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Paso Doble n°207 : Le fabuleux D’Estaing de François, poulain
15/06/2011 13:13
A las cinco de la manana
Le monde du silence : le dauphin et le vieux squale
L'élection de Nicolas Sarkozy contre la volonté de Jacques Chirac, qui avait assuré que "l'avorton de Neuilly" serait son dernier scalp, semblait avoir clos le match plus décennal entre les deux hommes, débuté en 1994. On s'était dit : Chirac a échoué, Sarkozy a gagné.
Le silence dans lequel s'était enveloppé l'ancien Président m'avait semblé relever d'un besoin de prise de hauteur. Un Roi de France ne commente pas les actions d'un Duc d'Orléans. Il me semblait que Chirac répondait à Sarkozy par le mépris, à défaut d'avoir pu le garrotter.
La sortie du second tome des mémoires de Chirac la semaine dernière dévoile peut-être une toute autre stratégie. En effet, sortant brusquement de sa réserve, Chirac égratigne le président actuel, élevant leur divergence au plan des principes et de la virtu républicaine. "L'essentiel nous sépare".
A coté de cela, Chirac complimente DSK - un homme posthume – et fait l'éloge de François Hollande, "un homme d'Etat". La manoeuvre a paru suffisamment grossière pour que sa propre "fille de coeur" le poignarde dans France Soir.
Tu quoque mi sarkozy
Du coup, je serais tenté de revisiter mon analyse. Parmi toutes les bottes du mousquetaire Chirac, il y a ce qu'on appelle "la botte Giscard", qui consiste à laisser attaquer l'adversaire, le mettre en confiance, et lui trancher les jarrets ensuite pour mieux le ridiculiser. Par un mimétisme étonnant, Chirac veut faire comme Mitterrand et choisir son successeur, adouber quelqu'un qui n'est pas de son camp.
Cet homme, c'est Hollande, que du coup ses supporters présentent comme le fils de Chirac et de Mitterrand. Que Bernadette n'hésite pas à couvrir d'éloges. La vraie vengeance de Chirac, ce serait d'mpêcher son successeur d'être réélu, et qu'au firmament de la Vème République ne brillent que trois longs règnes : Charles le Fondateur, François le Rusé et Jacques le Bon.
Giscardiser Sarkozy (c'est à dire ringardiser) pour mieux Mitterrandiser Chirac.
Au fait, quelqu'un a-t-il remarqué que François est un très bon prénom pour se faire un nom en politique ?
Toreador
http://www.toreador.fr/
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Femeture des sites automobiles de PSA : c'est un assassinat industriel et social ! Nationalisation des groupes PSA et Renault !
15/06/2011 13:04
La Fermeture envisagée de sites PSA d'Aulnay-Sous-Bois et de Sevelnord va se solder par la perte de 6200 emplois et la disparition claire de l'industrie automobile française.
C'est un "assassinat" industriel et social !
Il serait temps de poser la question de la Nationalisation du Groupe PSA et de la Renationalisation du Groupe Renault ! Non ?
L'industrie automobile fait partie du patrimoine économique et industriel national !
Il doit être mis un terme aux agissements de certains intérêts privés et capitalistes qui outre la saignée qu'ils effectuent sur l'emploi industriel, dilapident les fleurons économiques nationaux.
Après la montée au créneau du Premier Ministre François Fillon, la direction de PSA essaie de désamorcer la "bombe" politique, économique et sociale que seraitla fermeture de deux sîtes de production du groupe et les grosses "charrettes" de licenciements qui ne manqueraient pas d'accompagner la liquidation des deux entités productives. SI le groupe PSA, par la voix de Philippe Varin a cherché à rassurer à la fois politiques locaux, Gouvernement et salariés, en disant que les fermetures des sîtes ne sont pas d'actualités(sic) , il n'en reste pas moins et même si Eric Besson - le Ministre de l'Industrie - se dit rassuré, il n'empêche que les projets de fermeture, donc de licenciements, d'externalisation et de délocalisation des unités de production, concernant les deux sîtes, sont bien à l'étude à la direction du groupe PSA et ne manqueront pas de réapparaître dans les années à venir notamment après les présidentielles et législatives de l'an prochain !
Je voudrais rappeler ici "l'affaire" de la fermeture des usines Renault Vilvoorde annonçéé en 1996 par la direction de l'entreprise puis reportée. Cette fermeture aura bien lieu en 1997 et ceci malgré les attermoiements passagers des dirigeants de Renault de l'époque et les promesses électorales de Lionel Jospin et de la Gauche plurielle (PS-PCF-MDC-MRG-VERTS) lors de la campagne des élections législatives anticipées qui verra la victoire électorale de la Gauche plurielle et l'arrivée de Lionel Jospin comme Premier Ministre. Une fois arrivée en "son palais" pardon "son hôtel" - l'Hôtel Matignon - et bien, le nouveau locataire - cohabitant chaque mercredi matin avec le locataire du Palais de L'Elysée, Jacques Chirac - annoncera la fin de Renault Vivoorde et aussi l'acceptation du Traité d'Amsterdam. Ce traité qui annoncera ceux de Nice, du TCE et celui de Lisbonne ! Puis quelque mois plus tard, dans une émission de Télévision qui annonçait d'importantes suppressions d'emplois dans le groupe Michelin, on apprendra par la voie de Lionel Jospin, que l'Etat ne pouvait plus tout faire ! Bref, la gauche capitulait !
Sachant que le pouvoir politique n'a plus de réels pouvoirs face aux puissances économiques et aux praticiens de la finance et que la France, Etat-Nation, abandonne, chaque jour un peu plus, sa souveraineté nationale au profit (et à la grande satisfaction) de l'Union Européenne et du libre échange et bien on ne peut qu'être inquiet pour l'avenir des deux sîtes de PSA comme de l'Industrie nationale en générale et l'industrie automobile en particulier.
Si on se donne la peine de lire les quelques lignes consacrées aux questions économiques industrielles dans les rares programmes politiques des partis de gauche comme de droite d'ailleurs, on se rend vite compte que la politique économique industielle n'est point abordée ou alors abordée pour ce qui est de la Gauche en général et pour ce qui est de la Gauche "radicale" en particulier que sous l'angle et la vision déformés et obscurantistes de l'idéologie écologiste de la pensée dominante a-production ! Il serait temps donc de définir un véritable projet industriel productif de souveraineté nationale et de développement économique et social créateur d'emplois, de richesses et de conquête et de reconquête de marchés et en tout premier de notre marché national, de notre marché intérieur ! Le retour à une politique économique et industrielle volontariste doit venir au centre des projets politiques et des politiques gouvernementales. L'avenir de notre pays, de son économie, de son industrie, de ses emplois et de leur protection ainsi qu'une politique collective de solidarité et de revenus ne seront possibles qu'à ce prix, qu'à cet effort politique et citoyen. L'ardente obligation du plan doit redevenir le paradigme d'une nouvelle politique économique industrielle volontariste, productive et protectionniste !
Il serait temps aussi de mettre en perspectives la reconquête de la pleine souveraineté pour notre pays sur sa monnaie, son économie, ses banques, son budget, sa législation et ses institutions. Cette reconquête annonciatrice de nouvelle puissance indépendante, souveraine et aussi conquérante d'espaces de liberté et de rayonnement passe par la sortie de la France de l'Union Européenne (sortie de tous les traités après les avoir dénoncés y compris le Traité de Rome qui fut en 1957 le congrès fondateur du Marché Commun), de la BCE, de l'Euro, du GMT d'une part et la sortie de la France de l'OTAN, de l'OMC et du FMI d'autre part.
 
En tant que Républicain, Socialiste, Jacobin et Citoyen Souverain, je demande au gouvernement, aux partis de Gauche comme de droite, de procéder par la loi, au plein retour à la nation républicaine, des groupes PSA et Renault ! L'Etat-Nation doit retirer tous pouvoirs aux actionnaires, aux accapareurs, aux spéculateurs, aux fonds anonymes, aux managers qui n'ont que les yeux fixés sur les coûts et ne pensent que par baisse des coûts et ajustements comptables et financiers. Ces adeptes ne voient que dans l'emploi, le salarié et la masse salariale que des variantes d'ajustement, de licenciement, d'externalisation, de délocalisation. Il faut que cela cesse !
Le politique comme le citoyen doit se réapproprier l'économie et les marchés. Véto politique, parlementaire et citoyen sur toute délocalisation, fermeture et suppression d'emploi dans les usines des groupes automobiles français. Les pouvoirs publics doivent aussi réclamer le remboursement des prêts alloués notamment durant la crise de 2008-2009 et aussi si nécessaire, si l'intérêt général le justifie, exproprier sans indemnisation les détenteurs des capitaux des groupes automobiles français.
Un retour à l'idéal républicain, d'indépendance, de souveraineté, de puissance productive, d'émancipation et de justice sociale du programme du CNR est de plus en plus nécessaire pour engager un sursaut républicain de Salut public !
Dans l'industrie automobile, là aussi, un sursaut républicain de Salut public doit se faire jour !
A nous citoyens d'exiger la nationalisation !
En France, la République, la collectivité nationale, l'intérêt général doivent avoir le dernier mot !
Salut et Fraternité.
D-P.
http://darthe-payan-lejacobin.over-blog.com/
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Roselyne Bachelot et l’exemple suédois
15/06/2011 12:53
La semaine dernière, un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales a été remis, à notre Ministre des Cohésions Sociales et de la Solidarité, Roselyne Bachelot. Et ce rapport de l'IGAS préconise l'évolution de la législation actuelle vers ”un congé d'accueil de l'enfant” en bas âge, réparti à parts égales, entre la mère et le père. Le partage inégal des tâches domestiques alimenterait notamment l'inégalité professionnelle, entre les hommes et les femmes. C'est une des principales conclusions de ce rapport, l'objectif étant de tendre à plus d'équité, en la matière. Cette proposition s'inspire ainsi de l'exemple suédois, où le congé parental de douze mois est partagé, entre les deux parents à tour de rôle (six mois pour le père et six mois pour la mère).
Récemment, Roselyne Bachelot s'attaquait à la prostitution, proposant de pénaliser les client(e)s, et s'inspirant également du modèle suédois. Elle se penche sur nos moeurs, sur la sexualité. Et elle s'attaque maintenant à une réforme en profondeur du congé parental. En France, le droit du travail accorde jusqu'à présent, un congé - maternité de seize semaines indemnisées, en accord avec l'employeur. Auquel vient s'ajouter un congé parental, qui est d'une durée initiale d'un an au maximum, prolongeable deux fois. Mais qu'en est-il de l'enfant, dans tout cela ? Tous les pédo-psychiatres nous ont expliqué, depuis belle lurette, que les enfants jusqu'à l'âge de six ans, ont surtout besoin de leur mère. C'est sans doute pour cette raison-là, que ce rapport entend réduire le congé parental de trois ans, à un an seulement. ”Il ne faudrait pas que les mères se la coulent douce, et ne retournent au boulot darre darre“, dixit Eric Zemmour. Le célèbre pédiatre Aldo Naouri a toujours expliqué, que le père n'est pas et ne peut-être une deuxième mère. Un père ne peut pas se lever la nuit, pour donner le sein à son enfant. Les relations parentales sont fortement éclairées d'une autre manière, par le discours psychanalytique, autour des places respectives de la mère et du père. Une femme devient mère en mettant un enfant au monde. Son rôle, sa place et sa fonction découlent également de ce fait biologique, et sont intimement liés entre eux.
Les femmes travaillent de plus en plus - ne serait-ce que pour subvenir également aux besoins du foyer -, mais une mère occupe une place centrale, particulière et essentielle, dans la vie de famille. Le père occupe un rôle spécifique de séparation entre la mère et l'enfant, comme l'établissent tous les pédiatres. Mais plus tard, à partir d'un certain âge, et qui ne fonctionne pas bien, si le père s'interfère trop tôt. D'ailleurs, devenir un père pour un homme est autrement plus compliqué. Il ne lui suffit pas de donner son nom ou d'assumer la charge matérielle de son enfant. Il lui faut de plus occuper une fonction qu'il ne peut pas créer par son seul vouloir. La problématique est celle de l'équilibre parental, nécessaire au développement psychique de l'enfant, à la construction de sa personnalité et à son épanouissement personnel. Il est vrai également, que le modèle familial et parental traditionnel est plongé dans une crise profonde : désaffection du mariage, augmentation du nombre de divorces, progression exponentielle des familles monoparentales, mais aussi problématique de “l'enfant tyran“, en étant les nombreux symptômes. La dernière prédisposition familiale était le congé paternel - courte durée, adoptée le 1er janvier 2002, par la ministre de la Famille de l'époque, à savoir Ségolène Royal. Ce qui n'était pas une mauvaise idée, en soit, car permettant au père de prendre quelques jours de repos, auprès de sa famille, après l'accouchement de son épouse, à sa convenance. Mais le “congé d'accueil de l'enfant“ relève d'un discours d'égalité, qui tourne à l'indifférenciation. “L'homme est une femme comme les autres“.
C'est la théorie du féminisme née sur les campus anglo-saxons, dans les années 60, qui n'a cessé de faire son chemin depuis. La sexualité ne serait pas une construction naturelle, mais culturelle. On choisirait ainsi sa sexualité, “comme des fruits au marché“… Ce qui indirectement peut ramener également à la question de l'adoption par des couples homosexuels. Notre Ministre des Cohésions Sociales et de la Solidarité reste ainsi très active, nous sortant régulièrement, une nouvelle idée de son chapeau, alors que le gouvernement semblait - dans son ensemble - prendre ses distances avec l'intuition giscardienne, pour renouer par prudence tactique, avec le conservatisme d'un Pompidou, qui ne voulait pas bousculer un corps électoral, déjà chamboulé par les transformations économiques et sociales. Mais Roselyne Bachelot pourra en débattre avec le très catholique François Fillon, à qui elle doit son maintien dans le gouvernement et aux électeurs de Nicolas Sarkozy ”qui ne savaient pas, qu'en votant pour lui, ils choisissaient en réalité, le mode de vie de la social-démocratie suédoise“, comme l'analysait avec ironie, Eric Zemmour. Une problématique qui touche également à notre classe politique actuelle, outre le cas Bachelot, qui a cédé nombre de ses prérogatives. Et qui ne cesse de se focaliser sur des problématiques vides et ridicules, au raisonnement parfois ésotérique…
J.D.
http://llanterne.unblog.fr/
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Dominique de Villepin et la nouvelle différence
15/06/2011 12:49
Week-end très important pour le Président de République Solidaire qui réunit ses troupes le 19 juin pour fêter le 1er anniversaire de son Mouvement.
Ils devraient être entre 1 500 à 2 000 dimanche 19 juin pour fêter le 1er anniversaire de la création de République Solidaire, le Mouvement de Dominique de Villepin.
Il y a 12 mois, près de 6 000 personnes s'étaient rassemblées à la Halle Freyssinet dans un contexte alors très enthousiaste. Quelques mois plus tôt, déjà à la Maison de l'Amérique Latine, ils avaient été 1 500 à répondre à l'invitation du Club Villepin.
La "différence Villepin" était alors claire à tous égards : du style au contenu de l'offre politique.
12 mois plus tard, la situation a évolué. Le Président sortant a fait appel à de nombreux chiraquiens montrant sa volonté et sa capacité à pacifier les relations entre les droites. Les présences gouvernementales de MM Juppé, Baroin ont été décisives dans ce message bien au-delà des nouveaux parcours d'ex-villepinistes.
Dominique de Villepin a fait des gestes de meilleur dialogue sur le premier semestre 2011 passant par deux entretiens et une tonalité globale manifestement plus nuancée.
Mais surtout, les candidatures "différentes" au sein de la majorité présidentielle 2007 sont devenues plus nombreuses avec tout particulièrement la perspective de candidature de JL Borloo bien que ce dernier soit co-auteur du 4/5 ème du bilan du mandat présidentiel.
L'année 2010 avait été celle de la découverte du "nouveau Villepin" émancipé de l'UMP, trouvant plaisir à passer 7 heures au salon de l'Agriculture, multipliant le dialogue direct via son réseau social, débutant des visites prometteuses en régions ...
L'opinion voyait grandir une "alternative". 2011 devait alors être l'année de la consolidation du contenu, de l'offre de leadership comme de la sécurisation des moyens.
2011 n'est qu'à mi-parcours ; par conséquent, toute analyse définitive serait prématurée.
C'est sur ce chemin que le rendez-vous du 19 juin 2011 est important. Il doit être le socle de la "nouvelle différence" au moment où la différence initiale est troublée sur plusieurs des critères originels.
Ce sont les messages porteurs de cette "nouvelle différence" qui mériteront l'attention pour trouver le dynamisme qui, seul, est le meilleur tremplin pour une campagne de qualité.
http://exprimeo.fr/article/6915/dominique-de-villepin-et-la-nouvelle-difference.htm
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Lynchage hebdomadaire : cette semaine, c'est la fête à Ferry!
15/06/2011 12:45
La grande roue médiatique a tournée. Luc Ferry succède à DSK. Après sa douteuse sortie évoquant la pédophilie d'un ministre, le philosophe de l'UMP se voit reprocher son salaire de prof, 4 499 €, pour des cours jamais effectués. L'occasion de passer en revue les autres fromages de la République, dont profitent nombre d'ex ministres? Même pas.
Une page entière sur les huit que comporte le Canard enchaîné, onze papiers ou dessins. Pour son édition du 8 juin, le journal satirique a soigné Luc Ferry : la fameuse une de la Marre au canard, le portrait, et le grand papier de la page 3, titré : « Un emploi fictif pour le moraliste Luc ferry ». Son nom apparaît 37 fois. Rebelote la semaine suivante. Neuf articles ou dessins, 25 citations. Depuis que l’ex-ministre philosophe a évoqué la passion coupable d’un ancien collègue du gouvernement pour les enfants, sa vie n’est pas simple. Outre la manière — il dénonce la pédophilie d’un ministre sur le plateau du Grand journal de Canal + — le philosophe moraliste se doit désormais de justifier également son salaire de professeur à l’Université Paris VII, 4 499 euros mensuel, quand il n’y a pas mis les pieds depuis 1997. On appelle ça l'arroseur arrosé...
Le cas Ferry qui aurait pu être l’occasion d’un grand déballage sur la question des « emplois fictifs » ne semble guère interroger la presse, qui se limite à demander des explications au seul philosophe. Pour légitimer sa « décharge de service public », d’ordinaire accordée aux fonctionnaires assumant un mandat syndical ou de gestion administrative (70 000 selon la Cour des comptes), le philosophe met en avant sa fonction de ministre puis celle, plus récente, de patron du Conseil d’analyse de la société (CAS). Un secrétariat, des frais, un petit complément de salaire de 1 700 euros, de quoi écrire des bouquins et assurer son débat hebdomadaire face à notre Jacques Julliard - éditorialiste à Marianne - sur LCI. Rapporteur spécial sur « la direction de l’action du gouvernement », Jean-Pierre Brard (groupe Gauche démocrate et républicaine) note : « De juin 2008 à juin 2009, le Conseil d’analyse de la société a tenu 15 réunions plénières. Depuis le rapport « Pour un service civique », qui a été remis au Président de la République le 10 septembre 2008, le Conseil a remis un rapport « Face à la crise » en mai 2009. Les doutes formulés par le Rapporteur spécial l’an passé quant à l’utilité du Conseil d’analyse de la société ont provoqué une réaction très vive de son président. Le Rapporteur spécial a été au moins convaincu de la capacité d’indignation du président dudit conseil. »
Les fromages dans l'éducation nationale
Ce comité Théodule, rattaché à Matignon, a donc toutes les caractéristiques d'un « fromage de la République ». Mais « l’emploi fictif » de Luc Ferry, ainsi levé par le Canard, n’a pourtant pas éveillé l’attention des média sur les autres personnalités, et notamment politiques, bénéficiant des « plaçous », comme aimait à le dire Jacques Chirac, grand pourvoyeur de fromages pour ses collaborateurs. Rien sur les 22 titulaires des postes d’inspecteurs de l’Académie de Paris, sur lesquels Marianne2 avait enquêté. Alors que dans leur rapport annuel 2010, les magistrats de la Cour des comptes, considèrent que ces 22 heureux occupent un emploi… qui ne correspond à « aucun besoin particulier de l’Académie de Paris ».
Ils sont pourtant de plus en plus nombreux. La Cour note en effet que ces nominations ont subi une vraie inflation entre 2001 et 2008 alors que les inspecteurs ne furent que six au cours des deux siècles précédents. Surtout, ces nominations, « caractérisées par de simples motifs de proximité politique », ont été « réservées à des collaborateurs de diverses autorités politiques (président de la République, Premiers ministres, ministres chargés de l’Education, autres ministres…) ». A droite comme à gauche les 4 500 euros net du poste fait les joies des anciens collaborateurs. On y trouve pêle-mêle : Nicole Baldet, l’ex-secrétaire particulière de Lionel Jospin, Christophe Borgel, un fidèle de Dominique Strauss-Kahn, ou encore Claude Roiron, ex-Secrétaire nationale du PS chargée de l’éducation et présidente du Conseil général d’Indre-et-Loire. Une ancienne du cabinet de Jack Lang, tout comme Christophe Degruelle, qui fut le directeur de cabinet de l’ancien ministre de l’Education.
A droite, on trouve 12 bienheureux : 9 nommés sous Jacques Chirac, 3 par Nicolas Sarkozy, qui prétendait rendre la république irréprochable. Anne Peyrat, qui occupa la fonction de conseillère à la culture au cabinet de Chirac, Fabrice Larché, chef de cabinet de Valérie Pécresse au ministère de l’Enseignement supérieur, ou encore Arnaud Teullé, conseiller à l’Elysée, qui, sans doute pour le remercier d’avoir cédé un canton de Neuilly-sur-Seine au prince Jean en mars 2008, a été lui aussi nommé inspecteur de l’académie de Paris le 2 mai 2008. Le même jour, David Teillet, délégué général de l’UNI (syndicat étudiant de droite) de 1998 à 2002, et actuel chef de cabinet de Xavier Darcos au ministère du Travail, hérita de la même promotion.
Et dessert pour les ambassadeurs de France parisiens
Rien sur les inspecteurs d’académie de Paris donc, mais rien non plus sur d’autres fromages. Comme celui des ambassadeurs français auprès d’institutions internationales à l’activité réduite.
La réalité du travail effectué par Rama Yade à l’Unesco, où elle représente la France avec le rang d’ambassadrice n’a pas été trop creusée lors de son interview dans l’émission C Politique, dont elle était l’invité dimanche 12 juin dernier. Celle qui a rejoint l’écurie de Jean-Louis Borloo, a été exfiltrée du gouvernement, lors du dernier remaniement de novembre dernier. Non sans la manière. Et coup de chance dans le grand jeu des chaises musicales pour les boulots sympas, l’ancien symbole de la diversité version Sarkozy s’est vu offert le poste qu’occupait Catherine Colonna pour les mêmes raisons qu’elle. En poste depuis 2 ans et demi, l’ancienne ministre aux Affaires européennes a eu tout le loisir d’attendre des jours meilleurs au chaud avec un bon traitement. Cooptée par un grand cabinet d’avocats anglo-saxon, avec la rémunération qui va avec, elle laisse bien volontiers sa place.
Idem pour Roger Karoutchi. Débarqué du gouvernement, l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement attend son heure en occupant le fauteuil d’ambassadeur de France à l’OCDE. La sinécure fut occupée un temps par Xavier Darcos. L’ancien ministre de l’éducation y trouva refuge après avoir perdu son portefeuille en 2005 lorsque Jean-Pierre Raffarin quitte Matignon au profit de Dominique de Villepin. Rebelote en 2010. Le 22 mars, après la cata des élections régionales pour l’UMP, Xavier Darcos, candidat écrasé en Aquitaine, perd son ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Il ne reste que trois semaines sur le carreau, puisque le 10 juin, il est nommé lui aussi ambassadeur. Le décret ne précise pas pour rien qu’il est « chargé de mission pour l'action culturelle extérieure de la France ». Il s’agit en réalité d’offrir à l’ex-ministre les rênes de l’Institut Français. La consolation est bien maigre pour celui qui guigne le Château de Versailles, auquel s’agrippe encore Jean-Jacques Aillagon.
quid des micro fromages locaux?
Rien non plus sur les autres fromages évoqués par Luc Ferry dans son interview dans le Parisien : « j’ai refusé cette année d’être renouvelé comme membre du Conseil économique et social et l’an dernier d’être député européen. » Troisième Assemblée de la République, avec Assemblée Nationale et le Sénat, le CESE assure à ses membres, qui ont rang de parlementaire donc droit à une cocarde sur leur véhicule, une rémunération de 3 756,63 euros. Mieux, le système de retraite est lui aussi très alléchant : 800 euros mensuel à vie par mandat de 5 ans. Depuis longtemps, les nominations au CESE se font pour services rendus. L’Elysée y a par exemple envoyé dans sa dernière livraison Yves Urieta, l’ex-maire PS de Pau, qui a barré la route de la mairie à François Bayrou, ou encore d’Hugues Martin, le bras droit d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux.
Et que dire de Martin Hirsh qui se prépare lui-même ses boulots de dans deux ans tout en se faisant le champion toutes catégories de la lutte contre le conflit d’intérêt. Actuellement Président de l’Agence du service civique (ASC), il occupe le premier cette fonction après avoir quitter le gouvernement au sein duquel il aura forgé l’ASC. Une manie puisque déjà en 1997, cette fois sous un gouvernement de gauche, il sera celui qui jettera les bases légales de l’Agence française de sécurité sanitaire, dont il prendra la direction juste après sa démission.
Postes de fonctionnaires bidons, ambassadeurs farniente, présidences de pseudo administration, parlementaires au sein d’assemblées sans pouvoir, les fromages de la République sont multiples. Que dire du poste d’ambassadeur de la culture Française à Rome au sein de la Villa Medicis ? De patron de l’établissement public de Versailles. Et encore la liste est loin d’être exhaustive. Pire, elle se limite aux plus voyants, ceux au niveau national, ignorant les petits fromages des petites baronnies. Mais au niveau local, d’autres opportunités s’ouvrent. Elles sont elles aussi multiples.
Au grand jeu des potins, auquel se livre le tout paris lors de dîners où se mêlent les mondes des médias, du politique, du show business et du business tout court, Luc Ferry aurait fait un tabac avec sa révélation. Sauf que, l’impétrant l’a fait sur le plateau du Grand journal. Il suffisait de voir la tête de Jean-François Kahn pour comprendre ce qui aller se passer. Pris à ce moment là dans le tourbillon médiatique pour une phrase malheureuse qu’il a reniée sans tarder, le fondateur de Marianne a pu voir en direct les mouches changer d’âne. Et c’est ce qui s’est passé. Durant la semaine qui vient de s’écouler, Luc Ferry n’aura eu de cesse de s’expliquer sur sa situation. Sans lui jeter une bouée, le cas Ferry n’a rien d’un cas isolé. Mais le système médiatique semble tout a coup encalminé, incapable de le dépasser.
Emmanuel Lévy - Marianne
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