’un groupe parlementaire. Débat en trompe l’œil, encore une fois ! On l’a déjà vu. La technostructure européiste, de Bruxelles et de Paris, sera seule maitresse de la recette de la sauce à laquelle nous serons mangés. Le projet de loi constitutionnalise à l’avance, à travers la création de lois-cadres d’équilibre, la soumission de notre budget et de notre protection sociale à la programmation de l’austérité par Bruxelles.
Cette machinerie compliquée échappe totalement à l’opinion publique et à la majorité des parlementaires. Elle n’a qu’un but : dessaisir le Parlement de ses compétences et de son rôle, ruiner ce qui reste de démocratie dans notre pays.
C’est un coup d’Etat permanent dont nous serons l’objet à travers ces lois-cadres d’équilibre. Hier le Traité de Maastricht nous a privés de notre souveraineté monétaire. Aujourd’hui c’est de la souveraineté budgétaire qu’on veut nous dessaisir. L’enchaînement est parfaitement logique !
Dès le départ, la monnaie unique a été conçue comme une monnaie politique, comme le levier d’un fédéralisme européen. En vain le Peuple, consulté par référendum le 29 mai 2005, a-t-il exprimé son rejet. On lui a imposé à travers le traité de Lisbonne, la « substance de la Constitution européenne ». Ce déni de souveraineté n’a pu empêcher la réalité de se faire jour : on nous avait promis hier que l’euro nous sauverait. Aujourd’hui, il faut sauver l’euro à travers des plans d’austérité renforcés.
Le ver, en réalité, était dans le fruit dès l’origine. On a toujours voulu faire l ‘Europe en ignorant la réalité des nations. C’est le vice initial de Maastricht : on a transféré le pouvoir monétaire à une Banque Centrale indépendante, sorte de Buba-bis n’ayant d’autre mission que de lutter contre l’inflation, et cela dans une zone économique et monétaire composée de dix-sept pays loin d’être homogènes : [les différents pays de la zone euro ont des structures économiques différentes. Leurs politiques divergent et la déflation salariale pratiquée en Allemagne depuis dix ans n’a pas peu contribué aux déséquilibres internes survenus depuis lors. Les repères culturels ne sont pas les mêmes. Dans chaque pays vit à son rythme une démocratie particulière].
Aujourd’hui la réalité se venge. Les marchés financiers creusent entre les différents pays des écarts de taux insoutenables. Le fonds européen de stabilité financière n’est pas suffisamment doté pour faire face aux demandes d’aide des pays en difficulté. Et l’Allemagne est fortement réticente pour prêter à des pays qu’elle considère comme impécunieux. Elle n’est pas prête à faire pour le Péloponnèse l’effort qu’elle a fait pour le Brandebourg, tant il est vrai – et cela se comprend - que la solidarité européenne n’a pas la même force que la solidarité nationale !
L’Allemagne, plutôt que d’assouplir sa politique, entend donc durcir, avec la caution de la France, les plans d’ajustement au sein de la zone euro. C’est de cela qu’il est question à travers ce projet de loi de réforme constitutionnelle.
En fait, les marchés financiers dictent leur loi : M. Sarkozy explique la nécessité de la RGPP, et de différentes « réformes » qui tendent toutes à l’abaissement du coût du travail par le souci de conserver le triple A que les agences de notation accordent à la France.
Comment mieux avouer que « Standard and Poors » pèse désormais plus lourd que la souveraineté populaire ? Or, les peuples européens refusent cette perspective d’austérité à perpétuité s’appliquant aux salaires, aux retraites, aux services publics et aux moyens de l’Etat lui-même. On le voit à chaque élection. Les peuples refusent d’être mis en coupe réglée par le capitalisme financier. Ils ne veulent pas d’une Europe qui s’identifie à la régression et au déclin. Il faut donc leur en offrir une autre, qui signifie, à l’inverse, croissance et progrès social.
M. Sarkozy nous parle de la dette qu’il a contribué à creuser. Mais pour résorber la dette, la croissance est plus efficace que la récession ! Je n’ai pas été partisan de Maastricht. L’euro, monnaie à la fois branlante et surévaluée asphyxie notre économie et accélère notre désindustrialisation. Mais l’euro existe. Mieux vaudrait le réformer en changeant ses règles du jeu : mission de la BCE étendue au soutien de la croissance et de l ‘emploi - l’inverse de ce qu’elle s’apprête à faire en relevant ses taux d’intérêt ! -, politique de change visant à rapprocher le cours de l’euro de son cours de lancement : 1$16 centimes au lieu de 1$45 aujourd’hui, rachat des titres de dette publique sur les marchés pour casser la spéculation. En deuxième lieu, modification des traités européens pour autoriser le lancement d’un grand emprunt destiné à financer les infrastructures et les programmes de recherche. Enfin et surtout, initiative européenne de croissance concertée, à travers un plan de relance salariale décliné par pays. Le moins qu’on puisse dire est qu’on ne prend pas aujourd’hui le chemin de cette réforme qui mettrait l’Europe au service du progrès.
Ou bien donc les pays de la zone euro seront capables, ensemble, d’inverser leur politique : des élections générales auront lieu en 2012-2013 dans les principaux d’entre eux. Ou bien ils seront rattrapés par la crise de l’euro. Le système de l’euro ne survivrait pas à la cure d’austérité généralisée à laquelle on vous demande par avance de vous résigner.
On n’évitera sans doute pas de faire évoluer le système de l’euro vers des formules praticables en revenant par exemple à l’idée de monnaie commune, soutenue jadis par les Britanniques et en France par MM. Bérégovoy et Balladur, monnaie commune utilisable dans les paiements extérieurs et permettant des ajustement négociés à l’intérieur d’un SME bis, entre des déclinaisons monétaires nationales. On éviterait ainsi les dévaluations sauvages, dites « compétitives ». Un tel système maintiendrait un « toit européen commun » et permettrait l’extension de cette monnaie commune au continent tout entier. Car contrairement à ce qu’a dit M. Sarkozy, « l’euro n’est pas l’Europe » : la Grande Bretagne, les pays scandinaves, les PECOs, sans parler de la Russie et des pays de l’Euroméditerranée se tiennent au dehors.
Un tel système euro réformé éviterait les dévaluations internes par la baisse des salaires dont chacun voit bien, en Grèce et ailleurs, qu’elles sont à la fois insupportables et inefficaces. Encore faudrait-il préparer cette mutation ordonnée du système de l’euro pour le mettre au service d’un nouveau dessein de progrès pour l’Europe. C’est une tout autre voie que le chemin de coercition budgétaire et sociale où on veut entrainer subrepticement notre pays en commençant par le Parlement, à travers cette nouvelle réforme de la Constitution, coup d’Etat silencieux, ourdi dans le dos du peuple.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? vous demandais-je en commençant mon intervention. Il vaudrait mieux renvoyer les Chambres dans le néant, comme le 10 juillet 1940, à Vichy, tant il est vrai comme le disait Pierre Mendès-France, dans son discours du 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale, sur le projet du traité de Rome, que « l’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes : soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique. »
Vision prémonitoire d’un des derniers grands républicains !
On a envie de dire : « Mendès-France, De Gaulle, réveillez-vous ! ils sont devenus fous ! »
Heureusement votre projet de révision constitutionnelle n’a pas la moindre chance d’aboutir. Il n’y aura pas dans un Congrès, à Versailles, une majorité des trois cinquièmes pour autoriser cette nouvelle abdication avant 2012.
Jean Pierre Chevènement
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"Humour corrézien" : "Chirac est taquin", selon Dominique de Villepin
15/06/2011 13:49
Les propos de Jacques Chirac affirmant, samedi, qu'il voterait François Hollande en 2012 continuent à faire des vagues.
"Jacques Chirac est un homme à la fois taquin, provocateur et surtout plein d'humour", a déclaré sur France Inter M. Villepin qui fut premier ministre de l'ancien chef d'Etat et un de ses plus proches conseillers comme secrétaire général de l'Elysée.
"Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait quelque chose de pince-sans-rire" dans ses propos, a-t-il ajouté.
Selon lui, Jacques Chirac n'avait sans doute "aucune idée qu'il y avait une perche de micro au-dessus de lui qui guettait le moindre de ses mots".
Et s'il les a répétés plusieurs fois, "c'est parce qu'il n'entend pas forcément bien, donc il répète, pour être sûr que ses interlocuteurs comprennent le message". "Mais je crois qu'il y avait tout dans cette affaire d'une vraie fausse boutade", a-t-il dit.
Le président de République solidaire revendique "trois droits pour Jacques Chirac : premièrement le droit à la liberté, Chirac est comme il est, il s'exprime avec une très grande liberté ; deuxièmement, le droit à l'humour, il a le droit d'avoir sa forme d'humour spécifique et enfin le droit au repos".
Jacques Chirac "a beaucoup servi notre pays et il a le droit qu'on le laisse aller dans des expositions ici et là sans être poursuivi par toutes sortes de caméras", a affirmé M. de Villepin.
Sources: Le Monde, AFP
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/06/13/1934-humour-correzien-chirac-est-taquin-selon-dominique-de-villepin
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