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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Marine Le Pen détaille son protectionnisme national

10/06/2011 13:11

Marine Le Pen détaille son protectionnisme national


Marine Le Pen poursuit par petites touches la présentation détaillée du projet du FN à travers des conférences de presse thématiques. Au menu hier: le "réarmement face à la mondialisation", à travers "un État stratège fer de lance de la réindustrialisation, la conquête de la souveraineté monétaire et la création de protections intelligentes aux frontières". L'objectif affiché "est la création nette de 500 000 emplois dans l'industrie lors du prochain quinquennat, soit 100 000 par an".

Si la défense de la souveraineté nationale et la dénonciation de la mondialisation ou du libre-échangisme sont habituels, la référence à l'"État stratège" marque en revanche, sur le fond, une rupture avec les précédents programmes du FN, qui pourfendaient "l'étatisme". Le concept d'"État-stratège", dont la "planification à la française" mise en place à la Libération est l'expression la plus précise, a été élaborée en 1990 dans une thèse de Pierre Bauby sur "les marxistes et l'État dans la France contemporaine: contribution à une théorie de l'État-stratège".

En ce qui concerne les "protections aux frontière", c'est sur la forme, la plus détaillée et crédible possible, que le nouveau projet du parti d'extrême droite se veut en rupture avec les précédents. Avec un souci de pédagogie, le cœur de l'allocution de la présidente du FN fut ainsi consacré au mécanisme protectionniste d'"écluses douanières". Le but de ce mécanisme est de "rétablir des conditions normales de concurrence quand celle-ci est déloyale, du point de vue social, sanitaire ou environnemental", afin de passer du "libre-échange" au "juste-échange". Il vise donc en particulier les pays émergents, comme la Chine ou l'Inde. Il ne s'appliquerait en revanche pas "vis-à-vis des pays les plus pauvres du monde, africains notamment, parce que ces pays malheureusement n'ont pas les moyens de payer correctement leurs travailleurs et de leur offrir une vraie protection sociale".

Le FN ne détient toutefois pas le monopole de la promotion du protectionnisme et d'un autre commerce mondial, fondé non plus sur l'Organisation mondiale du commerce mais sur la Charte de La Havane, signée en 1948 mais jamais ratifiée par les États-Unis. C'est notamment le cas du Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP), créé par les anciens dirigeants d'ATTAC Jacques Nikonoff et Michèle Dessenne, ou d'Arnaud Montebourg, candidat à la primaire du PS, qui s'inspire comme Marine Le Pen des travaux de l'économiste Jacques Sapir sur la "démondialisation". Sans oublier le projet socialiste 2012, qui parle lui-même d'"écluses" et de "droits de douane au niveau européen sur les produits ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale".

Derrière cette apparente convergence se dissimule toutefois de réelles divergences. D'une part, la gauche précise que le produit de ces droits de douane "irait abonder un fonds dont les pays en développement seraient les premiers bénéficiaires", sur le modèle de ce que l'on appelle la "taxe Lauré" (Maurice Lauré, par ailleurs inventeur de la TVA). Tandis que pour l'extrême droite cet argent irait "pour moitié à la réduction des déficits, et pour moitié au financement d'un système de protection sociale et de retraite que nous souhaitons le plus juste et le plus efficace possible".

D'autre part, le FN n'envisage le protectionnisme qu'aux frontières nationales alors que le PS souhaite, comme le sociologue Emmanuel Todd, un protectionnisme aux frontières de l'Union européenne. Une "hypocrisie" aux yeux de Marine Le Pen, puisque cela consiste à vouloir "des droits de douane européens tout en refusant de remettre en cause le traité de Lisbonne, qui interdit formellement ces droits de douane". De toute façon, poursuit-t-elle, "nombre de délocalisations se font à destination des pays d'Europe de l'Est qui sont dans l'Union européenne". Une façon implicite d'avancer que la sortie de l'Union constitue le préalable à toute politique de réindustrialisation.

 

Laurent de Boissieu
http://www.ipolitique.fr/






Au PS, Marine Le Pen voterait Montebourg

10/06/2011 13:09

Au PS, Marine Le Pen voterait Montebourg


Réponse de Marine Le Pen à une de mes questions lors de sa conférence de presse sur le protectionnisme:

"Si je participais de la famille socialiste, je glisserais un bulletin pour Arnaud Montebourg"

Laurent de Boissieu

http://www.ipolitique.fr/






Marine Le Pen passée au scalpel de Caroline Fourest et Fiametta Venner

10/06/2011 12:56

Marine Le Pen passée au scalpel de Caroline Fourest et Fiametta Venner


C'est la biographie dont on parle : dans un livre de 400 pages, les deux auteurs s'engagent et pronostiquent l'ancrage définitif du Front national dans une extrême droite xénophobe et raciste. Autrement dit, pour elles, la dédiabolisation du Front national est un attrappe-gogo.


Sous un discours lisse, les vieux démons ne demandent qu’à surgir, on le sent, on le sait. » Voilà le postulat de départ du livre de Caroline Fourest et Fiametta Venner, un livre engagé comme ceux qui l'ont précédé dans la bibliographie des deux auteurs. Sobrement intitulé Marine Le Pen, l’ouvrage poursuit un seul objectif : « Aller chercher le sous-titre, tenu en coulisse, pour le mettre sous la parole officielle. » Depuis que la fille du Menhir a arraché le parti frontiste des mains de son père au congrès de Tours, en janvier dernier, l’entreprise de dédiabolisation tourne à plein régime. Refusant de s’en tenir aux prises de position officielles de la nouvelle patronne du Front, les deux auteurs ont lu, interviewé, creusé, pour tenter de comprendre et de décrypter « l’arrière-pensée derrière un sourire de circonstance ».
Pour sonder l’adulte Marine Le Pen, Fourest et Venner débutent leur livre par un chapitre entièrement consacré à l’enfance de la patronne du FN. De sa naissance le 5 août 1968 à Neuilly à son diplôme d’avocat décroché en 1991, en passant par divorce de ses parents en 1984, tout est passé en revue. Fondées en grande partie sur l’autobiographie de Marine Le Pen, A contre flots, ces premières pages retracent une jeunesse jalonnée d’événements marquants, l’attentat de la villa Poirier en 1976 notamment, alors que la benjamine du clan Le Pen n’a que huit ans, ou encore le départ inattendu de Pierrette Le Pen un jour d’octobre 84.

Sans contester le traumatisme engendré par de telles expériences, les deux auteurs relativisent la position victimaire adoptée par la leader frontiste. Scolarisée à l’école publique de Saint-Cloud, Marine Le Pen affirme, dans son autobiographie, avoir servi de bouc-émissaire à ses petits camarades ainsi qu’à une classe enseignante plutôt marquée à gauche. Une vision exagérée selon Lorrain de Saint Affrique. Interrogé par les auteurs, l’ex-conseiller en com de Jean-Marie Le Pen assure que la jeune Le Pen était au contraire très populaire. 

Cette perception erronée de sa propre position, Marine Le Pen la calque également sur le parti tout entier. Suite à l’affaire de Carprentras -dans laquelle le FN a été accusé à tort d’avoir profané un cimetière-, « elle perçoit le FN en martyr et réfute toute responsabilité ». Depuis 2002, convaincue que le mouvement subit une injuste diabolisation, « l’héritière tente par tous les moyens de « dédiaboliser » l’image du Front national. » Une volonté que les auteurs attribuent à « plusieurs moteurs ». Politique, d’abord : « Il s’agit de rassembler plus largement et de sortir le FN de l’impasse où l’ont conduite certaines provocations. » Instinctif, ensuite : « Depuis son enfance, elle se bat contre tous ceux qui attaquent son nom. »

Pour parfaire son œuvre, Marine Le Pen agit sur la forme -en réfutant le terme d’extrême droite pour qualifier son parti- et sur le fond – en faisant tout « pour élargir le cercle de ses alliés ». En quoi consiste son « nouveau discours » ? Dans le chapitre intitulé « Un discours attrape-tout », les auteurs tentent de résumer point par point les lignes directrices du programme du Front nouveau pour mieux mettre en lumière les contradictions qu’il renferme. Quand le sujet est délicat, comme c’est le cas de l’IVG notamment, Marine Le Pen en appelle au référendum pour éviter « d’avoir à assumer des positions trop tranchées ». Toujours favorable à la préférence nationale - même si Marine Le Pen considère aujourd'hui les enfants d'immigrés comme « nationaux » - et à la peine de mort, « sur de très nombreux points, la continuité entre le nouveau Front national et l’ancien est flagrante », concluent les auteurs. Ce n'est pas faux.

Quant à « l’OPA » de Marine Le Pen sur la République et la laïcité, Fourest et Venner lui ont réservé leur plus long chapitre, près de 115 pages dans lesquelles elles tentent de décoder « le nouveau refrain entonné » par la présidente du Front, un refrain à géométrie variable. Celle qui se pose en défenseur de la laïcité n’invoque guère ce mot « pour se battre contre l’explosion d’écoles catholiques intégristes, la propagande de militants anti-IVG ou le concordat qui perdure en Alsace-Moselle », soulignent les auteurs. Selon elles, le terme, dans l’esprit de la présidente frontiste, recouvre surtout la lutte contre « l’islamisation ». Mais même ce combat est mené de manière paradoxale. Alors que Marine Le Pen fustige les prières de rue, le FN multiplie les recours contre les maires autorisant la construction des mosquées. Sauf quand Jean-Marie Le Pen s'en mêle et propose au FN local de changer de position. Insoluble. 

Fourest et Venner concluent leur livre sur une certitude : celle de voir Marine Le Pen « poser des pièges dans le débat public » pour quelques décennies. Puis, comme si l’enquête ne suffisait pas à démonter la stratégie de dédiabolisation de la nouvelle présidente, les auteurs se fendent d’une seconde conclusion en forme de petit précis de résistance au « nouveau » FN. Quasi incantatoires, ces dernières pages proposent, entre autres, de « responsabiliser les électeurs FN ». Louable. Dommage que les propositions pour y parvenir soient bien utopiques, comme si l'on pouvait « changer le peuple » : « S’il ne sert à rien de diaboliser les électeurs du Front national, il n’y a aucune raison de les déculpabiliser. [...] Bien des Français souffrent et ne votent pas FN pour autant. Ceux qui souhaitent se défouler peuvent faire du sport. Ceux qui veulent envoyer un «message» n'ont qu'à militer dans des associations. Voter Front national relève de la facilité. »

Laureline Dupont - Marianne

 

Marine Le Pen, de Caroline Fourest et Fiametta Venner, 2011, Grasset
 





Le paradoxe de l'Etat-providence : plus on le loue plus on s'en éloigne

10/06/2011 12:49

Le paradoxe de l'Etat-providence : plus on le loue plus on s'en éloigne


Face à l'inertie des Français devant la succession de réformes qui ont détruit le programme du Conseil National de la Résistance depuis une vingtaine d'année, Elie Arié s'interroge. Et si nous ne nous remettions pas assez en cause ?

Et si la France était atteinte d’une étonnante dissociation entre, d’une part, le discours que tiennent les Français, y inclus de droite (et pas seulement les journalistes et ceux qui commentent leurs articles), et, d’autre part, leur vision du monde et de l’avenir que seule l’inertie des réflexes conditionnés et du « politiquement correct » les empêche de formuler ?

Et si l’ « attachement au modèle-social-français-que–le-monde-entier-nous-envie » (on se demande d’ailleurs alors pourquoi, au lieu de l’imiter, il s’obstine à s’en éloigner de plus en plus : tous idiots, sauf nous ?) n’était qu’un hommage à un passé panthéonisé dont il serait malséant de dresser l’acte de décès, tout en n’en pensant pas moins ?

Car enfin, faisons l’effort de regarder les choses (c’est-à-dire nous-mêmes) en face.  

Le mouvement des « Indignados », qui touche à sa fin en Espagne, n’a jamais pu être relayé en France ; l’opuscule de Stéphane Hessel dont il tire son nom, « Indignons-nous » a fait un (relatif)  tabac, mais son auteur, ancien rocardien, soutenait DSK avant de se rabattre, faute de mieux, sur Aubry ou Hollande, dont on sait qu’ils ne changeront rien à nos sujets d’indignation ; celle-ci s’apparente davantage à une indignation de type métaphysique, comme celle que nous éprouvons face à des phénomènes contre lesquels nous nous savons impuissants, comme la vieillesse ou la mort, qu’à une indignation politique susceptible de déboucher sur autre chose que...la victoire électorale de la droite la plus libérale (Espagne, Portugal, Grande-Bretagne, et sans doute, demain, Grèce et peut-être France).

Ceux qui proposent concrètement « une autre politique » ont, malgré quelques différences entre eux,  un point commun : ils n’attirent pas plus de 5 % du corps électoral (Chevènement, Mélenchon, le PC, et sans doute Montebourg aux primaires du PS) : or, qui vote, sinon « les indignés » que nous prétendons être ?

En fait, le seul parti qui arrive à capitaliser électoralement cette indignation est le Front national, qui présente une particularité : même ceux qui votent pour lui savent qu’il ne viendra jamais au pouvoir, c’est d’ailleurs la raison essentielle de son succès –autre « non-dit » de notre vie politique. On y opposera l’incapacité de Ségolène Royal (présidentiable possible, elle) à remonter dans les sondages, malgré ses outrances démagogiques de blocages des prix, auxquelles personne ne peut croire.

L’hommage rituel au « programme-du-Conseil-National-de-la-Résistance-qu’il-faudrait-remettre- en-œuvre » s’accompagne d’une extraordinaire capacité à accepter tout ce qui achève son démantèlement, et, contrairement à une légende qui a la vie dure, la France est sans doute un des pays les plus facilement réformables qui soient ; deux exemples, et non des moindres, de cette mise à mort acceptée du programme du CNR :

1 -La réforme des retraites a été rondement menée (17 ans, c’est peu pour un tel bouleversement)  en quatre étapes :

-1993 : réforme Balladur allongeant la durée des cotisations et le mode de calcul (25 meilleures années, désindexation sur les salaires),
-2003 : réforme Fillon alignant la durée de cotisation du régime fonctionnaire sur celle du régime général,
-2007-2010 : réformes Sarkozy sur les régimes spéciaux, sur l’âge légal de départ et sur la durée des cotisations.

Ces réformes se caractérisent à la fois par la faiblesse des manifestations et grèves auxquelles elles ont donné lieu, et par le fait que l’opposition ne les remet pas vraiment en cause.

2- La généralisation progressive des dépassements d’honoraires des médecins, qui change la nature même du système de santé, s’opère dans une indifférence qui ne cesse de me surprendre mais que je suis bien forcé de constater.

Alors, peut-être faut-il tirer les conséquences de tous ces non-dits :

-et si la victoire de Sarkozy, en 2007, était fondamentalement due à son engagement à nous adapter à un monde dont les Français ne veulent pas, mais auquel ils se sont résignés ?

-et si les mêmes causes produisaient le même effet en 2012, encore renforcées par les promesses du PS de pression fiscale accrue sur les classes moyennes (sur qui d’autre ?) , qui la rejettent parce que, comme la majorité des Français, elles ont basculé, elles aussi, dans le « chacun pour soi » ?

Voilà : le « non-dit » vient d’être dit. C’est bien aussi le rôle des médias, non ?

 

Elie Arié - Tribune 

Photo : (Manifestation contre la réforme des retraites - Wikimedia - Zil) 

http://www.marianne2.fr/Le-paradoxe-de-l-Etat-providence-plus-on-le-loue-plus-on-s-en-eloigne_a207111.html 






Immigration, prisons, binationalité : l’UMP polarise le débat sur la sécurité

10/06/2011 12:45

Immigration, prisons, binationalité : l’UMP polarise le débat sur la sécurité


La droite repart en campagne sur des sujets de société pensant prendre au piège une gauche encore trop timide. Mais le PS veut prouver qu’il a rompu avec le tout angélisme.

On sent que 2012 approche. A l’UMP, on a déjà préparé ses thèmes de campagne. Après celle menée par Guéant et Sarkozy, le parti organisera une convention sur l’immigration en juillet. Trois mois après la convention sur l’Islam. Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton cet été et lors de son discours en février, la droite fera campagne sur les thèmes de l’identité, de la sécurité et de l’immigration. Plus que le président sortant, c’est le ministre de l’Intérieur qui fera campagne en 2012. Une façon de galvaniser (ou de récupérer) un électorat conservateur tenté par le FN. Et dans le numéro du Point qui vient de paraitre, Patrick Buisson annonce la couleur : le Président lui a confié les clefs de sa campagne de 2012. « S'il perd, dit-il, ce sera de ma faute! »
L’UMP s’est aussi trouvé de nouvelles marottes comme la binationalité. Claude Goasguen avait fait scandale en souhaitant « limiter » la binationalité. Ne souhaitant pas se faire couper l’herbe sous le pied, Marine Le Pen a ensuite rappelé une vieille idée du FN en demandant la suppression pure et simple de la binationalité. La Droite populaire, qui en avait fait sa marotte, hurle au vol de programme. De son côté, Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a préféré botter en touche et a renvoyé à la convention sur l’immigration. Sur le même thème, Europe1 a pu bénéficier, par une heureuse coïncidence, d’une fuite sur un refus du ministère de l’Intérieur de naturaliser un Algérien au nom de sa « conception dégradante de la femme ».

La droite tient aussi à s’occuper des prisons. Eric Ciotti, toujours présent sur les thèmes liés à la sécurité, vient de remettre au chef de l’Etat un rapport sur l’exécution des peines. Trois mois après une convention UMP sur le sujet qui avait déjà développé ces idées. Ce rapport est plus celui d’un cadre UMP pour le candidat de son parti que d’un député de la Nation au président de la République.

Sarkozy désavoue Sarkozy
Au menu du rapport Ciotti : mettre fin aux réductions automatiques de peines (accordées sauf en cas de mauvaise conduite), limiter les aménagements de peines pour les condamnations à moins de deux ans permettant de ne pas aller en prison, créer 20 000 places pour les détenus d’ici 2018, confier au seul parquet l’exécution des peines de prison à la place des juges d’application des peines… Autant de propositions qui remettent en cause certains des engagements de la droite, notamment concernant les réductions de peine.
Dès 2002, la droite avait lancé le chantier de la surpopulation carcérale en créant même le poste de « secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la justice » occupé par Pierre Bédier jusque 2004. Ce dernier a dû quitter son poste à cause d’une mise en examen pour une affaire de corruption. Neuf ans après, on apprend que la France a battu son record de surbooking en prison. Au 1er mai, on comptait 64 250 détenus pour 56 150 places soit un taux de suroccupation de 115%.  
De même, les réductions automatiques de peine ont été créées par la loi Perben II de 2004, les aménagements de peine par la loi Dati de 2009. Cette dernière, déjà peu encline à laisser sa place à Fillon pour les législatives 2012, a d’ailleurs vertement critiqué le rapport Ciotti, alors que le Président faisait savoir, lui, qu'il y était plutôt favorable. De même, le projet de loi sur les jurés populaires prévoit de maintenir le rôle des juges d’application des peines mais en mettant à leurs côtés deux jurés tirés aux sort dans les cas concernant les condamnés à plus de cinq ans. Le rapport Ciotti en confiant cette tâche au parquet envoie à la corbeille cette réforme.
 

Que fait la gauche ?

La droite est aussi passée à l’offensive sur la sécurité urbaine. A Sevran, où le maire écolo Stéphane Gatignon a demandé l'envoi de « Casques bleus » contre les dealers qui s’affrontent à coups d’armes à feu, Eric Raoult s'est offusqué en jouant les droits-de-l'hommistes tandis que Claude Guéant montrait ses muscles. « Je peux vous assurer qu'entre la justice et la police, nous allons vraiment unir nos efforts pour que les voyous payent, (leur) place est en prison (...) la lutte sera impitoyable contre les voyous », a-t-il promis. Mais la situation de Sevran marque surtout l’échec de son chouchou le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert.  
Même situation à Corbeil-Essonnes, dans la cité des Tarterêts, où un CRS a été blessé par des jeunes armés de barres de fer le 25 mai, deux suspects ont été arrêtés. Dimanche, une enfant de 10 ans a été blessée suite à des affrontements entre la police et des jeunes, elle a été placée en coma artificiel. La police et les habitants se sont mutuellement accusés de la responsabilité de cet incident. En visite à Corbeil, Claude Guéant, lui, sortait a de nouveau sorti son Kärcher : « Il faut donc que nous prenions en compte ce phénomène de bandes et que nous les mettions hors d'état de nuire ». Mais un récent rapport de la Chambre régionale des comptes pointait les failles de la Mairie UMP de la ville en matière de sécurité notamment sur l’inefficacité de la vidéosurveillance et le manque d’information de la mairie sur la situation de sa ville. Un autre symbole de l’échec de la droite en matière de sécurité. Qu'importe : au lieu de montrer en quoi tous ces évènements montrent l'échec de l'action gouvernentale sur la sécurité, les médias se contentent de mettre en scène les clivages au sein de la majorité entre supposés « bobos » (NKM, Dati, Raoult (!)) et supposés « fachos » (Ciotti, Vanneste, Guéant, Goasguen), exactement comme en 2007.
Face à cela que va faire la gauche ? Peut-elle seulement dénoncer la lepénisation du sarkozysme ? Cette nouvelle campagne de la droite va tester sa capacité à répondre à travers une logique d’efficacité et non pas seulement d’humanité. Le PS a déjà timidement entamé ce virage sur la sécurité. A propos du rapport Ciotti, le député Jean-Jacques Urvoas a d’ailleurs noté l’entourloupe avec une droite qui cherche « des boucs émissaires pour dissimuler son échec dans la lutte contre l'insécurité ». De son côté, Ségolène Royal a mis au défi le gouvernement de tester l’encadrement militaire des jeunes délinquants, sa proposition qui avait fait couler tant d’encre pendant la présidentielle de 2007.

Idem sur l’immigration, le PS cherche à ne plus se limiter aux amalgames droite-FN. La droite a longtemps pensé qu’elle pouvait se permettre toutes les surenchères, face à une gauche qui n’aurait que l’indignation morale pour réponse. Mais le PS veut montrer qu’il a évolué. Reste à savoir s'il est entendu.
Tefy Andriamanana - Marianne
 
Dessin : Louison





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